Au menu : baisse des taux de la Fed, excĂ©dent commercial record en Chine, essor chiffrĂ© de la creator economy, recul des aides militaires Ă lâUkraine et âGold Cardâ migratoire de Trump pour ultra-riches. DĂ©cryptage : les principales mesures du budget de la SĂ©curitĂ© sociale votĂ©es cette semaine.
La Fed vient de baisser ses taux⊠mais sans donner lâimpression de savoir oĂč elle va exactement. Mercredi, la banque centrale amĂ©ricaine a rĂ©duit une nouvelle fois ses taux directeurs de 0,25 point, pour les ramener dans une fourchette de 3,5 % Ă 3,75 %. TroisiĂšme baisse dâaffilĂ©e, niveau le plus bas depuis trois ans⊠et pourtant Donald Trump a immĂ©diatement taclĂ© la dĂ©cision, expliquant que la Fed aurait pu « doubler » la dose. DerriĂšre ce geste, câest surtout la division interne qui saute aux yeux. Le comitĂ© monĂ©taire est fracturĂ© : deux membres ont votĂ© contre la baisse, un autre voulait une baisse plus forte. Et les projections pour 2026 partent dans tous les sens : certains imaginent remonter les taux, dâautres les baisser de 1,5 point. Pour une banque centrale qui vit de sa crĂ©dibilitĂ©, câest tout sauf rassurant. Powell, lui, reste sur une ligne : marchĂ© du travail qui se refroidit, inflation encore trop Ă©levĂ©e mais en dĂ©cĂ©lĂ©ration, donnĂ©es macro partielles Ă cause du shutdown⊠bref, assez de fragilitĂ© pour justifier un soutien Ă lâĂ©conomie, mais pas au point dâouvrir les vannes comme en 2020. Traduction : on vous donne un « cookie », mais ne comptez pas sur le paquet entier. Les prĂ©visions officielles restent optimistes : croissance autour de 2,3 % Ă partir de 2026, tirĂ©e par la consommation et les investissements massifs dans lâIA (centres de donnĂ©es, infrastructures), inflation qui retomberait vers 2,5 % puis 2 %, chĂŽmage un peu en baisse. Mais Powell reconnaĂźt lui-mĂȘme que les prix restent dopĂ©s par les droits de douane de Trump, notamment sur les biens importĂ©s. Plus surprenant : la Fed relance des achats de bons du TrĂ©sor Ă court terme, une forme dâassouplissement quantitatif discret pour faire baisser le coĂ»t de lâargent, alors mĂȘme quâelle vient de rĂ©duire ses taux. Preuve que le niveau des taux reste douloureux pour les mĂ©nages (crise du logement, loyers et crĂ©dits prohibitifs) et pour les entreprises. Powell termine son mandat au printemps 2026, sous triple pression : colĂšre sur le pouvoir dâachat, plans de licenciements en sĂ©rie, incertitudes sur lâimpact de lâIA sur lâemploi⊠tout en ayant un prĂ©sident qui sâapprĂȘte Ă nommer son successeur et ne cache pas son mĂ©pris pour lui. Combattre en mĂȘme temps lâinflation et la faiblesse du marchĂ© du travail, avec une Maison Blanche qui souffle sur les braises : câest le pire cas de figure pour une banque centrale â et câest pourtant le dĂ©cor dans lequel la Fed vient de dĂ©cider sa baisse de taux.
