Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :
VICTOIRE DE TRUMP : LES MARCHÉS S’ENVOLENT
Le candidat républicain est de retour à la Maison-Blanche en ayant remporté les “swing states” où les électeurs étaient indécis. Emmanuel Macron a écrit sur X : “Félicitations au Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années.” Un résultat visiblement très bien accueilli sur les marchés financiers : À l’image du bitcoin qui a enregistré un nouveau record historique à plus de 76 000 dollars. Le bitcoin est en hausse de 76 % depuis le début de l’année. Trump s'est engagé durant la campagne à faire des Etats-Unis “la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies” avec un cadre réglementaire extrêmement assoupli, contrairement à l’administration Biden qui se montrait plus réticente sur le sujet. Un enthousiasme qui s’est fait sentir aussi sur les principaux indices boursiers le jour de l’annonce : l’indice CAC 40, qui représente les 40 plus grosses sociétés françaises cotées en bourse, était en hausse de 2,75% ce mercredi, le DAX, l’indice allemand, de +1,60 %. Et aux États-Unis, le S&P 500, le principal indice boursier qui réunit les 500 plus grosses sociétés américaines cotées en bourse, est en hausse de 2,53 % depuis mercredi. Le dollar américain a aussi bondi de 1,5 %, ce qui représente sa plus forte hausse depuis mars 2020, date du début de la pandémie. Cette hausse s’explique pour faire simple par la volonté de Trump de réduire les importations, ce qui réduit la demande des États-Unis pour les devises étrangères et donc les investisseurs anticipent une augmentation de la valeur du dollar. À court terme, pour bon nombre d’économistes et d’investisseurs, les promesses de Trump de réduire l'impôt sur les sociétés de 21% à 15%, d'assouplir les politiques fiscales et d'abaisser les réglementations sont susceptibles de stimuler les liquidités et de profiter aux marchés boursiers.
QUEL EST L’IMPACT ATTENDU DE LA VICTOIRE DE TRUMP SUR LE CONFLIT EN UKRAINE ?
Pendant sa campagne, le républicain a assuré qu’il trouverait un accord avec la Russie et parviendrait à mettre un terme à la guerre “en moins de 24 heures”. Déjà sur le front ukrainien, le soutien financier des États-Unis pourrait drastiquement se réduire. Les États-Unis ont déjà consacré plus de 61 milliards de dollars à l’aide à la sécurité de l’Ukraine et Trump n’a jamais caché son aversion pour la coûteuse implication américaine dans ce conflit lointain, aux portes de l’Europe. Dans ce cadre deux principaux scénarios sont envisagés par un bon nombre d’experts : Le premier consisterait à ce que l’administration Trump poursuive les livraisons d'armes à Kiev, mais demande à l'Europe de payer la facture. Le soutien global actuel de l'UE à l'armée ukrainienne est estimé à 43,5 milliards d'euros, selon les données de l'Union, mais ce montant pourrait atteindre 200 milliards d'euros si un tel scénario devenait réalité. Le deuxième scénarios, qui a été avancé par le vice-président J. D. Vance, est que l’administration Trump prévoirait un cessez-le-feu sur les positions actuelles des deux armées, puis l’instauration d’une “zone démilitarisée” sur le territoire ukrainien, le long de la ligne de front. Un tel plan correspond à l’imposition du scénario d’un conflit gelé à la coréenne qui assurerait à Moscou un contrôle durable sur les 18,2 % du territoire ukrainien sous le contrôle de l’armée russe en incluant la Crimée. Vance a régulièrement lancé des piques en expliquant : “que l’Europe a sous-financé cette guerre alors que les contribuables américains ont été très généreux”.
LA VICTOIRE DE TRUMP EST-ELLE UN DANGER POUR L’ÉCONOMIE FRANÇAISE ET EUROPÉENNE ?
