On parle de Trump qui annule des droits de douane, des prix à la pompe qui baissent, de l’annulation des voyages vers les USA, de la Chine qui s’attaque à Boeing et du dollar qui perd de la valeur contre l’euro. Pour le décryptage, on parle de la Banque centrale européenne (BCE) qui a abaissé ses taux directeurs.
Les smartphones et les ordinateurs ont été retirés vendredi dernier de la liste des produits soumis aux droits de douane de 145 % imposés par les États-Unis à la Chine. En revanche, Donald Trump a précisé que ces produits ne sont pas totalement « exemptés » mais désormais taxés à hauteur de 20 %. Une réduction tarifaire probablement liée à la pression exercée par de puissants groupes technologiques comme Apple. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a toutefois averti que ces appareils pourraient faire l’objet de droits de douane additionnels ultérieurement. Trump a également annoncé que les secteurs des semi-conducteurs et des médicaments, jusqu’alors épargnés, seront taxés d’ici un à deux mois, annonçant de nouvelles secousses potentielles sur la scène commerciale mondiale. De son côté, Pékin a exhorté Washington à « corriger ses erreurs » et à « annuler complètement » les droits de douane, dénonçant l’escalade tarifaire lancée par la Maison-Blanche. À ce jour, les produits chinois sont soumis à des taxes de 145 % à l’importation aux États-Unis, tandis que la Chine a riposté vendredi en appliquant des droits équivalents de 125 %. Du jamais vu. Si Donald Trump s’est montré « optimiste » quant à un accord avec Pékin, les autorités chinoises ont, de leur côté, qualifié l’offensive américaine de « farce ».
Le prix du litre de gazole a atteint son plus bas niveau depuis fin 2021, en reculant de 5 centimes pour s’établir à 1,57 euro. Le sans-plomb 95 suit la même tendance, avec une baisse de 5,4 centimes par litre, à 1,71 euro, selon les dernières données du ministère de la Transition écologique. Une chute directement liée à la situation internationale, et plus particulièrement à l’escalade tarifaire initiée par Donald Trump aux États-Unis. Les marchés pétroliers interprètent ces tensions commerciales comme un signal de ralentissement économique mondial, synonyme de baisse de la demande de pétrole, mais aussi d’un risque de surplus inattendu d’offre. Résultat : les cours se sont effondrés. Dès le 2 avril — baptisé « jour de la libération » par Donald Trump, après l’annonce d’une nouvelle salve de droits de douane visant une large partie des partenaires commerciaux des États-Unis —, les prix se sont brutalement repliés. En seulement quatre séances, le baril de Brent (livraison juin) a chuté de plus de 17 %, tombant sous la barre des 60 dollars, un plus bas depuis février 2021. Même scénario pour le WTI américain (livraison mai), en repli de plus de 18 %. L’incertitude entourant la guerre commerciale entre Washington et Pékin pourrait continuer de peser sur les cours du brut dans les prochaines semaines — et donc sur les prix des carburants à la pompe. La baisse pourrait toutefois être contenue si l’OPEP+ décidait de réduire à nouveau sa production, ou si des tensions géopolitiques venaient à éclater au Moyen-Orient.
Les États-Unis boudés par les touristes européens. Le nombre de visiteurs d’Europe occidentale ayant séjourné au moins une nuit aux États-Unis en mars a chuté de 17 %, avec des reculs encore plus marqués pour certains pays : -20 % pour l’Irlande, la Norvège et l’Allemagne, selon l’Administration du commerce international. Une tendance préoccupante alors que l’industrie touristique représente 2,5 % du PIB américain, soit plus de 700 milliards de dollars. Plus globalement, le nombre total de visiteurs étrangers aux États-Unis a reculé de 12 % sur un an en mars, enregistrant ainsi la plus forte baisse depuis mars 2021, période encore marquée par les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Selon la plateforme de réservation Omio, les taux d’annulation des voyages vers les États-Unis ont été 16 % plus élevés au premier trimestre par rapport à l’année précédente. Ce taux grimpe à 40 % pour les voyageurs en provenance du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France. Même son de cloche chez le géant hôtelier français Accor, qui fait état d’une baisse de 25 % des réservations de visiteurs européens pour les États-Unis cet été. Quant au cabinet Tourism Economics, il anticipe une nouvelle baisse de 9,4 % des arrivées internationales aux États-Unis en 2025. Parmi les raisons évoquées : l’escalade des droits de douane décidée par Donald Trump, qui a refroidi l’attrait du pays aux yeux des touristes internationaux. Mais aussi une série de décisions politiques de l’administration républicaine — comme la fermeture partielle d’agences fédérales (notamment les parcs nationaux ou USAID), des vagues de licenciements de fonctionnaires, ou encore des prises de position controversées sur la guerre en Ukraine ou à Gaza. Résultat : l’image de l’Amérique à l’international s’est nettement assombrie.
Très concrètement, Pékin a ordonné à ses principales compagnies aériennes — Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines — de ne pas réceptionner respectivement 45, 53 et 81 appareils que Boeing devait leur livrer entre 2025 et 2027. Ce gel des livraisons s’inscrit dans le prolongement de l’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, sur fond de droits de douane croissants. La sanction est lourde pour Boeing. En 2018, près d’un quart de ses livraisons mondiales étaient destinées au marché chinois, un marché clé censé représenter à lui seul 20 % de la demande mondiale d’avions d’ici 2044. Ce blocage pourrait avoir de lourdes conséquences industrielles, avec des risques de chômage technique sur les lignes de production et des pertes financières importantes. Mais les compagnies aériennes chinoises ne sortent pas indemnes de cette décision. Airbus, le concurrent européen de Boeing, peine à augmenter les cadences de production chez ses sous-traitants. Quant au C919, le moyen-courrier chinois de Comac, il est encore produit en faible quantité et ne vole, pour l’instant, que dans l’espace aérien chinois. Autre mesure de rétorsion : Pékin a demandé à ses compagnies de cesser l’achat de pièces détachées auprès de fournisseurs américains. Une décision qui pourrait avoir des effets en cascade. Une fois les stocks de pièces de rechange épuisés, certains avions pourraient être cloués au sol, rendant plus difficile la maintenance de la flotte chinoise et prolongeant l’utilisation d’appareils plus anciens, moins performants et plus polluants.