Taux directeurs de la FED - Trading Economics
La Chine vient de franchir un cap symbolique : sur la pĂ©riode janvierânovembre, son excĂ©dent commercial a atteint 1 080 milliards de dollars, un record historique. MalgrĂ© la guerre commerciale et les droits de douane, PĂ©kin exporte plus quâelle nâimporte, et lâĂ©cart continue de se creuser. CĂŽtĂ© exportations, la machine tourne Ă plein rĂ©gime : +5,9 % sur un an, mieux quâattendu. Les moteurs : navires, semi-conducteurs, automobiles, mais aussi un redĂ©ploiement gĂ©ographique des flux. Les ventes vers les Ătats-Unis plongent de 28,6 % sous lâeffet des tarifs amĂ©ricains, mĂȘme sâils ont Ă©tĂ© partiellement rĂ©duits de 57 % Ă 47 % aprĂšs un accord rĂ©cent. En revanche, la Chine se rattrape ailleurs : +14,8 % vers lâUnion europĂ©enne, +8,0 % vers le Japon, +35,8 % vers lâAustralie et +8,2 % vers les Ă©conomies dâAsie du Sud-Est. Câest exactement ce que redoutaient les EuropĂ©ens : les produits chinois Ă©vitent le mur amĂ©ricain pour se dĂ©verser sur le marchĂ© europĂ©en. DâoĂč la rĂ©action dâEmmanuel Macron, qui menace PĂ©kin de droits de douane « dans les tout prochains mois » si le dĂ©ficit commercial de lâUE ne commence pas Ă se rĂ©duire. Selon lui, la Chine percute le « cĆur du modĂšle industriel europĂ©en », en particulier la machine-outil et lâautomobile. Mais cet excĂ©dent record ne vient pas seulement des exportations : les importations restent atones. Elles ne progressent que de 1,9 % en novembre, moins quâanticipĂ©. Câest le reflet dâune demande intĂ©rieure faible : crise de la dette immobiliĂšre, chĂŽmage Ă©levĂ© des jeunes, confiance en berne. Les exportations servent donc de bĂ©quille Ă une Ă©conomie chinoise qui vise toujours 5 % de croissance, objectif qui devrait ĂȘtre atteint grĂące au reste du monde. Les Ă©conomistes sâattendent Ă ce que cette dynamique se prolonge : les exportations devraient rester solides, portĂ©es par la compĂ©titivitĂ©-prix (dĂ©flation et baisse du taux de change effectif rĂ©el) et par la rĂ©orientation des flux ; les importations pourraient mĂȘme reculer lĂ©gĂšrement, entre faible demande intĂ©rieure et volontĂ© de gagner en autosuffisance dans certains secteurs.
En France, la crĂ©ation de contenu nâest plus un hobby monĂ©tisĂ© mais un secteur qui pĂšse 8,14 milliards de dollars, en croissance de 19 % en un an, selon la Paris Creator Week et Coherent Market Insights. LâHexagone est troisiĂšme en Europe, derriĂšre lâAllemagne et le Royaume-Uni, et le marchĂ© pourrait atteindre 38,6 milliards dâici 2032. Cette expansion sâexplique par lâomniprĂ©sence des crĂ©ateurs dans le quotidien : 78 % des EuropĂ©ens en suivent au moins un et 42 % consomment du contenu chaque jour. RĂ©sultat : le nombre de professionnels explose. On compte 348 000 crĂ©ateurs monĂ©tisĂ©s en France, contre 303 000 un an plus tĂŽt, et on pourrait frĂŽler 1,5 million en 2032. La majoritĂ© (58 %) est en autoentreprise, beaucoup crĂ©ent depuis plus de cinq ans, un tiers publie quotidiennement et 70 % au moins deux fois par semaine. Pourtant, le vĂ©ritable moteur nâest pas constituĂ© des grandes stars â qui ne reprĂ©sentent que 6 % du marchĂ© â mais des nanocrĂ©ateurs (moins de 10 000 abonnĂ©s) et surtout des micro-crĂ©ateurs (10 000 Ă 100 000 abonnĂ©s), qui gĂ©nĂšrent Ă eux seuls 53 % du chiffre dâaffaires, soit 4,5 milliards de dollars, trĂšs prisĂ©s des marques pour leur authenticitĂ© et lâengagement de leurs communautĂ©s. Les revenus proviennent principalement des partenariats et collaborations â 67 % des marques ont des deals actifs et y consacrent 15 Ă 25 % de leur budget publicitaire â ainsi que des revenus publicitaires versĂ©s par YouTube, TikTok ou Instagram. Le secteur Ă©volue aussi : de plus en plus de crĂ©ateurs lancent leurs propres produits ou marques, co-crĂ©ent des collections ou deviennent de vĂ©ritables studios de contenu pour les entreprises. Le paradoxe demeure : malgrĂ© des milliards gĂ©nĂ©rĂ©s, peu parviennent Ă en vivre correctement. La majoritĂ© tire moins de 10 % de ses revenus de la crĂ©ation, seuls 2 % en tirent plus de 75 %, alors que 40 % affirment quâil sâagit de leur activitĂ© principale.
