Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :
LA FRANCE A ÉTÉ DÉGRADÉE PAR UNE AGENCE DE NOTATION INTERNATIONALE
En abaissant la note de la France de Aa2 à Aa3, soit l’équivalent d’un 17/20, Moody’s rejoint l’évaluation des deux autres grandes agences, S&P (AA- avec perspective stable) et Fitch (AA- avec perspective négative). Moody’s explique : “Nous prévoyons que les finances publiques de la France seront considérablement plus faibles au cours des trois prochaines années par rapport à notre scénario de base du mois d'octobre” à cause d'une “fragmentation politique plus susceptible d'empêcher une consolidation budgétaire significative et il est désormais très peu probable que le prochain gouvernement réduise durablement l'ampleur des déficits budgétaires au-delà de l'année prochaine”. Pour rappel les trois agences, Moody’s, S&P et Fitch, sont chargées d’évaluer la capacité de gouvernement des emprunteurs, dont les différents États. L'agence de notation anticipe désormais un déficit public à 6,3 % du PIB en 2025. Il n'atteindrait 5,2 % qu'en 2027. La dette publique s'envolerait de 113,3 % du PIB en 2024 à environ 120 % en 2027. C’est donc une mauvaise nouvelle pour le nouveau Premier ministre, François Bayrou, mais le nouveau locataire de Matignon a en effet promis de prendre le problème de nos finances publiques à bras-le-corps et son premier test sera de réussir à faire adopter un budget afin de réduire le déficit public français.
LES TARIFS DES MUTUELLES VONT AUGMENTER DE 6% EN 2025
Après une hausse de 8,1% en 2024, et de plus de 20% en l’espace de 5 ans, les français vont devoir mettre la main au portefeuille pour se faire soigner et être remboursés. Dans le détail, la hausse atteindra +5,3 % pour les particuliers qui ont souscrit un contrat individuel et +7,3 % pour les salariés qui bénéficient d’un contrat collectif obligatoire, a expliqué la Mutualité française. La fédération explique une hausse “structurelle” des dépenses de santé en France, estimée à +5,2% en 2023, et s’explique par : “le vieillissement de la population, l’accès à de nouveaux traitements et technologies médicales, et une meilleure reconnaissance des métiers de santé expliquent ces évolutions tendancielles à la hausse". Les tarifs des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes vont aussi évoluer. Pour les médecins généralistes : le prix de la consultation médicale passera de 26,50 € à 30 € le 22 décembre. Pour les enfants de moins de 6 ans, la consultation sera facturée 35 € au lieu de 31,50 € actuellement. Les consultations coordonnées chez le psychiatre, neuropsychiatre ou neurologue : actuellement fixé à 51,70 €, leur prix passera à 55 € en décembre. Les consultations chez le gynécologue médical : le tarif de la consultation médicale passera de 33,50 € à 37 € en décembre. Plus globalement, le reste à charge, c'est-à-dire la part à payer par le patient ou par la mutuelle, augmentera, ce qui pourrait contraindre certaines personnes à différer des consultations ou à renoncer à des soins non urgents.
LES ÉTATS-UNIS BAISSENT LEUR TAUX, WALL STREET CHUTE
-2,95% à la clôture mercredi soir pour l’indice S&P500, qui rassemble les 500 plus grosses sociétés cotées en bourse de l’autre côté de l’Atlantique, et -3,6% pour le Nasdaq 100, qui rassemble les 100 sociétés non financières cotées en bourse aux États-Unis. Une réaction qui peut sembler paradoxale alors que le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powel,l a annoncé une réduction de 25 points de base des taux directeurs pour atteindre 4,5%. En fait, cette baisse de taux a été accompagnée par un discours prudent du patron de la Banque centrale du pays, notamment sur le volet de l’inflation. Car en effet, bien que l’inflation ait ralenti depuis 2 ans, l’inflation reste au-dessus de la cible des 2% de la FED, et ne prévoit même qu’un retour à ce niveau en 2026. Dans ce cadre, les projections de la Réserve fédérale américaine (FED) tablent sur seulement 2 baisses de taux en 2025 face à l’incertitude de la remontée de l’inflation, d’autant plus que les membres de la FED prévoient désormais une croissance économique américaine plus forte que prévue à 2,5% en 2024, et 2,1% en 2025. Autrement dit, l’économie américaine est robuste et les experts craignent une résurgence de l’inflation dans les prochains mois, ce qui explique une projection de baisses de taux plus faible que prévue, d’où une réaction négative des indices boursiers à la suite de ces annonces. Enfin, la FED veut être prudente avec l’arrivée de Trump et l’effet de sa nouvelle politique sur l’économie. Le président américain a promis de réduire les impôts, d'augmenter les droits de douane et d'assouplir la réglementation, tout en durcissant les lois sur l'immigration, ce qui pourrait avoir des effets contradictoires sur les perspectives de croissance.
