⚡​ Électricité : la hausse de la TVA au 1er août va faire grimper la facture

On parle des droits de douane UE-USA, du record des crédits conso, d’Artefact qui devient licorne, de la réforme des retraites qui fera 1,4 M de perdants et de la croissance surprise du PIB. En décryptage : les nouveaux tarifs de l’électricité qui entrent en vigueur le 1er août.

Économix
7 min ⋅ 31/07/2025

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

L’UNION EUROPÉENNE S’EST PLIÉE DEVANT LES ÉTATS-UNIS

Le président des États-Unis, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé « un accord » prévoyant l’application de droits de douane de 15 % sur les exportations européennes vers les États-Unis, au lieu des 30 % initialement menacés par Trump à partir du 1er août. Mais plusieurs détails se cachent dans cet accord. D’un côté, le taux de 15 % ne s’appliquera pas à l’acier et à l’aluminium, qui resteront taxés à 50 %. En revanche, le taux sera ramené à 0 % pour certains produits stratégiques européens, notamment les avions et leurs pièces détachées, ainsi que certains produits chimiques, médicaments génériques et produits agricoles. Le taux appliqué aux spiritueux serait également de 15 %. Les détails de l’accord seront publiés dans les prochaines semaines, ce qui officialisera les annonces. On apprend également que l’accord prévoit 600 milliards de dollars d’investissements de l’Union européenne aux États-Unis, ainsi que l’achat de 750 milliards de dollars d’énergie et d’équipements militaires américains. En échange de cette baisse des droits de douane, l’UE renonce à taxer, à hauteur de 93 milliards d’euros, les produits américains comme prévu en cas d’absence d’accord avec Trump. Elle n’actionnera pas non plus son « instrument anti-coercition », qui permet notamment de geler l’accès aux marchés publics européens et de bloquer certains investissements. Ursula von der Leyen a réagi en estimant que cet accord allait apporter « de la stabilité ». De son côté, Trump l’a qualifié de « plus grand deal jamais conclu ». L’accord doit encore être validé par les États membres de l’UE. Je vous tiendrai au courant.

JAMAIS LES FRANÇAIS N’ONT AUTANT EU RECOURS AU CRÉDIT À LA CONSOMMATION QU’EN 2025

Selon les dernières données publiées par la Banque de France, les encours de crédits à la consommation ont atteint, en mai 2025, un niveau record de 214,1 milliards d’euros, soit une croissance annuelle de 3,6 %. À titre de comparaison, il y a vingt ans, ces encours s’élevaient à seulement 121,9 milliards. Pour rappel, un crédit à la consommation est un prêt destiné à financer des achats courants comme une voiture, du mobilier, de l’électroménager ou encore des vacances. Mais ces crédits, bien qu’accessibles, s’accompagnent souvent de taux d’intérêt nettement plus élevés que ceux appliqués aux crédits immobiliers. Là où les emprunts immobiliers tournent autour de 3 %, les crédits conso affichent des taux de 5 à 7 %, et jusqu’à 22 % pour certains crédits renouvelables. Et ce sont justement ces crédits renouvelables qui posent problème. Utilisés majoritairement par les ménages les plus fragiles, ils permettent de disposer d’une réserve d’argent... mais à un coût exorbitant, avec des taux proches du taux d’usure, actuellement compris entre 15 % et 23 % selon les montants empruntés. Conséquence : le surendettement progresse. D’après les dossiers traités par la Banque de France en 2024, l’endettement cumulé des ménages en situation de surendettement s’élève à 4,5 milliards d’euros, en hausse de 6,2 % sur un an. En cause : la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, qui a particulièrement affecté les foyers les plus modestes. Moins capables de rembourser leurs prêts, ils se retrouvent parfois contraints d’en contracter de nouveaux… pour simplement boucler leurs fins de mois.