Selon lâinstitut allemand Kiel, lâaide militaire promise Ă lâUkraine en 2025 tombe Ă son plus bas depuis le dĂ©but de la guerre. Sur les dix premiers mois, les engagements ne totalisent que 32,5 milliards dâeuros ; mĂȘme en ajoutant les annonces possibles dâici fin dĂ©cembre, le niveau resterait infĂ©rieur Ă 2023 et 2024. Autrement dit, alors que la guerre se poursuit, le flux de nouvelles aides ralentit. CĂŽtĂ© amĂ©ricain, le choc est net : les Ătats-Unis de Donald Trump ont fortement rĂ©duit leur soutien, eux qui finançaient plus de la moitiĂ© de lâeffort militaire au dĂ©part. LâEurope a tentĂ© de compenser mais sâessouffle depuis lâĂ©tĂ©. La France, lâAllemagne et le Royaume-Uni ont accru leurs contributions, les pays nordiques restent trĂšs engagĂ©s, mais dâautres reculent : lâItalie est en baisse, lâEspagne quasi Ă lâarrĂȘt. Deux raisons dominent : un virage politique Ă Washington, oĂč Trump conditionne lâaide Ă des concessions de Kiev pour forcer un accord avec Moscou ; et des contraintes budgĂ©taires en Europe, oĂč plusieurs Ătats dĂ©jĂ sous pression (France, Royaume-Uni, etc.) peinent Ă suivre le rythme. En 2026, les experts anticipent une nouvelle baisse de lâaide amĂ©ricaine, impossible Ă compenser entiĂšrement par lâEurope. LâUkraine risque ainsi de se retrouver prise en Ă©tau entre la pression militaire russe et la lassitude financiĂšre de ses alliĂ©s. Face Ă cette impasse, Bruxelles Ă©tudie lâutilisation dâune partie des quelque 200 milliards dâeuros dâavoirs de la Banque centrale de Russie gelĂ©s dans lâUE pour financer un vaste prĂȘt Ă Kiev (dont 90 milliards dĂšs dĂ©cembre). Mais le projet bute sur la rĂ©sistance de la Belgique et une question de fond : passer du gel Ă la confiscation entamerait la crĂ©dibilitĂ© juridique et financiĂšre de lâUnion, fondĂ©e sur la sĂ©curitĂ© des capitaux.
Lâadministration Trump lance officiellement un nouveau canal dâimmigration rĂ©servĂ© aux ultra-riches : la « Trump Golden Card », une sorte de super carte verte accessible aux Ă©trangers capables de verser 1 million de dollars au TrĂ©sor amĂ©ricain. Le parcours dĂ©bute sur un site gouvernemental dĂ©diĂ© : dĂ©pĂŽt dâun dossier de visa accĂ©lĂ©rĂ© (frais de 15 000 dollars), contrĂŽle et sĂ©lection par le Department of Homeland Security, puis, pour les candidats retenus, « contribution » obligatoire dâun million de dollars, qualifiĂ©e de don sur le site. En Ă©change, le titulaire obtient un titre de rĂ©sidence proche dâune green card, prĂ©sentĂ© par Donald Trump comme « mieux » quâune carte verte traditionnelle : traitement plus rapide et statut valorisĂ©, rĂ©servĂ© Ă des profils « exceptionnels ». Selon le secrĂ©taire au Commerce, environ 10 000 personnes sâĂ©taient dĂ©jĂ prĂ©inscrites lors dâune phase prĂ©paratoire. Howard Lutnick, qui pilote le dispositif cĂŽtĂ© privĂ©, estime que « des milliers » de ces cartes seront dĂ©livrĂ©es au fil du temps et quâelles permettront de lever « des milliards de dollars ». Une version entreprise est aussi prĂ©vue : 2 millions de dollars par salariĂ© Ă©tranger recrutĂ©. Le message politique est clair : durcissement massif de lâimmigration classique (dĂ©portations, restrictions des voies lĂ©gales) et ouverture simultanĂ©e dâune porte VIP payante pour les plus fortunĂ©s. Objectif affichĂ© : attirer des profils trĂšs riches jugĂ©s « utiles » Ă lâĂ©conomie, tout en faisant de lâimmigration une nouvelle source de revenus publics, Ă lâimage des droits de douane. Cette approche entĂ©rine une immigration Ă deux vitesses : dâun cĂŽtĂ© lâexpulsion des plus prĂ©caires ; de lâautre, un tapis rouge pour ceux capables de signer un chĂšque Ă sept chiffres. Elle transforme lâaccĂšs au droit de vivre et de travailler aux Ătats-Unis en produit financier, au risque dâalimenter un sentiment dâinjustice sociale. Sur le fond, rien ne garantit quâun versement dâun million de dollars soit synonyme de compĂ©tence ou de contribution durable Ă la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine.
