đŸ‡șđŸ‡Č​ La fin du libre-Ă©change est actĂ©e

On parle de la fraude sociale, du commerce extĂ©rieur français en berne, d’American Eagle qui flambe, du podcast de Bayrou et d’OpenAI qui vise 500 Md$. Et en dĂ©cryptage : les droits de douane amĂ©ricains entrent en vigueur aujourd’hui. Gros impact Ă  prĂ©voir sur le commerce.

Économix
8 min ⋅ 07/08/2025

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

LUTTE CONTRE LA FRAUDE SOCIALE : LE GOUVERNEMENT SORT L’ARTILLERIE

Les fraudeurs aux prestations sociales (comme le RSA, les APL, les allocations, etc.) et les fraudeurs aux cotisations (comme le travail dissimulĂ©, les fausses dĂ©clarations d’employeurs ou d’indĂ©pendants) ont engendrĂ© un manque Ă  gagner de 13 milliards d’euros pour l’État en 2024. Pour lutter contre ces fraudes, la ministre du Travail et de la SantĂ©, Catherine Vautrin, a dĂ©voilĂ© son plan anti-fraude. Le texte prĂ©voit que les caisses de SĂ©curitĂ© sociale aient accĂšs Ă  l'ensemble du patrimoine du bĂ©nĂ©ficiaire des prestations sociales, afin de « s'assurer qu'il n'a pas des revenus non dĂ©clarĂ©s ». CĂŽtĂ© indemnitĂ©s chĂŽmage, la ministre souhaite pouvoir demander le remboursement de l'intĂ©gralitĂ© des sommes indĂ»ment perçues, ce qui n'Ă©tait pas possible jusqu'Ă  prĂ©sent pour certains dispositifs comme l’aide au retour Ă  l’emploi, par exemple. « Si cela ne suffit pas », prĂ©cise-t-elle, le texte doit mĂȘme permettre de rĂ©cupĂ©rer l'argent dĂ» en dĂ©bitant le compte bancaire du fraudeur. Autre mesure : pour lutter contre le travail dissimulĂ© et le non-paiement des cotisations sociales, le texte prĂ©voit le blocage des comptes bancaires des entreprises pratiquant le travail au noir, le temps du contrĂŽle, « pour Ă©viter qu'elles organisent leur insolvabilitĂ© dĂšs qu'elles rĂ©alisent qu'une enquĂȘte est en cours ». Enfin, le gouvernement veut frapper fort contre les revenus illicites, notamment ceux liĂ©s au narcotrafic. ConcrĂštement, il est prĂ©vu de majorer la contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e (CSG), avec un taux Ă  45 % sur les revenus illicites. L’exemple donnĂ© est parlant : aujourd’hui, pour un trafiquant inquiĂ©tĂ© avec 100 000 € de revenus illicites, la SĂ©curitĂ© sociale ne peut rĂ©cupĂ©rer que 9 200 € au titre de la CSG. « Avec un taux Ă  45 %, on rĂ©cupĂ©rera 45 000 € », promet Catherine Vautrin. Un dĂ©bat sur ce sujet est prĂ©vu d’ici la fin de l’annĂ©e. Je vous tiendrai au courant.

COMMERCE EXTÉRIEUR : LE DÉFICIT FRANÇAIS SE CREUSE À 43 MILLIARDS D’EUROS AU 1ER SEMESTRE

Le dĂ©ficit commercial de la France s’est Ă  nouveau creusĂ© au premier semestre 2025, atteignant 43 milliards d’euros, en hausse de 4,4 milliards par rapport Ă  fin 2024. En cause : une hausse des importations de biens (+1,9 %) plus rapide que celle des exportations (+0,7 %), selon les donnĂ©es publiĂ©es ce jeudi. Avec un dĂ©ficit annuel glissant proche des 82 milliards, le redressement espĂ©rĂ© par François Bayrou semble s’éloigner. Le ministre du Commerce extĂ©rieur parle d’un « vrai signal d’alerte », d’autant que l’accord commercial UE–USA signĂ© fin juillet change la donne.

Le solde hors Ă©nergie et armement s’aggrave Ă  –27,6 Mds €, un niveau supĂ©rieur Ă  celui d’avant-Covid.

Le secteur pharmaceutique, historiquement excĂ©dentaire, bascule dans le rouge (–400 M€).

L’agroalimentaire, plombĂ© par les surtaxes chinoises sur le cognac, perd 1,1 Md €.

MalgrĂ© son rĂŽle moteur habituel, l’aĂ©ronautique voit son solde se dĂ©grader, en partie Ă  cause des retards de livraison chez Airbus.