ARTEFACT, LE CHAMPION DE L’IA, EN ROUTE VERS 1 MILLIARD D’EUROS DE VALORISATION

Dix ans après sa création, l’entreprise tricolore spécialisée dans les solutions data et intelligence artificielle annonce être entrée en négociations exclusives avec le fonds britannique Cinven, en vue d’une prise de contrôle majoritaire. Montant estimé de l’opération : 1 milliard d’euros de valorisation. Rien que ça. Ce rachat marque aussi une belle sortie pour Ardian, le fonds français entré au capital en 2021, qui voit sa mise multipliée par trois en trois ans. Une croissance fulgurante portée par l’explosion de l’IA générative et la demande croissante des entreprises pour des solutions sur mesure. Contrairement aux géants américains du secteur, Artefact ne développe pas ses propres modèles d’IA. L’entreprise mise sur l’intégration des meilleurs outils du marché (OpenAI, Mistral, etc.) directement dans les processus métiers de ses clients. Son positionnement est clair : industrialiser l’IA à grande échelle, dans des domaines aussi variés que le luxe, l’énergie ou la grande distribution. Avec le soutien de Cinven, l’ambition s’accélère : 100 recrutements de profils seniors sont prévus, notamment aux États-Unis et au Moyen-Orient, deux zones clés pour la croissance. La société vise également l’expansion sectorielle (santé, finance, industrie) et prévoit d’intensifier sa stratégie d’acquisitions : 20 rachats ciblés d’ici 5 ans, contre 7 depuis 2021. Parallèlement, Artefact travaille à la création d’une librairie d’agents IA “clé en main”, basée sur des centaines de cas d’usage réels développés depuis dix ans. Une initiative pensée comme un levier de croissance pour tripler de taille d’ici 2030, selon les ambitions affichées par son PDG Vincent Luciani. Aujourd’hui, Artefact emploie 1 700 collaborateurs dans 24 pays, réalise 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 70 % en Europe, et semble plus que jamais déterminée à imposer son modèle français sur l’échiquier mondial de l’IA.

RÉFORME DES RETRAITE : 1,4 MILLIONS DE PERDANTS EN VUE

Parmi les mesures du plan d’économies de 43,8 milliards d’euros dévoilé par François Bayrou le 15 juillet, une réforme discrète, mais lourde de conséquences, pourrait bien faire grincer des dents chez les retraités. Dès 2026, le gouvernement prévoit de modifier l’abattement fiscal dont bénéficient les pensions de retraite depuis 1978. Fini le rabais automatique de 10 % sur les pensions (plafonné à 4 123 € par foyer fiscal) : place à un abattement forfaitaire de 2 000 € par personne pensionnée. Prenons deux exemples concrets pour comprendre les gagnants… et surtout les perdants.

Pension de 15 000 € par an

  • Avant : abattement de 1 500 € (10 %) → revenu imposable : 13 500 €

  • Après (2026) : abattement de 2 000 € → revenu imposable : 13 000 €
    ✅ Gagnant de 500 €

Pension de 50 000 € par an

  • Avant : abattement plafonné à 4 123 € → revenu imposable : 45 877 €

  • Après (2026) : abattement de 2 000 € → revenu imposable : 48 000 €
    ❌ Perdant de 2 123 €

Selon l’Institut des politiques publiques (IPP), la ligne de fracture se situe autour de 20 000 € de pension annuelle. En deçà, le nouveau système est avantageux. Au-delà, il devient pénalisant. Résultat : 1,4 million de retraités verraient leur imposition augmenter, tandis que seuls 100 000 contribuables — soit moins de 1 % des retraités — seraient gagnants. Autre mesure annoncée : le gel des pensions en 2026, qui ne seront pas revalorisées malgré l’inflation. Une double peine pour bon nombre de retraités. Objectif de ces mesures : 1 milliard d’euros d’économies pour les finances publiques. Mais pour beaucoup de Français, c’est surtout une baisse nette de leur pouvoir d’achat.

CROISSANCE FRANÇAISE : UN SOUFFLE DE +0,3% AU 2E TRIMESTRE

C’est une respiration bienvenue dans une période d’incertitudes économiques. L’Insee a confirmé ce 30 juillet une progression de +0,3 % du PIB français au deuxième trimestre 2025, un chiffre légèrement supérieur aux attentes (+0,2 %) et bien au-dessus de la quasi-stagnation observée sur les trois mois précédents (+0,1 %). Un soulagement pour Bercy, alors que les hausses de droits de douane imposées par les États-Unis et les mesures d’économies du gouvernement auraient pu peser plus lourdement sur l’activité. « C’est vraiment une bonne nouvelle », a réagi le ministre de l’Économie Éric Lombard, saluant la résilience des chefs d’entreprise français malgré un climat commercial et fiscal tendu. Il rappelle que la croissance cumulée depuis janvier dépasse légèrement les 0,5 %, signe que « la voie est dégagée pour investir et se développer ». Pourtant, derrière cet optimisme affiché, les fragilités demeurent nombreuses. La contraction des achats d’intrants par l’Allemagne, partenaire-clé dans plusieurs filières industrielles, affecte directement les exportateurs français. Le secteur automobile reste en difficulté, après une chute des ventes au premier trimestre. Et du côté des ménages, la prudence domine : le taux d’épargne a bondi à 18,8 %, un niveau historiquement élevé hors période Covid. À l’échelle européenne, la France est la première grande économie de la zone euro à publier ses chiffres trimestriels. L’Espagne a affiché une croissance robuste de +0,7 %, portée par les exportations, tandis que l’Allemagne et l’Italie doivent encore publier leurs données. Sur l’ensemble de l’année, l’Insee et la Banque de France tablent sur une croissance française de 0,6 %, contre 0,7 % pour le gouvernement. Un net ralentissement après les 1,1 % enregistrés en 2024. Le ministère des Finances devrait ajuster ses prévisions à la rentrée, en fonction de l’évolution du climat international… et du résultat définitif des négociations commerciales avec les États-Unis.