Avec la multitude de courtiers et nĂ©obanques proposant leurs plateformes pour investir, il est difficile pour les Ă©pargnants de choisir vers qui se tourner en 2025. Avec 0% de commission sur les actions et ETF jusquâĂ 100 000⏠de volume par mois et une ouverture de compte gratuite, XTB sĂ©duit de plus en plus dâĂ©pargnants. XTB fait partie des acteurs majeurs en Europe : plus de 2 000 000 de clients dans le monde, plus de 11 600 instruments disponibles, et une prĂ©sence en France depuis 2010 sous le contrĂŽle de lâAMF et de lâACPR.
Accessible : 0 % de commission sur actions et ETF jusquâĂ 100 000⏠de volume par mois, puis 0,2% ; ouverture de compte, dĂ©pĂŽts et retraits gratuits.
Plateforme : xStation, interface rapide et intuitive, avec outils avancés (graphiques, analyse technique, calendrier économique).
DiversifiĂ© : large choix dâactions, ETF, indices, matiĂšres premiĂšres, devises et autres instruments pour construire ou complĂ©ter un portefeuille.
Accompagnement : service client français réactif, de nombreuses ressources éducatives (webinaires, vidéos, guides) pour progresser à son rythme.
đ Bonus de bienvenue : En ouvrant un compte via le lien suivant et en dĂ©posant au moins 1⏠avant le 15 dĂ©cembre, bĂ©nĂ©ficiez dâune action Veolia (29 âŹ) offerte sur votre compte : DĂ©couvrir XTB
Avertissement : Lâinvestissement en Bourse comporte un risque de perte en capital (volatilitĂ© des marchĂ©s, absence de garantie de performance). Les performances passĂ©es ne garantissent pas les performances futures. Des frais de change ou liĂ©s Ă certains produits (notamment les produits dĂ©rivĂ©s) peuvent sâappliquer.
LâAssemblĂ©e nationale a votĂ© mardi, Ă 13 voix prĂšs, le projet de loi de financement de la SĂ©curitĂ© sociale pour 2026 : 247 voix pour, 234 contre, 93 abstentions. Un sursis in extremis, sans recours au 49.3, grĂące Ă une alliance de circonstance entre centristes au pouvoir et socialistes, tandis que la droite classique et les Ă©cologistes se sont majoritairement abstenus. Cette coalition inhabituelle reflĂšte lâurgence de la situation : dĂ©ficits record, coĂ»ts de santĂ© galopants, et besoin de mesures fortes pour maĂźtriser les dĂ©penses. Voici les principales mesures et leurs impacts sur la population et lâĂ©conomie.
CâĂ©tait lâune des mesures phares proposĂ©es pour rĂ©duire les dĂ©penses de santĂ© : limiter la durĂ©e des arrĂȘts de travail. DĂ©sormais, les arrĂȘts maladie ne pourront excĂ©der un mois pour une premiĂšre prescription, et deux mois en cas de renouvellement. Le gouvernement entend ainsi mieux contrĂŽler les arrĂȘts longs jugĂ©s abusifs, tout en amĂ©liorant le suivi mĂ©dical des patients. ConcrĂštement, un salariĂ© en arrĂȘt maladie de longue durĂ©e devra retourner voir son mĂ©decin au bout de 30 jours pour une Ă©ventuelle prolongation (ou au bout de 60 jours sâil a dĂ©jĂ eu un renouvellement). Les mĂ©decins pourront toujours dĂ©passer ces seuils « au regard de la situation du patient », mais devront motiver leurs prescriptions. En outre, chaque arrĂȘt devra mentionner son motif mĂ©dical, facilitant les contrĂŽles de lâAssurance maladie.
Du cĂŽtĂ© des entreprises, ce plafonnement des arrĂȘts pourrait rĂ©duire lâabsentĂ©isme de longue durĂ©e et inciter Ă une meilleure prĂ©vention de la santĂ© au travail. Sur le plan financier, la SĂ©curitĂ© sociale espĂšre Ă©conomiser environ 600 millions dâeuros en rĂ©duisant la prise en charge dâindemnitĂ©s journaliĂšres pour certains arrĂȘts de longue durĂ©e non liĂ©s Ă des affections graves.