LES MÉDICAMENTS AMAIGRISSANTS ONT LA COTE
En Europe, le surpoids et l’obésité touchent près de 60% des adultes et près d’un enfant sur trois selon l’OMS. Et la France n’est pas épargnée. Selon un rapport datant de mai 2022, près d’un Français sur deux (47%) est soit en surpoids, soit en situation d’obésité. Dans ce cadre, les médicaments coupe-faims ont la cote. Par exemple, le médicament Wegovy, dont le principe actif procure au cerveau un signal de satiété, se vend comme des petits pains. Les ventes du Wegovy, dont l’utilisation pour traiter l’obésité a été approuvée en Grande-Bretagne, au Danemark, en France, en Allemagne, en Norvège et aux États-Unis, ont augmenté de 42% au cours des neuf premiers mois de l’année, selon le laboratoire Novo Nordisk qui produit le médicament, et qui a d’ailleurs annoncé un investissement de 1,2 milliard de dollars dans la construction d’une nouvelle usine au Danemark pour produire des médicaments contre les maladies rares. Les ventes de l’autre “best-seller” de l’entreprise, le médicament anti-diabète Ozempic, ont également augmenté pour leur part de 42% au cours des neuf premiers mois de l’année. Surtout, le traitement anti-obésité est autorisé en Chine depuis novembre. Ce pays au 1,4 milliard d'habitants souffre d'une montée de l'obésité. Près de la moitié des adultes du pays sont en surpoids ou obèses, selon une étude publiée par les médias d'État chinois l'année dernière. Dans une récente analyse, Goldman Sachs estimait ainsi que le marché des médicaments amaigrissants pourrait atteindre 100 milliards de dollars en 2030, avec près de 15 millions d'utilisateurs prévus d'ici à 2030. Seule ombre au tableau, deux nouvelles études menées par des scientifiques au Danemark et en Norvège ont conclu que les patients diabétiques qui se soignaient avec l’Ozempic avaient en réalité deux fois plus de chance de contracter une grave maladie du nerf optique (NAION). Celle-ci se solde souvent par une importante perte de vision. Novo Nordisk a réagi en déclarant qu'"après une évaluation approfondie des études, Novo Nordisk estime que le profil bénéfice-risque demeure inchangé".
DETTE PUBLIQUE : L’INQUIÉTUDE DES FRANÇAIS EST AU PLUS HAUT
L'inquiétude des Français sur la situation économique atteint son niveau le plus haut depuis la crise du Covid. C’est désormais 9/10 français qui se disent inquiets du contexte économique en France selon un sondage Elabe. 86% des répondants se disent préoccupés par la dette publique qui a flambé à plus de 3200 milliards d’euros, même préoccupation pour la situation de l’emploi en France avec 82% des répondants se disant inquiets et 69% concernant leur situation financière. On apprend également que près d'un Français sur deux (47 %) estime que la situation économique et financière du pays est “tellement grave qu'il y a un risque de faillite de l'Etat, de ne plus pouvoir rembourser la dette et ses intérêts”. Une perception qui s’explique, entre autres, par le placement de la France dans une procédure de déficit excessif par l’Union européenne en juillet, étant donné que le déficit public de l’Hexagone avoisinera les 6% en 2024, alors que le Pacte de stabilité de l’UE fixe un seuil maximum à 3%. Cela s’explique aussi par le fait que la dette française est jugée de plus en plus risquée sur les marchés financiers. Comme en témoigne les emprunts à 10 ans de la France qui augmentent, et qui se finance désormais à 3,05% sur les marchés. Enfin, pour plus de 7/10 français la démission du gouvernement Barnier et la difficulté à trouver une majorité pour gouverner vont avoir un impact négatif sur l'ensemble des sujets économiques auxquels le pays doit faire face.
L’exploration Éco de la semaine
La France face à une crise de confiance sur les marchés obligataires
Les rendements des obligations françaises à 10 ans continuent de grimper, ce qui laisse transparaitre une inquiétude croissante des investisseurs pour les finances publiques de la deuxième économie de l'Union européenne. Un contraste frappant avec des pays comme Chypre, l'Espagne ou la Croatie, désormais perçus comme des investissements moins risqués sur le marché obligataire.
Alors que de nombreux pays dits "périphériques" de la zone euro, comme le Portugal, la Grèce, l’Irlande ou Chypre, ont réussi à redresser leurs finances publiques après la crise de 2008, la France reste à la traîne. Ces nations, portées par une forte croissance économique et des secteurs comme le tourisme, dégagent désormais des excédents budgétaires et réduisent activement leur dette. Par exemple, la Grèce a vu le rendement de ses obligations à 10 ans chuter de 0,5 % en un an, une tendance qui pourrait s’accentuer d’ici 2025, rapprochant ces rendements de ceux de l’Allemagne.
Comment l’Irlande a redressé son économie
Avec une dette publique qui a explosé à 109,6% du PIB entre 2007 et 2011 ainsi qu’un déficit record de 32,12%, l’économie irlandaise a connu une sombre période avec l’éclatement d’une bulle immobilière qui a lourdement pesé sur les banques commerciales du pays. Pour s’en sortir, le pays a dû recourir à une refonte profonde de son système tout en étant soutenu pour instruments financiers du FMI et de l’UE. Ce qui est intéressant, c’est que pour redresser les finances du pays, l'Irlande n’a pas eu recours à l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des entreprises dont le modèle économique dépend beaucoup. En fait, le taux d’imposition à 12,5% - contre le double en France - depuis 2003 fait de l’Irlande l’un des pays les plus avantageux fiscalement, ce qui a poussé des entreprises comme Apple, Meta ou encore Amazon à y installer leur siège social. Et ça rapporte beaucoup d’argent au pays.
Les recettes de l'impôt sur les sociétés sont très concentrées sur trois entreprises
Les recettes de l'impôt sur les sociétés ont presque triplé depuis 2019 et se sont élevées à 35 milliards d'euros de janvier à novembre. Sans l'impôt sur les sociétés, l'Irlande aurait un déficit de 6,3 milliards d'euros par an, selon l'Ifac. À côté de cette politique fiscale, le pays a multiplié les mesures chocs. Baisse du nombre de fonctionnaires de 325 000 en 2009 à 293 000 en 2014. Passage du temps de travail de 35h à 39h pour certains postes. Baisse de la rémunération jusqu’à 20% dans la fonction publique et le nombre d’élus a baissé de 40%, division par 4 du nombre de collectivités locales (114 à 31) entre 2009 et 2014. Les aides sociales sont gelées pendant 2 ans entre 2009 et 2011 et celles pour ceux de moins de 20 ans divisées par deux. Finalement, grâce en partie à ces mesures, le pays a réussi à faire passer sa dette publique de 120% de son PIB en 2013 à 43% en 2023, et même repasser en excédent budgétaire.
Un contexte français fragile et incertain
En France, la situation est bien différente. L'année a été marquée par des turbulences politiques, culminant avec l'absence de budget validé pour 2025. Une loi spéciale permet temporairement de maintenir les services publics à flot, mais le déficit public reste élevé, à plus de 6 % du PIB. Pour combler ce trou, le pays devra continuer d’emprunter sur les marchés, gonflant une dette qui atteint déjà 112 % du PIB. Cette incertitude budgétaire limite les perspectives d’amélioration des rendements à court terme, laissant planer des risques de volatilité sur les Obligations Assimilables du Trésor (OAT).
D’ailleurs, la France va devoir emprunter un montant record de 300 milliards d’euros en 2025. C’est donc du jamais vu, après avoir déjà emprunté 270 milliards en 2023 et 285 milliards en 2024. Ce chiffre inédit de 300 milliards a été annoncé ce jeudi 19 décembre par l’Agence France Trésor qui est l’organe gestionnaire de la dette de l’État. L’un des premiers objectifs de cet emprunt, pour l’État, est de rembourser à ses créanciers les prêts qui arrivent à échéance. Pour bien comprendre, l’État emprunte de l’argent sur les marchés financiers pour rembourser ceux qui prêtent à la France, on appelle ça dans le milieu, “faire rouler la dette”. Selon l’Agence France Trésor, qui gère la dette, cette donnée représentera 174,8 milliards d’euros en 2025, soit quasiment 20 milliards de plus qu’en 2024. En plus, des 174,8 milliards, l’État doit aussi financer son déficit 2025 (la différence entre ses recettes et ses dépenses). Il devrait s’élever à 135,6 milliards selon l’Agence. Ces nouveaux emprunts vont donc très certainement faire gonfler la dette de la France. Elle devrait atteindre l’an prochain 114,7 % de la richesse produite en une année dans l’Hexagone, soit 1,8 point de plus qu’en 2024 selon l’AFT. Mais ce n’est pas la seule conséquence. Pour la France, cela implique aussi de payer plus d’intérêts : estimés à près de 55 milliards d’euros en 2025, soit quatre milliards de plus qu’en 2024. En comparaison, le premier budget de l'Etat, l'Education, s'élèvera autour des 65 milliards d'euros en 2025 et celui de la Défense à 50,5 milliards d'euros.
Le coup de grâce est venu de l’agence Moody’s, qui a abaissé la note souveraine de la France en fin de semaine dernière, faisant grimper le rendement des obligations à 10 ans à 3,05 %. La trajectoire de la dette française reste donc inquiétante sans ajustements significatifs.
Le Graph’ de la semaine
La carrière politique de François Bayrou
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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !
Laurent - Cosmos Finance