L’euro s’envole face au dollar : +10 % depuis mars. La monnaie unique européenne a grimpé de près de 10 % depuis le 1er mars, atteignant 1,13 dollar pour 1 euro, contre 1,03 dollar fin février. Autrement dit, l’euro se renforce nettement face au billet vert. Deux raisons principales expliquent cette envolée. Première explication : la présentation par la Commission européenne de son plan visant à « réarmer l’Europe ». Ce programme prévoit la mobilisation d’environ 800 milliards d’euros sur quatre ans, notamment pour soutenir le secteur de la défense. Résultat : les investisseurs internationaux anticipent un afflux massif de capitaux dans l’économie européenne, ce qui les pousse à convertir leurs devises en euros pour profiter des opportunités sur le Vieux Continent. Cet afflux de capitaux alimente mécaniquement la demande pour l’euro, qui se renforce face aux autres devises, notamment le dollar. Deuxième moteur de cette appréciation : le climat d’incertitude croissant autour de la politique commerciale américaine. L’annonce par la Chine de mesures de rétorsion contre Boeing, conjuguée à l’obligation faite à Nvidia d’obtenir des licences pour exporter ses puces vers la Chine, alimente les craintes d’une nouvelle guerre commerciale. S’ajoute à cela un discours préoccupé de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a reconnu que les droits de douane souhaités par la Maison-Blanche rendaient la tâche de la banque centrale « plus complexe pour contenir l’inflation et soutenir l’emploi ». Ce cocktail d’incertitudes affaiblit la confiance des investisseurs dans l’économie américaine et, par ricochet, dans le dollar. Résultat : de plus en plus de capitaux se redirigent vers l’Europe… et dopent la monnaie unique.
C’était attendu, c’est désormais officiel. Dans un contexte de turbulences économiques croissantes, la Banque centrale européenne a dégainé sa septième baisse de taux en douze mois. Ce jeudi 17 avril, le Conseil des gouverneurs a décidé d’abaisser, une fois encore, ses trois taux directeurs d’un quart de point. Une décision prévisible, mais hautement symbolique, alors que l’Union européenne est en pleine guerre commerciale avec son allié historique devenu rival : les États-Unis de Donald Trump.
À compter du mercredi 23 avril, le taux de dépôt sera ramené à 2,25 %, le taux de refinancement principal à 2,40 % et le taux de prêt marginal à 2,65 %. Une orientation clairement accommodante, traduisant l’inquiétude grandissante des banquiers centraux européens face au choc exogène que représente le retour du protectionnisme américain.
Concrètement, ces taux ont une fonction bien précise dans l’arsenal monétaire européen. Le taux de dépôt, c’est celui que perçoivent les banques commerciales lorsqu’elles laissent dormir leur argent auprès de la BCE pour une nuit. Le taux de refinancement principal, lui, fixe le prix auquel elles empruntent des liquidités à court terme — en l’occurrence une semaine. Quant au taux de prêt marginal, il sert de filet de sécurité pour des besoins urgents de liquidité sur vingt-quatre heures.
Derrière cette technicité apparente, un message politique : la BCE veut montrer qu’elle reste aux commandes, même lorsque les vents contraires soufflent fort.
Dans son communiqué, la BCE se veut rassurante. Le processus de désinflation est “en bonne voie”, l’inflation globale et sous-jacente poursuit son ralentissement, et la zone euro a su faire preuve d’une certaine résilience, même au cœur des turbulences. Mais le ton se fait vite plus grave. “Les perspectives de croissance se sont détériorées”, reconnaît l’institution de Francfort. En cause : une incertitude accrue, une confiance des ménages affaiblie, des entreprises en repli, et des marchés financiers devenus hypersensibles aux tensions commerciales.
Car c’est bien le contexte mondial qui a précipité cette décision. Depuis que Donald Trump a décidé d’imposer une surtaxe de 10 % sur toutes les importations vers les États-Unis, l’équilibre déjà fragile du commerce international a vacillé. Pour l’Union européenne, cela représente un choc direct. L’automobile, l’acier, l’aluminium, les biens de consommation — autant de secteurs stratégiques qui voient leurs produits devenir soudainement plus chers sur le sol américain.
Et la menace ne s’arrête pas là. Trump a déjà laissé entendre que ce taux pourrait grimper à 20 % pour l’Europe, dans le cadre d’une stratégie de pression maximale. Même suspendus temporairement, ces droits de douane sont devenus une arme de négociation. Une arme qui fragilise la croissance et pousse la BCE à jouer en défense.
En abaissant ses taux, la BCE cherche avant tout à limiter les dégâts. Car les risques sont désormais bien identifiés : ralentissement de la consommation, chute de l’investissement, durcissement des conditions de financement, repli du crédit bancaire. En d’autres termes : un cocktail récessif que les gouverneurs veulent éviter à tout prix.
Reste à savoir si l’outil monétaire suffira. Car une politique de taux bas ne peut compenser indéfiniment les secousses géopolitiques. À Francfort, on guette donc autant les courbes de croissance que les déclarations de la Maison-Blanche. Et si l’escalade commerciale devait se poursuivre, alors même une huitième baisse de taux ne serait pas à exclure.
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