Les dĂ©putĂ©s ont Ă©galement ciblĂ© les complĂ©mentaires santĂ© (mutuelles et assureurs privĂ©s) pour renflouer les caisses de la SĂ©cu. Une taxe exceptionnelle de 2,05 % sur lâensemble des cotisations encaissĂ©es par ces organismes sera prĂ©levĂ©e en 2026. Initialement fixĂ©e Ă 2,25 %, cette contribution a finalement Ă©tĂ© ramenĂ©e Ă 2,05 % lors des dĂ©bats, mais devrait tout de mĂȘme rapporter autour dâ1 milliard dâeuros pour la SĂ©curitĂ© sociale. Pour Ă©viter que les assureurs ne rĂ©percutent ce coĂ»t sur leurs adhĂ©rents, le Parlement a interdit aux mutuelles dâaugmenter leurs tarifs en 2026. Autrement dit, les primes de complĂ©mentaire santĂ© payĂ©es par les particuliers ne pourront pas ĂȘtre relevĂ©es lâan prochain, sous peine de sanctions. Cette disposition vise Ă protĂ©ger le pouvoir dâachat des Français, car ces derniĂšres annĂ©es les cotisations des mutuelles avaient grimpĂ© plus vite que lâinflation, selon le constat du gouvernement.
Promesse du prĂ©sident Emmanuel Macron dans le cadre du «âŻrĂ©armement dĂ©mographiqueâŻÂ», le nouveau congĂ© de naissance fera son apparition dĂšs le 1á”Êł janvier 2026. Cette mesure, adoptĂ©e par amendement Ă lâAssemblĂ©e, avance dâun an sa mise en Ćuvre par rapport au projet initial (qui prĂ©voyait juillet 2027). DĂ©sormais, en plus des congĂ©s maternitĂ© et paternitĂ© existants, chaque parent pourra prendre un Ă deux mois de congĂ© supplĂ©mentaire Ă la naissance dâun enfant. Ce congĂ© de naissance pourra ĂȘtre pris par la mĂšre et le pĂšre, simultanĂ©ment ou lâun aprĂšs lâautre, et fractionnĂ© en deux pĂ©riodes dâun mois si souhaitĂ©. Le montant de lâindemnisation sera fixĂ© par dĂ©cret ; dâaprĂšs les indications du gouvernement, lâallocation devrait couvrir environ 70 % du salaire net le premier mois, puis 60 % le deuxiĂšme mois pour inciter plutĂŽt Ă un mois de congĂ©. Ce nâest pas un congĂ© parental au sens classique (il ne remplace pas le congĂ© parental dâĂ©ducation), mais bien un ajout visant Ă favoriser le lien parent-enfant dĂšs la naissance et Ă soutenir la natalitĂ©.
Un «âŻPass premiers secours en santĂ© mentale » pour les jeunes. Partant du constat dâune dĂ©gradation de la santĂ© mentale des Français, et en particulier des 16-20 ans, les dĂ©putĂ©s ont votĂ© la crĂ©ation dâun pass formation inĂ©dit. Sur le modĂšle du pass Culture, ce «âŻpass premiers secours en santĂ© mentaleâŻÂ» offrira aux jeunes de 16 Ă 20 ans une formation gratuite aux bases de lâaccompagnement en santĂ© mentale. Lâobjectif est de les outiller pour Ă©couter et orienter un pair en dĂ©tresse psychologique. ConcrĂštement, un adolescent formĂ© apprendra Ă repĂ©rer les signaux dâalerte (anxiĂ©tĂ©, idĂ©es suicidaires, addictionsâŠ), Ă crĂ©er un espace de parole bienveillant et Ă guider la personne en souffrance vers des structures dâaide appropriĂ©es. Cette initiative, issue dâun travail transpartisan de dĂ©putĂ©s, fait Ă©cho Ă la dĂ©claration de la santĂ© mentale comme Grande Cause Nationale 2025 par le gouvernement.
Des crĂ©dits de formation devront ĂȘtre dĂ©bloquĂ©s (le PLFSS mentionne un financement de 65 millions dâeuros pour la stratĂ©gie santĂ© mentale 2025-2030), et des associations saluent ce pas en avant contre le tabou de la dĂ©tresse psychologique des jeunes.
Le PLFSS 2026 se caractérise par une volonté de freiner la hausse des dépenses de santé, mais certains arbitrages ont été revus sous la pression parlementaire, préservant partiellement le porte-monnaie des patients.