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L’exploration Éco de la semaine

Électricité, gaz : la hausse de TVA qui inquiète en plein été

Pour un mois d’août que l’on aurait aimé plus paisible, une modification technique — presque anodine sur le papier — pourrait venir grignoter un peu plus le pouvoir d’achat des ménages. À partir du 1er août, la TVA sur les abonnements d’électricité et de gaz va passer de 5,5 % à 20 %. Un simple alignement avec le droit européen, dit-on à Bercy. Mais pour des millions de foyers, une question persiste : les factures vont-elles flamber ?

Un réajustement fiscal dicté par Bruxelles

Jusqu’ici, la France appliquait une TVA réduite (5,5 %) sur la partie fixe des abonnements, tout en conservant un taux « normal » sur la consommation. Une forme de double traitement qui ne respecte plus les règles européennes. L’Union exige désormais un taux unique de TVA pour un même service. Résultat : la part fixe — l’abonnement — est rehaussée à 20 %. Cette décision était inscrite dans la loi de finances 2025, mais son application concrète commence maintenant.

Une hausse… neutralisée par des baisses ailleurs ?

Face à la grogne prévisible, le gouvernement tente de désamorcer la crise. Le ministère de l’Industrie promet un impact « neutre en moyenne » pour les consommateurs, grâce à deux mesures de compensation :

  1. Baisse de l’accise énergétique : cette taxe collectée sur chaque kilowattheure (kWh) diminue de 11 %, ce qui allège la part variable — la consommation.

  2. Réduction du TURPE : cette ligne invisible sur les factures, qui rémunère les gestionnaires du réseau (Enedis, RTE), recule de 2,5 % sur l’électricité.

Une hausse “socialement injuste”, selon les syndicats

Mais cette promesse de neutralité n’est pas universelle, dénoncent les syndicats. Pour la CGT Énergie, ce changement fiscal frappe surtout les plus petits consommateurs — ceux pour qui l’abonnement pèse lourd dans la facture totale.

« On pouvait niveler par le bas, à 5,5 % sur l’ensemble de la facture »,
s’indigne Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT.
« Passer à 20 %, c’est faire passer l’électricité d’un bien de première nécessité à un bien marchand. »

Et les chiffres lui donnent partiellement raison. D’après Hello Watt, un foyer consommant 500 kWh/an verra sa facture augmenter de 5,6 %. Soit +12 € par an, environ 1 € par mois.

Officiellement, la facture moyenne annuelle passerait de 1 050 € à 1 046 € pour un foyer consommant 4 400 kWh/an. Soit une baisse nette de 4 € par an — autant dire quasiment rien. Et encore, cela n’est vrai que pour les gros consommateurs. Car les moyennes sont souvent des leurres statistiques.

D’après HelloWatt, les foyers qui consomment peu — typiquement ceux de 500 à 2 000 kWh/an — sont ceux qui voient leurs factures grimper :

  • +5,6 % pour 500 kWh/an : de 226 à 238 €

  • +2,9 % pour 1 000 kWh/an

  • +0,6 % pour 2 000 kWh/an

En cause ? La hausse de la TVA sur l’abonnement, qui pèse proportionnellement plus lourd pour les petits consommateurs.

À l’inverse, ceux qui dépensent plus de 3 300 kWh/an seraient stables. À partir de 10 000 kWh/an, la facture baisse de 1,5 %, soit 2 231 € contre 2 266 € précédemment.

Une réforme “soutenable”... mais symboliquement explosive

Sur le papier, un euro de plus par mois, ce n’est pas l’enfer fiscal. Mais dans un climat d’inflation persistante, de tensions sur le logement et de défiance envers les institutions, ce type d’ajustement — même modeste — alimente une sensation d’injustice structurelle.

Pourquoi taxer davantage un service vital ? Pourquoi faire porter l’effort aux petits consommateurs alors que la sobriété énergétique est encouragée ? Derrière cette hausse de TVA, c’est une question de philosophie économique qui ressurgit. L’énergie est-elle un bien de première nécessité à protéger, ou une ressource marchande comme une autre, soumise aux logiques budgétaires et fiscales ?

Ce réajustement, exigé par Bruxelles, s’inscrit dans une mécanique plus large d’harmonisation fiscale. Mais pour de nombreux Français, il sonne comme un nouvel accroc dans le contrat social énergétique.

Pour les foyers français, la vigilance reste de mise :
→ Vérifier sa consommation réelle.
→ Ajuster la puissance souscrite.
→ Comparer les offres du marché.

Parce qu’à défaut de pouvoir agir sur la TVA, il reste possible d’optimiser sa facture.


Le Graph’ de la semaine


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Laurent - Cosmos Finance

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