Économix

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Par Laurent Cosmos Finance
25 juil. · 6 mn à lire
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📈​ Investir : L'Inde devient plus attractive que la Chine ?

On parle du Danemark qui va taxer ses bovins, des hôtels parisiens qui n'arrivent pas à remplir leurs chambres, des 10 millions de français qui vont recevoir un remboursement du fisc, de la France en tant que championne de la pression fiscale en 2024 et de la culpabilité de Boeing. Pour le décryptage, on s'intéresse à l'envolée du marché indien.

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

LE DANEMARK VA TAXER SES VACHES, PORCS ET MOUTONS

À partir de 2030, le Danemark va taxer les émissions de méthane provenant du bétail avec pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70% d’ici là. Car, que ce soit du fait de leur système digestif ou des engrais azotés synthétiques contenus dans l’herbe qu’ils consomment, les ruminants - et surtout leur élevage - sont responsables de 11 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Plus concrètement, cette taxe s’établirait 40 euros par tonne de CO2 émise, avant déduction fiscale, et passera même à 100 euros en 2035 selon les termes d'un accord conclu fin juin. Si cet accord est salué par les écologistes, les acteurs de la filière sont plus inquiets. En effet, cette nouvelle taxe aura un impact sur le prix de vente de leurs produits vendus. D’après le ministère de l’Économie du pays, cela aboutirait par exemple à augmenter le prix du bœuf de 27 centimes par kilo. Cette taxe pourrait même avoir des conséquences sur l’emploi. Les projections du ministère de l'Economie estiment, qu'en conséquence de l'accord, jusqu'à 2.000 emplois pourraient disparaître dans le secteur d'ici 2035. Contrairement au Danemark, les pays européens sont revenus en arrière concernant les critères environnementaux de l'agriculture après que la colère agricole a déferlé dans quasiment toute l'Europe, entre janvier et février en allant de la Pologne à l'Espagne en passant par la France. Au bout du compte, les États membres se sont accordés autour d'un allègement des critères environnementaux pour obtenir les aides de la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027, ce qui a abouti à la suspension voire l’abandon des mesures en cours de discussion pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

LES HÔTELS PARISIENS PEINENT À REMPLIR LEURS CHAMBRES POUR LES JEUX OLYMPIQUES

La clientèle habituelle évite la capitale pendant les Jeux, a indiqué la semaine dernière Air France-KLM. Dans le secteur hôtelier, le taux d'occupation dans les établissements tourne autour de 50 % avant la compétition et devrait dépasser la barre des 70 % durant l'événement. Et c'est 10 % de moins que l'année dernière à la même période, selon les données de l’INSEE. Pour les représentants de l'hôtellerie, c'est la superposition de contraintes qui fait fuir les touristes. QR codes, périmètres et dispositifs de sécurité ou encore les restrictions de circulation sont ainsi nécessaires pour circuler dans le centre de Paris, ce qui peut démotiver certains touristes à séjourner dans la capitale. Frank Delvau, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie d'Île-de-France (Umih) explique je cite : “Les tarifs dans les hôtels ont à peine été multipliés par deux. Il est plus coûteux de louer un Airbnb que de venir à l'hôtel, où, par ailleurs, le service sera meilleur”. À ce contexte compliqué pour la capitale s’est ajoutée l'incertitude politique liée aux élections législatives, qui a mis un coup d'arrêt aux réservations hôtelières et provoqué son lot d'annulations dans tout le pays, selon Véronique Siegel, présidente de la branche hôtellerie de l'Umih.

PLUS DE 10 MILLIONS DE FRANÇAIS VONT RECEVOIR UN REMBOURSEMENT DES IMPÔTS

Un grand nombre de remboursements par le fisc a commencé le 24 juillet et s’étendra jusqu’au 31 juillet. Deux situations sont possibles pour percevoir un remboursement : La 1ère concerne les ménages qui ont effectué l’an dernier des dépenses ouvrant droit à des réductions ou crédits d'impôt - il peut s’agir, par exemple, des dons aux associations, des dépenses d’emplois à domicile, de gardes d’enfants ou encore des investissements locatifs. Le ministère des Finance précise : « Dans ce cas, le montant remboursé prendra en compte l’avance de 60 % qui peut vous avoir été déjà versée en janvier 2024 ». La 2ème situation vise les Français dont les prélèvements à la source de l’année dernière ont été supérieurs au montant final de l’impôt. Cela peut être le cas si les revenus ont baissé, si l’année a été marquée par un départ à la retraite - sans que l’administration fiscale ait été prévenue - ou encore si un couple a tardé à déclarer la naissance d’un enfant qui lui donne droit à une demi-part supplémentaire fiscalement. Bercy précise que les contribuables n’ont aucune démarche à effectuer et que l’argent sera versé directement sur leur compte en banque. Si l’administration n’a pas connaissance de coordonnées bancaires, elle enverra un chèque «plus tardivement».