En particulier, le gouvernement projetait un doublement des participations forfaitaires et franchises mĂ©dicales (les petites sommes forfaitaires Ă la charge des patients sur chaque consultation ou boĂźte de mĂ©dicament). Ce doublement â dĂ©jĂ appliquĂ© en 2024 â aurait portĂ© par exemple la franchise par boĂźte de mĂ©dicaments de 1 ⏠à 2 âŹ, celle sur un transport sanitaire de 4 ⏠à 8 âŹ, et la participation sur une consultation de 2 ⏠à 4 âŹ, avec un plafond annuel portĂ© de 50 ⏠à 100 âŹ. Lâobjectif affichĂ© Ă©tait de responsabiliser les usagers et de gĂ©nĂ©rer plus de 2 milliards dâeuros de recettes supplĂ©mentaires. Cependant, cette mesure controversĂ©e a finalement Ă©tĂ© abandonnĂ©e : le gouvernement a annoncĂ© y renoncer, face aux critiques de nombreux dĂ©putĂ©s qui y voyaient un alourdissement du reste Ă charge pour les malades modestes. Les franchises mĂ©dicales resteront donc aux montants actuels en 2026, Ă©vitant aux patients une ponction supplĂ©mentaire. De mĂȘme, la prise en charge des cures thermales par lâAssurance maladie, un temps menacĂ©e dâune rĂ©duction, a Ă©tĂ© maintenue inchangĂ©e aprĂšs dĂ©bat â soulagement pour les curistes souvent ĂągĂ©s qui craignaient un dĂ©remboursement de ces soins spĂ©cifiques.
En parallĂšle, le budget acte lâextension des franchises Ă de nouvelles prestations : Ă partir de 2026, les visites chez le dentiste et lâachat de dispositifs mĂ©dicaux (pansements, orthĂšses, etc.) seront, eux aussi, soumis Ă ces participations forfaitaires. Jusquâici, ces actes en Ă©taient exonĂ©rĂ©s. Ce changement, qui passe presque inaperçu face au tollĂ© du doublement abandonnĂ©, entraĂźnera pour les patients quelques euros de reste Ă charge supplĂ©mentaire par consultation dentaire ou par achat de matĂ©riel mĂ©dical courant. Les personnes en situation de fragilitĂ© (ALD exonĂ©rantes, femmes enceintes, mineurs, etc.) continueront dâĂȘtre exemptĂ©es, comme câest dĂ©jĂ le cas aujourdâhui.
Conséquences : pour un particulier lambda, aller chez le dentiste coûtera par exemple 4 ⏠de participation forfaitaire non remboursée par la Sécu (voire remboursable par la mutuelle selon les contrats).
Du cĂŽtĂ© des hĂŽpitaux et soignants, la tension financiĂšre reste dâactualitĂ©. Le gouvernement avait fixĂ© un objectif national de dĂ©penses dâAssurance Maladie (Ondam) trĂšs serrĂ© pour 2026, Ă +1,6 % seulement (contre +3,4 % en 2025), bien en deçà de la progression naturelle des besoins de santĂ©. Finalement, Ă lâAssemblĂ©e, un amendement a relevĂ© cet Ondam Ă +3,1 %. En valeur, les dĂ©penses de santĂ© pourront ainsi atteindre 274,4 milliards dâeuros lâan prochain, soit environ 3,5 milliards de plus que prĂ©vu initialement, afin de tenir compte de la rĂ©alitĂ© hospitaliĂšre. Le Premier ministre a dĂ©bloquĂ© Ă cet effet 850 millions dâeuros supplĂ©mentaires pour garantir des tarifs hospitaliers stables en 2026 et Ă©viter aux Ă©tablissements des Ă©conomies insoutenables. Par ailleurs, 150 millions dâeuros additionnels iront Ă la prise en charge des personnes ĂągĂ©es, notamment pour amĂ©liorer les dotations des Ehpad publics qui peinent Ă recruter du personnel.
MalgrĂ© ce geste, les efforts dâĂ©conomies restent importants : environ 7,1 milliards dâĂ©conomies sont programmĂ©s sur lâassurance maladie. Elles proviendront de multiples leviers : rĂ©duction de certaines dĂ©penses jugĂ©es excessives (par exemple plafonner la prise en charge des arrĂȘts maladie de longue durĂ©e non graves, comme vu plus haut, ou lutter contre les tarifs jugĂ©s trop rĂ©munĂ©rateurs de certains actes de radiothĂ©rapie, imagerie mĂ©dicale, etc.), diminution du remboursement de prestations de confort (on a parlĂ© des cures thermales, finalement Ă©pargnĂ©es), et diverses mesures de maĂźtrise mĂ©dicalisĂ©e. Le gouvernement mise aussi sur le dĂ©veloppement des gĂ©nĂ©riques et biosimilaires pour Ă©conomiser sur le coĂ»t des mĂ©dicaments, et sur de nouvelles rĂ©gulations des dĂ©passements dâhonoraires des spĂ©cialistes en ville. En creux, cela signifie que les professionnels de santĂ© libĂ©raux et lâindustrie pharmaceutique seront mis Ă contribution.
Sur le volet des retraites, le PLFSS 2026 entĂ©rine une dĂ©cision politique majeure : la suspension de la rĂ©forme des retraites de 2023 pour les deux prochaines annĂ©es. En clair, le calendrier de relĂšvement progressif de lâĂąge lĂ©gal de dĂ©part (prĂ©vu pour atteindre 64 ans) est gelĂ© jusquâau 1á”Êł janvier 2028. Les personnes nĂ©es entre 1964 et 1968 bĂ©nĂ©ficieront dâun sursis : chacune de ces gĂ©nĂ©rations pourra partir un trimestre plus tĂŽt que ce quâimposait la rĂ©forme Borne de 2023. Par exemple, la gĂ©nĂ©ration 1964 (qui partira en retraite dĂšs 2026) pourra liquider ses droits Ă 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans. De mĂȘme, les assurĂ©s de 1965, 1966, etc., gagnent un trimestre par rapport au calendrier initial. En revanche, la rĂ©forme nâest pas abrogĂ©e : pour les gĂ©nĂ©rations nĂ©es en 1969 et aprĂšs, lâĂąge pivot de 64 ans demeure la cible Ă horizon 2030. De plus, les conditions de durĂ©e de cotisation sont ajustĂ©es : les natifs de 1964 nâauront besoin que de 170 trimestres (42,5 ans) au lieu de 171 pour le taux plein, ceux de 1965 : 171 au lieu de 172. Au-delĂ , la cible de 43 annuitĂ©s (172 trimestres) reste de mise pour les gĂ©nĂ©rations suivantes.
Cette suspension partielle de la rĂ©forme des retraites a un coĂ»t pour la SĂ©cu : on estime quâelle crĂ©e 100 millions dâeuros de dĂ©penses supplĂ©mentaires en 2026 (car plus de personnes partiront plus tĂŽt que prĂ©vu et toucheront une pension) et 1,4 milliard en 2027. Pour compenser, deux leviers Ă©taient envisagĂ©s : dâune part, sous-indexer les pensions de retraite dans les annĂ©es Ă venir (câest-Ă -dire augmenter les pensions moins vite que lâinflation) afin de rĂ©aliser des Ă©conomies sur la masse des prestations ; dâautre part, augmenter la contribution des complĂ©mentaires santĂ© (la fameuse taxe sur les mutuelles dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e).
Pour financer les différentes mesures et réduire le déficit, le PLFSS 2026 comporte également des dispositions fiscales notables.
La plus emblĂ©matique est la hausse de la CSG sur certains revenus du capital. Un compromis votĂ© en nouvelle lecture instaure une augmentation de 1,4 point de la Contribution sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e (CSG) sur les revenus financiers comme les dividendes, intĂ©rĂȘts et plus-values mobiliĂšres. Le taux de CSG sur ces revenus passera ainsi de 9,2 % Ă 10,6 %. Ce nouveau prĂ©lĂšvement, qualifiĂ© de « contribution financiĂšre pour lâautonomie (CFA) », doit rapporter environ 1,5 milliard dâeuros par an, flĂ©chĂ©s vers la branche Autonomie de la SĂ©cu (dĂ©pendance des personnes ĂągĂ©es). Le champ de cette hausse de CSG a Ă©tĂ© limitĂ© : sont exclus les revenus fonciers (loyers) et les plus-values immobiliĂšres, les intĂ©rĂȘts des livrets rĂ©glementĂ©s et contrats dâassurance-vie, ainsi que les plans Ă©pargne logement (PEL/CEL) et populaires (PEP). En pratique, ce sont donc surtout les foyers percevant des dividendes, coupons dâobligations ou rĂ©alisant des gains en Bourse qui contribueront davantage (via des enveloppes fiscales comme le Plan dâĂ©pargne actions (PEA) et le compte-titres (CTO). Un coup dur pour les investisseurs.
Dâautres mesures visent Ă rĂ©duire certaines niches sociales. Les exonĂ©rations ou taux rĂ©duits de cotisations dont bĂ©nĂ©ficient plusieurs avantages salariaux vont ĂȘtre revus : par exemple, la contribution patronale sur les titres-restaurant, chĂšques-vacances, chĂšques-cadeaux et autres avantages du comitĂ© dâentreprise sera relevĂ©e de 8 %. De mĂȘme, lâindemnitĂ© versĂ©e par lâemployeur en cas de rupture conventionnelle ou de mise Ă la retraite sera plus taxĂ©e (cotisation spĂ©cifique passant de 30 % Ă 40 %). Ces mesures nâaffectent pas directement les salariĂ©s dans lâimmĂ©diat (elles touchent surtout les employeurs ou le climat des nĂ©gociations de fin de contrat), mais tĂ©moignent dâun effort demandĂ© aux entreprises pour contribuer au redressement des comptes sociaux.
Lâobjectif transversal de ce budget est de resserrer le dĂ©ficit de la SĂ©curitĂ© sociale sans trop pĂ©naliser les usagers. AprĂšs les annĂ©es de crise sanitaire et inflationniste, le « trou de la SĂ©cu » a atteint un niveau inĂ©dit de 23 milliards dâeuros en 2025 (hors pĂ©riode de crise majeure), principalement dĂ» aux dĂ©penses de santĂ© et de vieillesse. Le gouvernement vise une rĂ©duction Ă 17,5 milliards en 2026, avec lâespoir dâun retour Ă lâĂ©quilibre complet en 2029. Les mesures dâĂ©conomies et de recettes du PLFSS 2026, si elles sont effectivement mises en Ćuvre, permettraient de redresser la barre. Au fil des navettes parlementaires, le dĂ©ficit prĂ©visionnel 2026 sâest toutefois un peu creusĂ© par rapport aux plans initiaux : les concessions faites (par exemple, ne pas geler les pensions ou ne pas doubler les franchises) coĂ»tent des milliards. Au final, le texte adoptĂ© prĂ©voit un dĂ©ficit dâenviron 19,4 milliards dâeuros en 2026, soit 1,9 milliard de plus que le projet gouvernemental initial â preuve que le compromis a un prix.
Le vote Ă©triquĂ© du PLFSS 2026 illustre enfin la fragilitĂ© politique entourant ces dĂ©cisions. Le gouvernement Lecornu a dĂ» composer avec lâopposition pour faire passer ce budget sans recours expĂ©ditif. Chaque camp a cĂ©dĂ© du terrain : les uns ont acceptĂ© la suspension partielle de la rĂ©forme des retraites et le coup de pouce aux hĂŽpitaux, les autres ont renoncĂ© Ă bloquer un texte intĂ©grant des Ă©conomies consĂ©quentes. Reste Ă savoir si cette trĂȘve budgĂ©taire tiendra lors de la mise en Ćuvre concrĂšte.
Vous ĂȘtes perdus pour suivre lâactualitĂ© Ă©conomique et financiĂšre ? Zonebourse est fait pour vous. Zonebourse, crĂ©e en 2001, est rapidement devenu le NumĂ©ro 1 des mĂ©dias boursiers francophones. Câest lâactualitĂ© et les donnĂ©es de plus de 30 000 sociĂ©tĂ©s cotĂ©es, en 7 langues, avec 53 millions de pages vues/mois, 4 millions de visiteurs uniques par mois et 1,3 millions de membres. Câest Ă partir de ce site que commence beaucoup de mes analyses.
On y retrouve les palmarÚs des performances (les gagnants, les retardataires), fiches valeurs ultra-complÚtes (activité, résultats, dividendes, ratios, consensus), screener puissant et comparateur sectoriel pour affiner ses idées, watchlists & alertes pour suivre ses titres, et un calendrier résultats/dividendes avec analyses pour comprendre les mouvements. Les graphiques sont propres et la navigation fluide : on passe en un clic de la macro au stock-picking précis.
LâidĂ©e nâest pas juste de savoir qui monte ou baisse en Bourse, mais pourquoi. Ce qui permet dâinvestir mieux - et plus vite. CrĂ©ez votre compte gratuit dĂšs maintenant pour accĂ©der aux palmarĂšs, screeners et alertes personnalisĂ©es via ce lien : Profitez de -25% sur les abonnements de Zonebourse.
Banque - Trade Republic : Trade Republic est la plateforme d'Ă©pargne en ligne avec plus de 8 millions de clients en Europe qui vous permet de le faire Ă partir de 1âŹ. Recevez 2% d'intĂ©rĂȘts sur vos espĂšces et 1% de Saveback sur vos dĂ©penses. Obtenez 10⏠offerts en ETF en passant par ce lien : Ouvrir un compte
Banque - Code Promo BoursoBank : Ouvrez un compte BoursoBank et gagnez jusqu'à 150 ⏠à l'ouverture en vous faisant parrainer : Ouvrir un compte
Crowdfunding immobilier - Code Promo La PremiÚre Brique : Bénéficiez de 1% de rendement supplémentaire sur votre 1er investissement : Ouvrir un compte
Communication Ă caractĂšre promotionnel