On parle du nombre de projets d'investissements en baisse en France, du Budget 2025 de la Sécu, du RSA et de la prime d'activité, des nouveaux droits de douane de Trump et de la baisse du remboursement des arrêts maladies. Pour le décryptage, on parle des tensions au sein du G7 au sujet de l'Ukraine.
Le nombre de projets d’implantation a baissé de 5% en 2024 par rapport à 2023, soit 1595 projets détectés l’année dernière selon le baromètre de la SCET, une filiale de la Caisse des dépôts. L’étude : “cette tendance s’inscrit dans une dynamique baissière amorcée depuis le pic exceptionnel de 2021, où 1871 projets avaient été enregistrés”. Une année record en trompe-l'œil car les implantations avaient été boostées par les mesures de relance post-Covid. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce recul du nombre d’implantations d’entreprises dans l’Hexagone. L’incertitude politique, liée à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, puis l’instabilité budgétaire en fin d’année, ne sont évidemment pas étrangères à la baisse des projets d’implantation enregistrée l’an dernier. Ajouter à cela des tensions économiques sur les volets de l’inflation et des taux d'intérêt, le climat n’était pas favorable pour les entreprises. Ce qui se retranscrit directement dans les défaillances d’entreprises qui ont atteint le nombre record de 67.830 en 2024 (contre 57.729 en 2023), d’après le cabinet spécialisé Altares. Dans le détail, l’étude s’inquiète particulièrement pour l’industrie, notant un effondrement des projets détectés, de 17%, entre 2023 et 2024 - passant de 392 à 325 du jamais vu depuis 12 ans. Le secteur tertiaire a aussi enregistré un effondrement de 23% des projets d’implantation en France en 2024.
Tout d’abord le texte prévoit une hausse des dépenses d’Assurance maladie de 3,4%, contre 2,8% initialement prévu, dont une rallonge de 1 milliards d’euros pour les hôpitaux, ce qui aboutit à un montant de 265,9 milliards de dollars pour 2025, soit 9 milliards de plus que l’année dernière. Le déficit de la Sécurité sociale est estimé entre 22 et 23 milliards d’euros pour cette année 2025. Pour satisfaire les différents camps politiques, le gouvernement a dû renoncer à une hausse des tickets modérateurs (reste à charge du patient après le remboursement de l'assurance maladie), accepter de revoir à la baisse les efforts demandés aux entreprises concernant les exonérations de cotisations sociales, et faire le deuil de la désindexation des retraites sur l'inflation. La taxe sur les boissons sucrées est conservée, avec un nouveau barème de taxation en fonction de la teneur en sucres dans les boissons, ce qui permettrait de rapporter 800 millions d’euros dans les caisses de l’État. Pareil du côté du transport sanitaire, le tarif conventionné est abaissé afin de réaliser 300 millions d’euros d’économies dans les 2 prochaines années. D’autres décrets sont attendus comme la “taxe lapin”. Celle-ci vise à sanctionner financièrement les personnes prenant un rendez-vous médical sans l’honorer ensuite. Un décret sur la hausse de la taxation sur les complémentaires santé est attendu pour que elles-ci « restituent » le trop-perçu lié à leurs augmentations tarifaires (+ 6 % en moyenne en 2025 selon la Mutualité française). Le gouvernement estime que ces tarifs sont trop élevés, notamment car la baisse des remboursements des consultations et des médicaments - envisagée par Michel Barnier - a finalement été abandonnée.
A partir de mars, la Caisse d'allocations familiales (CAF) va préremplir les déclarations de ressources des allocataires. Un système dit « de solidarité à la source » qui vise à leur faciliter la vie et à éviter les erreurs qui se soldent par des recouvrements. Pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de la prime d’activité, il était encore nécessaire de déclarer en ligne tous les trois mois leurs ressources trimestrielles perçues, afin de pouvoir continuer, ou non, à toucher ces aides sociales. Cette démarche d’auto-déclaration pouvait non seulement empêcher des personnes éligibles à ces aides de les demander, mais ouvrait également la voie à des fraudes, estimées à plusieurs milliards d’euros. Désormais, la CAF est en mesure de récupérer une grande partie des informations nécessaires, en croisant des bases de données sur les salaires, les allocations chômage, etc. Ce nouveau système a un double objectif : le premier est de limiter le taux de non-recours des allocataires (estimé à 34% par trimestre pour les potentiels bénéficiaires du RSA). Un système qui devrait donc permettre à celles et ceux qui ne profitent pas encore de leur droit au RSA ou prime d’activité d’y avoir accès alors qu’ils remplissent les conditions attributives. Deuxième objectif : limiter les versements d’indus qui sont estimés à 25% des 11,4 milliards d’euros versés annuellement à 1,9 million d’allocataires du RSA et représentent 17% des 9,6 milliards versés aux 4,5 millions de bénéficiaires de la prime d’activité. Le nouveau système devrait donc éviter de verser de l’argent à ceux qui n’y ont pas droit et évitera les situations où les allocataires se retrouvent avec des dettes vis-à-vis de la CAF.