FRANCE : CHAMPIONNE D’EUROPE DE LA PRESSION FISCALE EN 2024

Très concrètement, le salarié moyen en France a travaillé jusqu’au 17 juillet pour financer les services publics et prestations collectives. Il s'agit du jour de la « libération fiscale », c’est-à-dire du moment à partir duquel les contribuables français « travaillent pour eux ». Et en 2024, au sein de l’Union Européenne, la France affiche le jour le plus éloigné dans le calendrier, donc le 17 juillet, devant l’Autriche et la Belgique, selon les données de l’Institut économique Molinari.

D'après l’étude, la fiscalité sur le salarié moyen français ressort à 54 % lorsqu’on tient compte des cotisations sociales, la CSG et la CRDS, l’impôt sur le revenu et la TVA qui réduisent son pouvoir d’achat, et ce chiffre de 54% est le plus élevé de l’UE. Une autre façon de visualiser cette fiscalité, est de calculer combien de charges et d’impôts il faut payer pour obtenir 100€ de pouvoir d’achat réel. Sans surprise, la France trône donc naturellement à la 1ère place du classement avec un salarié moyen qui doit faire face à 118 € de cotisations et d’impôts en France avant de disposer de 100€ de pouvoir d’achat, contre 115 € en Belgique, 113 € en Autriche.

BOEING A PLAIDÉ COUPABLE POUR LES CRASHES DE 2018 ET 2019

Afin d’éviter un procès pénal, le constructeur aéronautique américain a finalisé un accord avec le ministère américain de la Justice qui plaide coupable dans le dossier lié au crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts. Très précisément, Boeing a plaidé coupable pour je cite : avoir «en toute connaissance, et avec l'intention de commettre une fraude, conspiré et s'être entendu avec des tiers pour commettre une fraude envers les États-Unis» lors du processus de certification du 737 MAX. Le dossier qui avait été ouvert en 2021 à l’encontre de Boeing a déjà contraint le constructeur a payer 2,5 milliards de dollars - dont une amende de 243,6 millions - en échange notamment d'une immunité pour ses dirigeants contre des poursuites pénales. Maintenant, Boeing doit payer une amende supplémentaire de 243,6 millions de dollars et s'engage à investir 455 millions dans des programmes de conformité et de sécurité. Un contrôleur indépendant doit aussi être nommé pour veiller à la mise en œuvre d'actions pour remédier aux problèmes de production et de contrôle qualité, avec une nouvelle mise à l'épreuve de 3 ans. En bourse, l’action de la société américaine est en baisse de plus de 30% depuis le 1er janvier 2024.


L’exploration Éco de la semaine

Bourse : L’Inde fait de l’ombre à la Chine

L'Inde rattrape la Chine en tant que premier pays dans l’indice boursier de référence des marchés émergents (MSCI Emerging Market Index).

La flambée des cours des actions et la croissance des bénéfices des entreprises indiennes ont propulsé l'Inde à un peu moins d'un cinquième de la pondération de l'indice MSCI des marchés émergents, tandis que la Chine est tombée à 25%, contre plus de 40 % en 2020.

Une révision de l'indice MSCI prévue le mois prochain pourrait porter la part de l'Inde au-dessus de 20 %, éclipsant ainsi Taïwan et plaçant la pondération de l'Inde directement derrière celle de la Chine, selon les investisseurs.

Le rétrécissement de l’écart est devenu l’un des plus gros problèmes pour les investisseurs des marchés émergents cette année, alors qu’ils se demandent s’ils doivent investir dans un marché indien déjà en pleine effervescence ou dans des actions chinoises relativement bon marché, mais touchées par un ralentissement économique. Les actions indiennes se négocient à 24 fois leurs bénéfices attendus l'année prochaine, tandis que celles de la Chine se négocient à seulement 10 fois.