Le président républicain a promis d'imposer des droits de douane de 10 % sur les importations en provenance de tous les pays y compris celles européennes. Cette mesure de protectionnisme impliquerait donc que tous les produits européens vendus sur le sol américain deviennent 10% plus cher, ce qui réduirait la compétitivité des produits européens par rapport à ceux américains. Selon les derniers chiffres de l’UE, en 2022 les exportations de biens de l'Union européenne vers les États-Unis ont atteint près de 870 milliards d'euros tandis que les importations de produits américains ont atteint environ 534 milliards d’euros. Ce qui veut donc dire que l’Europe exporte plus aux États-Unis qu’elle n’importe. Les trois principales exportations de l'UE vers les États-Unis sont les médicaments, les produits pharmaceutiques et les véhicules, tandis que le gaz naturel, le pétrole et les produits médicaux sont les principales importations de l'UE en provenance des États-Unis. En revanche, pour ce qui est de la France, le pays pourrait être perdant. En 2023, les exportations françaises vers les États-Unis ont atteint 45,2 milliards d'euros, tandis que les importations en provenance des États-Unis se sont élevées à 51,8 milliards d'euros. Le solde commercial bilatéral est donc déficitaire pour la France, avec un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2023. Le risque général si Trump augmente les droits de douane c’est que tous les autres pays se “protègent” et instaurent à leur tour des taxes sur les produits importés ce qui plongerait le monde dans une guerre commerciale.
20% DES AGENCES BANCAIRES POURRAIENT FERMER D’ICI 2027
Entre 2020 et 2023, ce sont 2 000 agences bancaires qui ont déjà fermé en France (soit 5,5 % du parc). Un chiffre qui reste en dessous des voisins européens, étant donné que sur la même période, 20 % de fermetures ont été comptabilisées en Espagne et 19 % en Allemagne. Cette tendance s'explique par la concurrence accrue des banques en ligne avec un français sur trois qui possède désormais un compte dans une banque en ligne selon Statista, mais aussi dans un souci de rentabilité et surtout d’une baisse de la fréquentation des agences bancaires. D'après Le Figaro, moins de 36 % des clients se rendent plus d'une fois par trimestre à leur banque, contre 41 % en 2020. D’après le cabinet de conseil Sia Partners, les fermetures d’agence pourraient concerner entre 8 à 20 % du parc d'ici à 2027, soit entre 2 700 et 6 700 agences. Toujours selon le cabinet, la Société générale pourrait notamment supprimer 32 % de ses points de vente. La France reste néanmoins le pays ayant le plus de points de vente bancaires dans la zone euro avec 492 agences pour 1 million d'habitants fin 2023, contre 231 en Allemagne et 371 en Espagne. À l'horizon 2027, la France devrait alors compter encore 29 350 points de vente. Mais ces fermetures s'accompagnent de la suppression des distributeurs automatiques de billets, une problématique majeure dans les zones rurales.
LA FRANCE EST LE PAYS OÙ LE NOMBRE D’HEURES DE TRAVAIL PAR HABITANT EST LE PLUS FAIBLE DE LA ZONE EURO
En moyenne, un actif français travaille 1600 heures par an, ce qui représente 37h par semaine ou 7h30 par jour. En revanche, les indépendants travaillent bien plus en moyenne, avec 1971 heures par an, ce qui représente 8 heures de travail par jour. Sur ce critère, la France est exactement au même niveau que le Royaume-Uni. On est au-dessus de l'Allemagne, qui est à 1.350 heures par an selon l'OCDE. La Norvège, le Danemark, la Suède sont également en-dessous de nous. En revanche, l'Irlande et le Portugal sont au-dessus avec 1.650 heures travaillées par an. Pourtant, un autre indicateur montre que la France est à la traîne par rapport à ses voisins européens : il s’agit du nombre d’heures travaillées en un an rapporté au nombre d’habitants. Pour le calculer, on prend toutes les heures travaillées en 1 an et on les divise par le nombre d’habitants quel que soit leur âge. Ça permet de mesurer la quantité de travail fournie dans un pays par rapport à sa population totale. En France, on travaille 664 heures par habitant. C’est le chiffre le plus faible de la zone euro et de l’OCDE. L’Allemagne est à 729, le Royaume-Uni à 738, les États-Unis à 834. La moyenne de la zone euro est à 15% au-dessus de nous. Cela s’explique par des niveaux de chômage plus faibles que chez nous mais aussi par des départs à la retraite plus tardifs. Donc le problème ce n’est pas que les français ne travaillent pas assez, c’est surtout qu’il n’y a pas assez de français qui travaillent.
L’exploration Éco de la semaine
À l'ouverture du sommet de la Communauté politique européenne à Budapest, Emmanuel Macron a exhorté l'Europe à défendre fermement ses intérêts face aux États-Unis de Donald Trump et à la Chine. Pour le président français, la réélection de Trump est un tournant pour l’Europe, qui doit cesser d’être un simple observateur dans un monde dominé par des superpuissances. “C'est un moment de l'Histoire, pour nous, Européens, qui est décisif”, a-t-il déclaré, rappelant aux dirigeants européens qu'ils doivent décider de “lire l'Histoire” écrite par d'autres ou d’”écrire [leur] propre Histoire”.
Macron a mis en garde contre un “transatlantisme naïf” et contre un repli nationaliste qui pourrait affaiblir l’Europe face aux États-Unis et à la Chine. Il a souligné la nécessité pour les Européens de se transformer en “omnivores” plutôt qu'en « herbivores » dans un monde de “carnivores”. Pour lui, l’Europe ne peut plus se contenter de jouer un rôle passif dans les enjeux mondiaux sans être dévorée par des puissances plus agressives. Voici les plus grands défis de l’Europe face à l’ère Trump :
Climat : une course contre la montre pour l’Europe
Avec Trump de retour à la Maison-Blanche, l’Europe risque de se retrouver isolée sur le plan climatique. Trump a promis de retirer à nouveau les États-Unis de l'accord de Paris et de relancer les énergies fossiles sous le slogan “Drill, baby, drill”. L’Union européenne, avec ses objectifs climatiques ambitieux et son rôle de plus grand contributeur aux fonds pour le climat, pourrait devenir le dernier défenseur majeur de l’action climatique. Toutefois, l'influence de Trump pourrait encourager certains gouvernements européens d'extrême droite à s'opposer plus fermement aux politiques climatiques du bloc. L'ancien commissaire européen à l'environnement, Janez Potočnik, souligne que l'impact des événements météorologiques extrêmes récents pourrait toutefois rendre la cause climatique plus difficile à ignorer pour les États-Unis comme pour l'UE.
Commerce : l'Europe face aux tensions économiques de Trump
L’Europe est vulnérable aux politiques économiques que Trump pourrait imposer. En 2023, les États-Unis représentaient un cinquième des exportations totales de l’Union européenne. Trump souhaite combler le déficit commercial de 158 milliards d'euros avec l'UE, envisageant une taxe de 10 % minimum sur les importations européennes. L'Allemagne, l'Italie et l'Irlande, principaux exportateurs vers les États-Unis, seraient particulièrement touchés. Maroš Šefčovič, commissaire européen au Commerce, a annoncé vouloir discuter avec l'équipe de Trump mais en se tenant prêt à “défendre fermement les intérêts européens”.
L'Ukraine : l'incertitude du soutien américain
L'Ukraine pourrait être la première à ressentir les effets de cette nouvelle présidence. Trump a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine avant son investiture en janvier, même si cela signifie que Kiev doive céder du territoire à la Russie. Alors que Kiev dépend lourdement de l’aide américaine, Trump pourrait réduire le soutien militaire et financier des États-Unis, ou même lever les sanctions contre la Russie par décret présidentiel.
Bien que certains espèrent que cette promesse ne soit qu’une stratégie pour critiquer l’administration Biden, des signes montrent que Kiev pourrait anticiper ce changement de réalité : hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé son souhait de voir Trump instaurer une “paix juste” pour l’Ukraine.
La défense de l'Europe en question
Si Trump décidait de diminuer l'aide militaire américaine en Europe, la charge incomberait à l'UE. Même si les responsables européens reconnaissent ne pas pouvoir compenser les livraisons militaires américaines, des fonds supplémentaires pourraient être dégagés, bien que cela représente un défi politique. En outre, Trump a menacé de laisser la Russie agir librement en Europe si les alliés de l'OTAN ne financent pas davantage leur propre défense. Selon Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense, un bouclier antiaérien paneuropéen coûterait environ 500 milliards d'euros, soit 50 % de plus que le budget de défense annuel cumulé des pays de l'UE.
Le président chinois appelle à une “coexistence pacifique”
Ce jeudi, Xi Jinping a félicité Donald Trump pour sa victoire, espérant que les États-Unis et la Chine coopèrent “dans une nouvelle ère” fondée sur le respect mutuel et la coexistence pacifique. Pour le président chinois, la coopération est essentielle, alors que les relations bilatérales tendues menacent la stabilité mondiale.
Les prochains défis pour l’Europe sous Trump
Avec cette nouvelle administration américaine, l’Europe pourrait voir s’intensifier plusieurs enjeux critiques, du climat aux relations commerciales et à la sécurité. L’UE devra renforcer ses capacités de défense, anticiper une pression sur ses politiques climatiques et se préparer à des négociations commerciales tendues.
Le Graph’ de la semaine
La polarisation politique est relativement forte aux États-Unis - Statista
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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !
Laurent - Cosmos Finance