À partir du 2 avril prochain, le 47e président des États-Unis a annoncé qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25% sur les automobiles importées aux États-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique. Pour les entreprises de ces secteurs, Trump a tout de même annoncé vouloir «leur donner du temps» afin de développer des usines et des entreprises directement sur le sol américain afin d’éviter qu’ils aient des droits de douane. Une stratégie de la carotte et du bâton parfaitement manoeuvrée mais dont les conséquences politico-économiques sont encore difficiles à appréhender. De nouveaux droits de douane qui viennent se juxtaposer à ceux de 25% sur l’acier et l’aluminium, des 10% sur les marchandises en provenance de Chine, tandis qu’un tarif de 25 % sur le Mexique et le Canada a été reporté jusqu’au début du mois de mars. Le président américain s’est également satisfait d’avoir vu l’Union européenne (UE) «réduire leurs droits de douane sur les voitures au niveau que nous avons» «L’UE avait 10% de taxes sur les voitures et ils sont désormais à 2,5%, ce qui est exactement le même niveau que nous. Si tout le monde fait cela alors nous jouerons avec les mêmes règles du jeu» Trump a rappelé que : «l’UE est très injuste avec les États-Unis, ils n’achètent pas nos voitures, nos produits agricoles, ils n’achètent quasiment rien.» Très concrètement, selon les données du département du Commerce, le déficit commercial des États-Unis en biens vis-à-vis de l’UE était de 235 milliards de dollars en 2024.
Dans un peu plus d’un mois le plafond des indemnités journalières (IJSS) versées par la Sécu va être abaissé de 1,8 Smic à 1,4 Smic. Pour rappel, lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, la Sécurité sociale couvre 50% de son salaire, l’employeur prenant généralement en charge le reste pour garantir un maintien de rémunération à hauteur de 90% minimum. Mais avec ce nouveau plafonnement, l’addition risque d’être plus salée pour les entreprises et pour certains salariés. Car aujourd’hui, la Sécurité sociale indemnise au maximum 53,31 euros par jour pour les salaires jusqu’à 1,8 Smic. Dès avril prochain, ce montant tombera à 41,47 euros. Une baisse de plus de 20% qui va logiquement alourdir la facture des employeurs, contraints de compenser davantage via le complément de salaire. Une compensation qui est soumise à certaines règles. La première étant d’avoir au moins 1 an d’ancienneté dans l’entreprise et envoyer un certificat médical dans un délai de 48h. Ensuite la compensation dépend de l’ancienneté : Entre 1 et 5 ans dans l’entreprise, le maintien du salaire est assuré pendant 60 jours : 30 jours indemnisés à hauteur de 90% de votre rémunération, puis 30 jours à 66,6%. Et pour les travailleurs qui n’ont pas droit à ce coup de pouce de leur entreprise ? Ils devront se contenter d’une indemnisation revue à la baisse, sans filet de sécurité. De son côté, le gouvernement assume pleinement ce choix budgétaire. Selon les prévisions établies dans le budget de la Sécu, cette mesure devrait ainsi rapporter entre 400 et 600 millions d’euros.
Ukraine : l'unité du G7 fissurée par Trump
À l’approche du troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, le G7 vacille. En cause : les États-Unis, qui refusent de qualifier Moscou d’« agresseur » dans la déclaration commune, brisant une unanimité de façade qui tenait depuis 2022.
C’est une scène devenue rituelle depuis trois ans. Chaque 24 février, les grandes puissances occidentales publient une déclaration de soutien à l’Ukraine, condamnant d’une même voix « l’agression russe ». Mais cette fois, le ton a changé. Les envoyés de l’administration Trump freinent des quatre fers. Hors de question d’utiliser ces mots. Le message doit être adouci. C’est ce qu’ont confié cinq responsables occidentaux au Financial Times, sous couvert d’anonymat.
En toile de fond, la nouvelle ligne tracée par Donald Trump. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président américain bouscule l’équilibre fragile des soutiens à Kiev. Il accuse l’Ukraine d’être « responsable de la guerre », qualifie Volodymyr Zelensky de « dictateur sans élections » et évoque une réintégration de la Russie au sein du G7. Un virage à 180 degrés.
Les diplomates américains ont bloqué la formule « agression russe » dans le communiqué final, pourtant répétée à cinq reprises l’an dernier. Une rupture assumée. Washington parle désormais de « conflit ukrainien », reprenant les éléments de langage utilisés par Moscou. Même le département d’État aligne son vocabulaire : après une rencontre à Riyad entre le secrétaire d’État Marco Rubio et son homologue russe Sergueï Lavrov, le compte-rendu officiel évoque à deux reprises « le conflit en Ukraine ».
Cette inflexion sème le trouble chez les alliés. « Les Américains bloquent le texte, mais nous y travaillons encore et espérons trouver un compromis », confie un négociateur européen. La présence de Volodymyr Zelensky au sommet virtuel de lundi reste incertaine. Une première.
Les principaux contributeurs à l’effort de guerre en Ukraine
L’ambassade américaine à Kiev, elle, se mure dans le silence.
Au-delà des mots, c’est la politique qui se reconfigure. Trump multiplie les gestes de rapprochement avec Vladimir Poutine. Après une semaine de déclarations flatteuses à l’égard du maître du Kremlin, Washington a dépêché des émissaires de haut rang à Riyad pour discuter directement avec les Russes. « Les négociateurs américains étaient totalement différents – ouverts, sans préjugés », s’est réjoui Poutine après la rencontre.
En face, Zelensky encaisse. Trump l’accuse – à tort – d’être en chute libre auprès de son peuple. Le président américain parle de « 4 % de popularité ». En réalité, un sondage publié cette semaine par l’Institut international de sociologie de Kiev crédite Zelensky de 57 % d’opinions favorables, en hausse par rapport aux 52 % de décembre.
La Maison-Blanche assume le réchauffement avec Moscou. Trump veut normaliser les relations. Reste à savoir jusqu’où il est prêt à aller. En attendant, au G7, l’unité sur l’Ukraine est plus fragile que jamais. Pete Hegseth, secrétaire américain à la Défense, n’a pas mâché ses mots le 12 février dernier devant ses alliés de l’Otan : l’Europe devra désormais fournir « l’écrasante » majorité de l’aide à Kiev. Un avertissement clair, doublé d’une mise au point sur l’équilibre des contributions : Washington ne tolérera plus une « relation déséquilibrée » au sein de l’alliance militaire.
Pourtant, les Européens ne sont pas restés les bras croisés depuis le début de l’invasion russe, il y a bientôt trois ans. Selon l’Institut Kiel, qui fait référence sur le suivi des aides à l’Ukraine, 267 milliards d’euros ont été alloués au pays depuis 2022. Sur ce total, 130 milliards (49 %) concernent l’assistance militaire, 118 milliards (44 %) relèvent de l’aide financière, et 19 milliards (7 %) sont destinés à l’humanitaire.
L’Europe, en apparence, a pris le leadership. En intégrant les membres de l’UE, mais aussi le Royaume-Uni, la Norvège, l’Islande et la Suisse, le Vieux Continent a dépassé les États-Unis : 132 milliards d’euros engagés contre 114 milliards côté américain. Mais ce qui frappe, c’est la ventilation. Si l’on s’en tient à l’armement pur, les États-Unis restent devant : 64 milliards d’euros contre 62 pour l’Europe.
Derrière ces chiffres, une autre réalité : l’aide américaine marque le pas. Depuis la mi-2023, les blocages au Congrès ont asséché les flux pendant neuf mois. Et si les versements ont repris ces dernières semaines, l’ombre de Donald Trump plane. De retour à la Maison-Blanche, il pourrait freiner de nouveau le soutien militaire. Christoph Trebesch, qui pilote l’Ukraine Support Tracker à l’Institut Kiel, alerte déjà : « L’aide militaire américaine risque de stagner à nouveau. »
Sur le podium des contributeurs, l’Allemagne joue les poids lourds avec 17,3 milliards d’euros. Elle devance de peu le Royaume-Uni (14,8 milliards), qui vient de sceller un partenariat sécuritaire de cent ans avec Kiev. Le Japon suit (10,5 milliards), puis le Canada (8,27 milliards). La France, elle, pointe seulement à la 10e place avec 5 milliards d’euros. « Un effort modeste », tranche l’Institut Kiel, qui souligne que cet engagement reste faible rapporté au PIB.
Et c’est bien là que le bât blesse. En proportion de leur richesse, ce sont les voisins immédiats de la Russie qui prennent le plus sur eux : Estonie et Danemark (2,2 % de leur PIB), Lituanie (2 %), Lettonie (1,5 %), Finlande (1 %). La France, elle, se retrouve reléguée au 17e rang (0,18 % du PIB), l’Allemagne au 13e (0,4 %). Même les États-Unis, souvent pointés du doigt, consacrent 0,5 % de leur PIB à l’Ukraine.
Au-delà des milliards, c’est l’équilibre des forces qui se redessine. L’Europe est sommée de prendre le relais, au moment même où l’aide américaine vacille. Une nouvelle donne qui pèsera sur les négociations diplomatiques des mois à venir. Car si la guerre d’usure se poursuit, l’effort financier, lui, devient un test de résistance.
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