Des partenaires aussi moins porteurs. Allemagne : les importations françaises depuis Berlin progressent (+2,5 %), alors que les exportations vers l’Allemagne reculent (–1,1 %). États-Unis : baisse limitĂ©e des exportations malgrĂ© des droits de douane moyens Ă  8,2 %. Chine : la dĂ©gradation du solde avec PĂ©kin reprĂ©sente 60 % du dĂ©ficit total. Services et tourisme rĂ©sistent L’excĂ©dent sur les services grimpe Ă  32,3 milliards, tirĂ© par le tourisme et la finance. Mais la balance courante globale reste dĂ©ficitaire de 17 milliards, du fait d’un recul des revenus sur investissements. Les perspectives sont sombres : droits de douane en hausse, demande extĂ©rieure en baisse, et nouvelles commandes en berne. L’Insee prĂ©voit un impact nĂ©gatif de –0,7 point de croissance en 2025 dĂ» au commerce extĂ©rieur.

AMERICAN EAGLE S’ENVOLE EN BOURSE GRÂCE À SYDNEY SWEENEY

C’est une publicitĂ© qui ne passe pas inaperçue, et dĂ©sormais une action qui flambe. American Eagle a bondi de +23,5 % Ă  Wall Street lundi, aprĂšs une sortie remarquĂ©e de Donald Trump sur Truth Social, encensant la campagne polĂ©mique de la marque avec l’actrice Sydney Sweeney. Le slogan – « Sydney Sweeney has great jeans » – continue de faire dĂ©bat, notamment pour son double sens phonĂ©tique Ă©voquant les « bons gĂšnes » de l’actrice blonde aux yeux bleus. Si certains y voient une campagne Ă  sous-entendus raciaux, Trump applaudit :

« La pub la plus BRÛLANTE du moment. Sydney est une rĂ©publicaine assumĂ©e, et les jeans se vendent comme des petits pains. »

RĂ©sultat : les investisseurs se ruent sur le titre, qui atteint son plus haut niveau depuis mai. La marque, de son cĂŽtĂ©, assure que la campagne « a toujours Ă©tĂ© centrĂ©e sur les jeans ». Sous la publication Instagram d’American Eagle, les commentaires sont mitigĂ©s. Certains s’indignent d’un message d’excuse « qui n’en est pas un », tandis que d’autres estiment que la controverse est ridicule, affirmant que la marque n’aurait mĂȘme pas dĂ» rĂ©pondre. Mais le signal perçu est clair : le positionnement identitaire fait vendre. Surtout dans une AmĂ©rique oĂč l’électorat se polarise, et oĂč chaque pub devient un champ de bataille culturelle. Sur Truth Social, l’ancien prĂ©sident a aussi taclĂ© Jaguar et sa campagne de fin 2024, jugĂ©e « trop inclusive, trop abstraite, et sans voiture ». Depuis, le patron du constructeur a quittĂ© ses fonctions, sur fond de crise commerciale et de critiques internes sur sa stratĂ©gie. « Le vent a tournĂ© », martĂšle Trump. Pour lui :

« Être woke, c’est pour les perdants. Être rĂ©publicain, c’est ce que vous souhaitez ĂȘtre. »

En attendant, American Eagle jubile, et ses actionnaires aussi.

American Eagle

FRANÇOIS BAYROU SE MET AU PODCAST.. POUR TENTER DE FAIRE PASSER LA PILULE BUDGÉTAIRE

Un micro, une voix, et 44 milliards d’euros d’économies Ă  justifier. Ce mardi 5 aoĂ»t, François Bayrou a lancĂ© FB Direct, un podcast quotidien accompagnĂ© de vidĂ©os sur YouTube, pour expliquer le trĂšs impopulaire budget 2026. Une opĂ©ration transparence
 ou de reconquĂȘte ? Dans la lignĂ©e de François Hollande ou Emmanuel Macron, Bayrou veut s’adresser « directement aux Français », hors des mĂ©dias traditionnels. Le premier Ă©pisode est consacrĂ© au cadre budgĂ©taire et Ă  la dette, les suivants aborderont chaque jour un volet de son plan. Les auditeurs pourront poser leurs questions dĂšs la semaine prochaine. Dans Le Parisien, il assume sa dĂ©marche :

« La classe politique n’assume pas. Peut-ĂȘtre que les Français, eux, le peuvent. »

Et de profiter de l’étĂ© pour crĂ©er ce qu’il appelle une « prise de conscience » collective. Mais cette offensive de communication intervient dans un climat politique tendu :

  • 80 % des sondĂ©s ne font pas confiance Ă  Bayrou (sondage Elabe du 31 juillet)

  • Le RN menace de censurer les textes budgĂ©taires Ă  la rentrĂ©e

  • L’opposition dĂ©nonce un budget d’austĂ©ritĂ© mal calibrĂ©

Bayrou assure vouloir « discuter » avec les groupes parlementaires, mais refuse de reculer sur les objectifs de rĂ©duction du dĂ©ficit. Une stratĂ©gie de pĂ©dagogie directe, inĂ©dite Ă  ce niveau de responsabilitĂ©. Reste Ă  voir si la voix du podcast saura faire entendre la rigueur budgĂ©taire
 au cƓur d’un Ă©tĂ© socialement inflammable.

OPENAI VISE LES ÉTOILE : UNE VALORISATION À 500 MILLIARDS, DEVANT SPACEX

La start-up la plus en vue de la tech s’apprĂȘte Ă  devenir
 la plus chĂšre du monde. Selon le Financial Times, OpenAI discute actuellement avec ses investisseurs d’un nouveau tour secondaire, qui valoriserait l’entreprise Ă  500 milliards de dollars. De quoi dĂ©trĂŽner SpaceX (estimĂ©e Ă  400 Mds $) et s’imposer comme le leader absolu des entreprises tech non cotĂ©es. OpenAI finalise en parallĂšle un tour de table de 40 Mds $, basĂ© sur une valorisation dĂ©jĂ  colossale de 300 Mds $. Mais ce marchĂ© secondaire, destinĂ© Ă  permettre aux employĂ©s de revendre leurs actions, pourrait bien faire exploser la valorisation — tant la demande est forte. Le dernier "stock sale" d’OpenAI, qui avait levĂ© 1,5 Md $, semble dĂ©sormais modeste face Ă  l’engouement actuel. Les investisseurs parient sur une valorisation Ă  plusieurs trillions de dollars dans les annĂ©es Ă  venir, portĂ©e par l’essor de l’IA gĂ©nĂ©rative.

Des chiffres vertigineux :

  • 12 Mds $ de revenus rĂ©currents estimĂ©s en 2024

  • 20 Mds $ attendus fin 2025

  • Lancement de GPT-5 imminent

  • DĂ©ploiement de modĂšles open-weight gratuits et customisables

Et chez les concurrents, ça grimpe aussi : Anthropic revendique 4 Mds $ d’ARR et viserait une valorisation de 170 Mds $ dans sa prochaine levĂ©e. Microsoft, Amazon, Google : les gĂ©ants de la tech voient leur capitalisation s’envoler, tirĂ©e par leurs paris stratĂ©giques sur l’IA. Et la compĂ©tition s’intensifie pour dominer le marchĂ© mondial de l’intelligence artificielle. Avec ChatGPT, Claude, Gemini ou Mistral, les modĂšles deviennent plus puissants, plus rapides, plus flexibles. Et malgrĂ© les pertes comptables, OpenAI garde une avance stratĂ©gique nette. Pour les investisseurs, c’est le cheval Ă  ne pas rater dans la course vers le futur.


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L’exploration Éco de la semaine

Washington D.C., 7 août 2025, 00h01.

Dans le silence feutrĂ© d’une nuit d’étĂ© Ă  la Maison Blanche, l’économie mondiale vient de basculer. À cette heure prĂ©cise, les États-Unis ont tournĂ© la page du libre-Ă©change. Finies les promesses de mondialisation heureuse, de chaĂźnes d’approvisionnement globalisĂ©es, de produits venus du monde entier Ă  prix cassĂ©s. Donald Trump a frappĂ© — fort, frontal, total. Les nouveaux droits de douane amĂ©ricains sont entrĂ©s en vigueur, balayant d’un revers de dĂ©cret plus de cinquante ans de doctrine Ă©conomique. Un chiffre rĂ©sume cette rupture brutale : la taxe moyenne Ă  l’importation bondit de 2 % Ă  17,3 %, selon les calculs du Budget Lab de l’universitĂ© Yale. Du jamais vu depuis les annĂ©es 1930.

« Ils se sont moqués de nous, ils vont maintenant payer »

Sur Truth Social, Trump savoure la victoire :

« Des milliards de dollars, provenant pour la plupart de pays qui ont profitĂ© des États-Unis pendant des annĂ©es, tout en se moquant, vont commencer Ă  affluer aux États-Unis. »

L’ùre Trump 2.0 s’ouvre par un sĂ©isme commercial. Un sĂ©isme gĂ©opolitique aussi, tant l’imposition des droits de douane semble guidĂ©e par des considĂ©rations diplomatiques autant qu’économiques.

  • 69 pays visĂ©s, dont l’Union europĂ©enne, dĂ©sormais soumise Ă  un tarif uniforme de 15 %.

  • Des hausses punitives pour des nations dans le collimateur du prĂ©sident amĂ©ricain :

    • Afrique du Sud, AlgĂ©rie, Libye, Serbie, Irak : entre 30 et 35 %.

    • Inde : surtaxĂ©e de 25 % pour ses achats de pĂ©trole russe.

    • BrĂ©sil : frappĂ© de 50 % sur certains biens, pour avoir lĂąchĂ© Bolsonaro.

    • Canada : 35 %, pour avoir tentĂ© une riposte commerciale.

    • Royaume-Uni : traitĂ© Ă  part, hĂ©rite d’un modeste 10 %.

    • Mexique : discussions suspendues pour 90 jours.

Et la Chine ? Le flou domine. Le dialogue continue, sous haute tension.

Trois constantes émergent de ce nouveau paradigme commercial.

  1. L’imprĂ©visibilitĂ© comme doctrine. À peine quelques heures avant le dĂ©clenchement officiel, Trump ajoute un dĂ©cret surprise :

    100 % de droits de douane sur toutes les puces électroniques importées, sauf si les entreprises bùtissent des usines sur le sol américain.

    Le message est clair : relocalisez ou payez. Une stratĂ©gie qui Ă©pargne subtilement les champions nationaux comme Apple, en Ă©change d’investissements massifs. Jeudi, depuis le Bureau ovale, la firme californienne a promis 100 milliards de dollars de dĂ©penses aux États-Unis, pour Ă©viter des pĂ©nalitĂ©s douaniĂšres qui auraient plombĂ© ses marges en Asie.

    MĂȘme logique pour TSMC, le gĂ©ant taĂŻwanais des semi-conducteurs, discrĂštement invitĂ© Ă  accĂ©lĂ©rer ses projets d’usines en Arizona.

  2. Tout est nĂ©gociable. Chaque pays doit dĂ©sormais marchander sa relation bilatĂ©rale avec Washington, dans une logique de deal permanent. La Suisse en fait les frais, avec un tarif de 39 %, largement supĂ©rieur Ă  ses voisins europĂ©ens. Jeudi, la prĂ©sidente Karin Keller-Sutter a Ă©tĂ© reçue par le secrĂ©taire d’État Marco Rubio, pour une ultime tentative de nĂ©gociation. Sans succĂšs.

  3. Le protectionnisme devient la norme. Pour la premiĂšre fois depuis l’ùre Roosevelt, les États-Unis redessinent les rĂšgles du commerce international Ă  coup de tarifs douaniers. Et ce n’est qu’un dĂ©but.

Mais derriĂšre les communiquĂ©s officiels et les poignĂ©es de main diplomatiques, l’accord commercial entre les États-Unis et l’Union europĂ©enne reste un labyrinthe opaque. Personne ne sait vraiment ce qu’il contient. Aucune liste claire, aucun barĂšme stable. L’acier ? L’aluminium ? Les vins français ou le whisky Ă©cossais ? Tout est encore en nĂ©gociation. Et mĂȘme les initiĂ©s s’y perdent.

« MĂȘme pour les passionnĂ©s de commerce, la complexitĂ© de tout cela est complĂštement folle », lĂąche Chad Bown, ex-Ă©conomiste en chef au dĂ©partement d’État amĂ©ricain, dans le Financial Times.

Car l’essentiel n’est peut-ĂȘtre pas dans les chiffres, mais dans le symbole. Donald Trump n’a pas seulement redĂ©fini les tarifs douaniers. Il a rĂ©inventĂ© l’arme commerciale comme outil diplomatique.

  • Face aux hausses de taxes, les grandes puissances ne se rebiffent pas — elles investissent.

  • L’Union europĂ©enne, par exemple, a promis 600 milliards d’euros d’investissements sur le sol amĂ©ricain, et 750 milliards d’achats Ă©nergĂ©tiques d’ici trois ans. Un geste interprĂ©tĂ© comme un acte de reddition symbolique, que Trump n’a pas manquĂ© de brandir comme une victoire politique.

Les droits de douane, dans ce nouveau monde, ne servent plus seulement Ă  protĂ©ger les frontiĂšres Ă©conomiques. Ils mettent les partenaires Ă  genoux, ou les forcent Ă  signer des deals Ă  l’amĂ©ricaine.

Pour les économistes, le coût réel de ce virage protectionniste est ailleurs. Et ce ne sont ni les entreprises ni les pays visés qui vont trinquer les premiers. Ce sont les consommateurs américains.

« Les termes comme “gagnants”, “perdants” ou “concessions” sont erronĂ©s en politique commerciale », Ă©crit Jason Furman, professeur Ă  Harvard et ex-conseiller d’Obama.

Les calculs sont implacables :

  • Le taux moyen des droits de douane amĂ©ricains est passĂ© de 3 % Ă  20 % en moins d’un an.

  • RĂ©sultat : les produits importĂ©s coĂ»teront plus cher, les exportations amĂ©ricaines baisseront, et le pouvoir d’achat sera rognĂ©, tranche Furman dans une tribune publiĂ©e dans le FT.

Trump affirme pourtant que cette politique renflouera les caisses et ramÚnera les usines sur le sol américain. En chiffres :

  • Les taxes ont rapportĂ© 72 milliards de dollars supplĂ©mentaires par rapport Ă  l’an dernier, selon l’universitĂ© de Penn Wharton.

  • Un chiffre impressionnant
 mais loin de compenser les pertes budgĂ©taires liĂ©es aux baisses d’impĂŽts promises aux classes moyennes.

Sur le plan industriel, les effets concrets se font attendre.

  • Les annonces d’usines se multiplient, mais restent floues, souvent conditionnĂ©es Ă  des subventions, des exemptions, ou des nĂ©gociations individuelles.

  • Rien ne garantit que l’industrie suivra. Tout dĂ©pendra du bon vouloir d’acteurs privĂ©s, pas d’un dĂ©cret prĂ©sidentiel.

Le paradoxe, c’est que l’économie amĂ©ricaine tient bon. Pour l’instant.
Mais les indicateurs commencent Ă  clignoter.

  • L’emploi ralentit : le rapport de juillet, jugĂ© alarmant, a mĂȘme coĂ»tĂ© sa place Ă  la directrice du Bureau des statistiques du travail.

  • La croissance est lĂ , portĂ©e en grande partie par les investissements massifs dans l’IA, pas par la rĂ©industrialisation promise.

  • L’inflation est stable
 mais fragile. Les signaux d’une remontĂ©e des prix s’accumulent.

  • Le dĂ©ficit commercial a reculĂ©, mais uniquement parce que les importateurs ont fait du stock en prĂ©vision des hausses de droits de douane.

Trois conditions pour Ă©viter l’implosion

Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, pose les termes avec lucidité dans le podcast Take on the Week du Wall Street Journal :

« Les biens importĂ©s ne reprĂ©sentent que 11 % du PIB amĂ©ricain. Le choc tarifaire peut ĂȘtre contenu — Ă  trois conditions : »

  1. Pas de riposte internationale : pour l’instant, le monde plie mais ne rompt pas.

  2. Exemption des biens intermĂ©diaires : cruciaux pour l’industrie amĂ©ricaine.

  3. Calme des mĂ©nages et des marchĂ©s : sans panique, le choc peut ĂȘtre absorbĂ©.

Une économie en équilibre instable.
Sous Trump, l’AmĂ©rique joue une partie de poker Ă  l’échelle du globe. Les rĂšgles changent. Les partenaires se plient
 pour le moment.


Le Graph’ de la semaine


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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance

Économix

Économix

Par Laurent Cosmos Finance

L’économie pour tous. Vraiment pour tous.

Je m’appelle Laurent, fondateur de Cosmos Finance, et depuis 2022, je me suis donnĂ© une mission : rendre l’économie intelligible, utile et accessible Ă  chacun.

Sur TikTok et Instagram, mais aussi dans ma newsletter, je vulgarise l’actualitĂ© Ă©conomique, les grands concepts financiers et les stratĂ©gies concrĂštes qui permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Parce que l’économie n’est pas qu’une affaire d’experts : c’est ce qui dĂ©termine le prix de ton logement, ton pouvoir d’achat, la stabilitĂ© de ton job ou la rentabilitĂ© de ton Ă©pargne.

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Je crois profondĂ©ment qu’un citoyen bien informĂ© est un citoyen plus libre. Aujourd’hui encore, le manque de culture Ă©conomique est un vrai facteur d’inĂ©galitĂ© — il freine la mobilitĂ© sociale, la comprĂ©hension des enjeux publics, et l’autonomie financiĂšre. Ce n’est pas une fatalitĂ©.

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Laurent - Cosmos Finance

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