Le poids du marché boursier indien et chinois dans l’indice de référence des marchés émergents
(MSCI Emerging Market Index) - Financial Times

L’Inde a été l’un des marchés les plus performants au monde en termes de monnaie locale et a suivi le rythme des marchés américains en termes de dollars au cours des dernières décennies.

C'est également le meilleur marché au monde pour les « multi-baggers », c'est-à-dire les actions qui ont été multipliées par dix au moins, selon Vikas Pershad, gestionnaire de portefeuille chez M&G Investments.

Selon les données de Bloomberg, les estimations consensuelles du bénéfice par action pour les sociétés indiennes composant l'indice MSCI des marchés émergents se situent autour de 15 % pour cette année et l'année prochaine, à l'instar des autres marchés émergents.

Mais alors que les valorisations des entreprises chinoises ont chuté au cours des deux dernières années, celles de l'Inde ont fait le contraire, en partie en raison d'un boom des investissements dans le commerce de détail. De nombreux ménages indiens investissent massivement dans les actions nationales pour compenser ce qu’ils considèrent comme des taux d’intérêt bas, qui, au mieux, ne correspondent qu’à l’inflation officielle.

L’Inde est la grande économie qui connaît la croissance la plus rapide au monde et reste en voie de dépasser le Japon et l’Allemagne pour devenir la troisième économie mondiale d’ici 2027, après avoir enregistré trois trimestres consécutifs de croissance supérieure à 8 %. Elle y est parvenue malgré une politique monétaire relativement stricte dans le pays et une faible demande à l’étranger, avec un impact commercial causé par des retards de transport dans la mer Rouge. La croissance économique est soutenue par des politiques qui offrent des incitations à la production en Inde, un allègement des charges réglementaires et des investissements totalisant plus d’un trillion de dollars dans l’amélioration des infrastructures du pays, selon le ministère indien des Affaires économiques.

Les élections indiennes de 2024 se déroulent dans un contexte où la popularité du Premier ministre Modi et de son parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party, devrait connaître une forte performance, garantissant la continuité de ces politiques en faveur de la croissance.

L’année dernière, la population de l’Inde a dépassé celle de la Chine pour la première fois, devenant ainsi le pays le plus peuplé du monde. Selon les projections des Nations Unies, la population de l’Inde devrait continuer à augmenter et atteindre un pic de près de 1,7 milliard d’habitants en 2064.

La population de la Chine devrait continuer à diminuer après avoir commencé à diminuer pour la première fois depuis six décennies en 2022, après avoir atteint un record de population d’un peu plus de 1,4 milliard en 2021.

Plus important encore, les personnes de moins de 25 ans représentent 43 % de la population indienne. En fait, il y a tellement d’Indiens dans cette tranche d’âge qu’environ une personne de moins de 25 ans sur cinq dans le monde vit en Inde, selon une étude réalisée par les Nations Unies. Il y a plus de six personnes de moins de 25 ans pour une personne de plus de 65 ans en Inde, alors que ce chiffre est juste au-dessus de deux en Chine. La combinaison d’une croissance démographique globale et d’une main d’œuvre plus jeune en Inde, plutôt qu’une population en déclin et vieillissante rapidement en Chine, offre une piste pour une croissance plus rapide.

En revanche, l’Inde doit faire face à de nombreux défis, comme les tensions avec le Pakistan qui restent source de préoccupation. L’Inde fait également partie des pays les plus inégalitaires au monde avec les 1% les plus riches qui gagnent plus de 20% du revenu national total, tandis que les 50% les plus pauvres gagnent uniquement 13%. Les disparités dans la répartition des revenus peuvent entraîner des troubles sociaux susceptibles de décourager les investissements étrangers et d'avoir un impact sur la stabilité économique.

Des conditions météorologiques défavorables, telles que de mauvaises moussons et des vagues de chaleur, qui sont exacerbées par le réchauffement climatique, ont déjà commencé à faire grimper les prix des denrées alimentaires. Cette situation est particulièrement préoccupante compte tenu de la forte dépendance de l'Inde à l'égard de l'agriculture pour la sécurité alimentaire et l'emploi rural.


Le Graph’ de la semaine

Les pays avec le plus de médailles olympiques - Statista

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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance