Économix

La newsletter hebdomadaire dédiée à l'actualité économique. Elle te permet de rester informé sur les dernières nouvelles économiques et comprendre les enjeux économiques qui façonnent notre monde.

image_author_Laurent_Cosmos Finance
Par Laurent Cosmos Finance
5 déc. · 9 mn à lire
Partager cet article :

🇫🇷​ Motion de censure adoptée : les conséquences pour votre portefeuille

On parle de Trump qui lance un avertissement sévère aux BRICS+, de Macron en Arabie saoudite, le bitcoin franchit les 100 000 dollars, le CAC 40 enregistre l'une des pires performances d'Europe et le Russell 2000 surperforme le SP500". Pour le décryptage, on parle des conséquences de la motion de censure sur l'économie.

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

DONALD TRUMP LANCE UN AVERTISSEMENT SÉVÈRE AUX BRICS+

Le président élu a menacé d’imposer des droits de douane “jusqu’à 100%” s’ils cherchent à affaiblir la domination du dollar américain. En effet, depuis plusieurs années le bloc des BRICS+, composé du Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l'Égypte, de l'Éthiopie, de l'Iran et des Émirats arabes unis, envisage en effet d’abandonner le billet vert dans leurs échanges internationaux ou de créer une nouvelle monnaie commune. Donald Trump a déclaré sur Truth Social : “Nous exigeons de ces pays qu'ils s'engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain, faute de quoi, ces pays seront soumis à des droits de douane à 100 % et devront s'attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine”. Le dollar représente environ 58 % des réserves de change mondiales, selon le FMI, et les principales matières premières, comme le pétrole, sont encore principalement achetées et vendues en dollars. Cela permet aux États-Unis de pouvoir emprunter à un coût relativement bas puisque tous les pays et investisseurs ont besoin du dollar pour commercer à l’international. Pour obtenir ces dollars, ils achètent des titres de dette libellés en dollars et en conséquence, le gouvernement américain a accès à un énorme pool de liquidités à des taux d’intérêt bas pour financer sa dette publique. Les États-Unis bénéficient d’un cercle vertueux où la demande mondiale de dollars maintient la confiance dans leur économie et réduit les contraintes budgétaires sur leurs dépenses publiques. Ce mécanisme est souvent qualifié de "privilège exorbitant".

EMMANUEL MACRON A SIGNÉ DES PARTENARIATS STRATÉGIQUES EN ARABIE SAOUDITE

En début de semaine, éloigné de la crise politique en France, le président français et le prince Mohammed Ben Salmane ont annoncé avoir renforcer les liens entre les deux pays notamment sur les volets de la transition énergétique, la défense, la mobilité, la culture. Pour cette visite Emmanuel Macron était accompagné d'une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia, Dassault, Thalès...) et de start-up (Pasqal, Alan, Mistral...) stratégiques pour l’économie future du royaume. En fait, Mohammed Ben Salmane avait annoncé en 2016 son projet “Vision 30” qui a pour but de transformer le pays sur les plans économique, social et environnemental pour diversifier son économie, actuellement dépendante du pétrole, et moderniser ses infrastructures. L’Arabie saoudite a aussi pour ambition de créer The Line, une ville linéaire sans voitures ni émissions de carbone, et d'autres initiatives axées sur l'intelligence artificielle, la biotech et le tourisme. Dans ce cadre, les grands groupes français ont pour ambition de signer des contrats juteux avec le royaume. L’Arabie saoudite accueillera aussi l'Expo universelle en 2030 et peut-être le Mondial de foot en 2034, des événements qui attirent globalement de nombreux capitaux. Les deux dirigeants sont notamment “convenus de travailler de concert “ à la préparation du Sommet sur l'Intelligence artificielle qui aura lieu en février à Paris, a précisé l'Elysée dans un communiqué. Emmanuel Macron et MBS ont aussi indiqué qu'ils allaient “poursuivre les efforts diplomatiques” pour consolider le cessez-le-feu entre Israël et le Liban. Le président et le prince héritier ont aussi insisté sur une ”priorité”: ”la mise en place d'un cessez-le-feu sans plus attendre à Gaza”.

LE BITCOIN FRANCHIT POUR LA 1ÈRE FOIS LES 100.000 DOLLARS

En atteignant les 104 000 dollars dans la nuit de mercredi à jeudi, la cryptomonnaie a atteint les 6 chiffres pour la première fois depuis son lancement en 2009. Depuis le début de l’année, le bitcoin est en hausse de plus de 140% et a progressé de plus de 45% depuis l’élection de Trump le 5 novembre dernier. Après avoir qualifié les cryptomonnaies d’escroquerie durant son premier mant entre 2017 et 2021, le président élu a changé son fusil d’épaule pendant sa campagne - en partie financée le secteur. Il jure désormais qu’il fera des États-Unis “la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies” et souhaite créer une réserve stratégique de bitcoins aux États-Unis. Mais une annonce de Trump dans la nuit de mercredi à jeudi à particulièrement aidé le bitcoin à franchir le cap des 100 000 dollars. Le président a annoncé qu’il prévoyait de nommer l’avocat républicain Paul Atkins à la tête de l'Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC). L’an dernier, Paul Atkins avait critiqué publiquement les responsables de la SEC, estimant qu’ils auraient dû se montrer «plus accommodants» avec les entreprises des “cryptos” et accusant leur approche de détourner les entrepreneurs du marché américain. Donald Trump a commenté sur Truth Social : “Paul reconnaît que les actifs numériques sont cruciaux pour rendre l’Amérique encore plus grande qu’elle l’a jamais été”. Paul Atkins succédera à Gary Gensler, l’ancien président de la SEC, dont l’approche répressive à l’encontre des cryptomonnaies hérissait le secteur avec des poursuites judiciaires contre des géants de l’industrie crypto.

L’INDICE BOURSIER CAC 40 ENREGISTRE L’UNE DES PIRES PERFORMANCES EN EUROPE DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE

Les 40 plus grosses sociétés françaises cotées en bourse enregistrent collectivement une baisse de -3,81% depuis le 1er janvier, là où les autres principaux indices boursiers en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, au Royaume-Uni inscrivent des hausses entre +6% et +19%. Pire, depuis la date de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin 2024, le CAC 40 enregistre quasiment -10%, toujours lanterne rouge. Si l’on s’intéresse de plus près aux principales chutes des titres du CAC40 depuis le 1er janvier, on retrouve sur le podium des pires performances : STMicroelectronics à -46%, Kering à -44,60% et Edenred à -43%. Alors plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène : Tout d’abord, la dissolution de l’Assemblée nationale a généré une incertitude politique importante dans le pays. Une incertitude qui se traduit aujourd’hui quelques mois plus tard par un renversement du gouvernement Barnier face à une motion de censure votée par les députés. Cette instabilité a largement contribué à rendre réticents les investisseurs d’investir en France. Par ailleurs, la situation financière de l’État français avec un déficit qui atteint 112% du PIB, un des plus importants de la zone euro, et une dette publique qui dépasse les 3200 milliards d’euros exacerbent le sentiment négatif des investisseurs. Pour preuve, les obligations d’État françaises ont vu leurs rendements augmenter après la dissolution. L’écart entre le taux d’emprunt à 10 ans allemand et le taux à 10 ans français, qu’on appelle spread, atteint 0,86%, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2012. Très concrètement, Berlin emprunte à 2,07% sur 10 ans là où Paris emprunte à 2,93%, signe que les investisseurs perçoivent la dette française de plus en plus risquée et donc ce qui accentue encore les incertitudes sur le marché français.

LES PETITES ENTREPRISES AMÉRICAINS S’ENVOLENT EN BOURSE DEPUIS L’ELECTION DE TRUMP

Si on regarde l’indice Russell 2000 qui rassemble donc les 2000 petites sociétés cotées en bourse parmi les 3000 plus grandes des États-Unis, depuis l’élection de Trump le 5 novembre, cet indice surperforme l'indice SP500 qui rassemble les 500 plus grosses sociétés américaines comme Apple, Microsoft, Nvidia, Amazon etc. Le Russell 2000 a progressé de quasiment 10%, là où le SP500 enregistre +5,60% depuis le 5 novembre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène : Tout d’abord avec l’arrivée de Trump, les investisseurs s’attendent à ce que les réductions d'impôts prévues par l'administration du nouveau président bénéficient davantage aux petites entreprises. Comme elles sont majoritairement basées aux États-Unis, leur exposition aux avantages fiscaux locaux est plus importante que celle des multinationales. Par ailleurs, l’augmentation des droits de douane prévue sur les importations favorise les entreprises locales moins exposées au commerce international. Les investisseurs s’attendent aussi à ce que la perspective de baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale américaine profite à ces entreprises en évoluant dans un environnement de taux bas. En revanche, si l’économie américaine venait à ralentir, si Trump mettait fin à certaines mesures fiscales avantageuses, les petites entreprises seraient alors probablement plus impactées que les grosses multinationales.


L’exploration Éco de la semaine

Quelles conséquences pour les Français si le gouvernement Barnier tombe ?

La motion de censure a finalement été adoptée mercredi 4 décembre dans la soirée par 331 députés, soit 43 de plus que le seuil requis de 288 voix. L'équipe de Michel Barnier devrait gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un successeur. Mais en tant que gouvernement démissionnaire, il n’a normalement pas la possibilité légale de reprendre les textes budgétaires qui étaient en discussion, ou de présenter des nouveaux textes. Cela rend donc très incertaine l’adoption d’un projet de loi de finances pour 2025 avant la date limite fixée au 31 décembre 2024.

Une instabilité budgétaire lourde de conséquences

Le budget 2025, élaboré pour réduire le déficit public de 6,1 % en 2024 à 5 % en 2025, est donc purement et simplement abandonné. Ce plan, qui visait à générer 60 milliards d’euros d’économies et de recettes supplémentaires, se verrait remplacé par une “loi spéciale” prévue par l’article 47 de la Constitution.

Concrètement, cela signifierait une reconduction du budget 2024, accompagnée de gels des crédits ministériels, engendrant 15 à 18 milliards d’économies. Cependant, l’absence d’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation ferait entrer 380 000 nouveaux foyers dans l’impôt, et 17 millions de ménages paieraient davantage, générant 3 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Ce surcroît de recettes serait toutefois compensé par une perte de 3 milliards d’euros due à la revalorisation automatique des retraites prévue au 1er janvier.

L’incertitude générée par une motion de censure pourrait également faire grimper les coûts de financement de la dette française. Selon le ministre des Comptes publics, une hausse d’un point des taux d’intérêt entraînerait un surcoût immédiat de 3,5 milliards d’euros en 2025, atteignant 20 milliards d’ici cinq ans et 30 milliards à l’horizon 2030. Cette pression financière pourrait forcer la France à prendre des mesures d’austérité similaires à celles de l’Italie, avec des excédents primaires pour rembourser la dette.

Des répercussions multiples sur les ménages et les entreprises

L’impact de la censure se ferait sentir dans plusieurs domaines stratégiques :

Fiscalité et pouvoir d’achat :

L’absence d’indexation de l’impôt sur le revenu toucherait principalement les classes moyennes et populaires, tandis que les foyers les plus modestes seraient davantage impactés par la stagnation de certaines aides sociales. En revanche, les plus hauts revenus bénéficieraient de la suspension des augmentations fiscales prévues.

En effet, chaque année, au cours de l’examen du projet de loi de finances, les parlementaires revoient le barème de l’impôt sur le revenu, qui est revalorisé pour tenir compte de l’inflation. Cette année, députés et sénateurs ont adopté la proposition du gouvernement visant à augmenter de 2 % chaque tranche de ce barème pour 2025. Mais, si ce sont les dispositions du budget 2024 et donc le barème de l’an dernier qui sont reconduits, alors les différentes tranches d’imposition ne prendront finalement pas en compte l’inflation. Mécaniquement, il faudra donc un revenu moins élevé que prévu pour être concerné par l’impôt sur le revenu, ou voir son taux d’imposition augmenter. À titre d’exemple, un célibataire sans enfant à charge entrerait dans la première tranche d’imposition à partir de 11 295 euros de revenus net imposables perçus en 2024, contre 11 521 euros si le barème avait été réévalué.

À combien se chiffreront les pertes pour les ménages ? Selon l’OFCE, qui avait étudié cette possibilité dans un rapport dès le 1er octobre, “les ménages proches du niveau de vie médian perdraient entre 50 et 100 euros par an”, soit “entre 0,2 % et 0,3 % de leur niveau de vie annuel”. Pour les 15 % de ménages les plus aisés, “ces pertes dépasseraient les 250 euros”.

Pour les plus fortunés, cette mesure pourrait également être compensée par la non-application de l’imposition exceptionnelle sur les hauts revenus, l’une des mesures phares du projet de loi de finances. 

Retraites :

Les retraités bénéficieraient d’une indexation complète de leurs pensions sur l’inflation, contrairement au projet initial du gouvernement qui prévoyait une revalorisation partielle (+0,8 % au 1er janvier et +1,6 % pour les petites retraites en juillet). Conséquence de la censure du gouvernement et du rejet du budget de la Sécu, c’est bien une augmentation de 2,2% qui va s’appliquer au 1er janvier prochain. Les pensions vont donc être relevées plus fortement que prévues l’an prochain. Par exemple, un ex-salarié dont la retraite totale atteint 1 400 euros net par mois - dont 980 euros de retraite de base - touchera 1 001,56 euros le 7 février prochain, date de versement de sa pension de base. Soit 21,6 euros de plus qu’actuellement. Pour un ex-fonctionnaire percevant la même pension totale de 1 400 euros - constituée de 1 372 euros de retraite de base-, la hausse grimpera à 30 euros, avec une pension de 1 402 euros. Cette mesure coûterait 3 milliards d’euros supplémentaires à l’État.

Accès au logement :

La mesure phare, sur laquelle comptait les professionnels de l’immobilier, notamment les promoteurs et les artisans, c’était l’extension du prêt à taux zéro à tout le territoire et à tous les types d'habitat. Aujourd’hui, le PTZ ne peut être sollicité que dans les zones tendues et pour l’achat d’un logement collectif. Là, il était à nouveau possible de faire une construire une maison.

Le gouvernement prévoyait de l'appliquer en février, avec à la clé 20.000 à 25.000 logements neufs supplémentaires réalisés dans l’année, dont 15.000 maisons. Et il y a urgence. Après avoir perdu 40.000 emplois en 2024, la Fédération française du bâtiment (FFB) estime qu'en 2025, ce serait plus du triple, 150.000, voire même 300.000 si on étend au secteur des matériaux de construction. Un logement en chantier, c’est deux emplois.

Et il n’y a pas que l’extension du prêt à taux zéro qui est en danger. Deux autres mesures sont menacées. D’abord, l'exonération des donations pour l'achat d'un logement neuf. L’idée était de permettre aux parents, mais aussi aux grands-parents, de donner davantage d’argent à leurs petits-enfants sans payer d’impôts pour constituer un apport, jusqu’à 100.000 euros.

Ensuite, la baisse du loyer de solidarité l'an prochain. L’Etat prélève chaque année ce loyer sur les recettes des bailleurs sociaux. Il était prévu de baisser ce loyer de solidarité de 200 millions d'euros, pour donner de l’oxygène au logement bon marché. C’est un mauvais coup au logement pour tous. Mais ces mesures de relance de l’immobilier, qui étaient dans le budget Barnier, ne sont peut-être définitivement enterrées. Comme elles faisaient l'objet d'un consensus chez les parlementaires, de l’extrême droite à l’extrême gauche, il est donc probable que ces mesures seront reprises dans un prochain projet de budget, quelle que soit la couleur du gouvernement.

Agriculture :

Le secteur agricole, déjà fragilisé, pourrait payer un lourd tribut en cas de motion de censure. Les baisses d’impôts prévues, représentant près de 400 millions d’euros, ainsi que les allègements de charges pour les travailleurs saisonniers, risquent d’être abandonnés, augmentant les coûts de production des exploitants. La revalorisation des petites retraites agricoles, également suspendue, laisse les retraités dans une situation précaire. En parallèle, des projets structurants, comme le projet de loi d’orientation agricole, pourraient être retardés, compliquant les démarches pour moderniser et adapter les exploitations. L’instabilité politique affecte aussi la compétitivité du secteur face aux importations, notamment dans le cadre des discussions sur l’accord UE-Mercosur. Les agriculteurs s'inquiètent de l’absence de mesures pour renforcer la réciprocité commerciale, rendant difficile la concurrence avec des produits étrangers soumis à des normes moins strictes.

Industrie et emploi :

Le secteur industriel pourrait être lourdement impacté par le blocage du budget, freinant des projets essentiels pour la compétitivité et l’emploi. Le plan de décarbonation industrielle, doté de 1,55 milliard d’euros, risque d’être reporté, retardant la transition écologique des usines françaises. Cette incertitude pèse également sur le plan "Ambition pour l'industrie", qui devait lever des obstacles normatifs pour les projets industriels et renforcer les investissements dans les zones prioritaires. Le rejet du budget préserve toutefois les allègements de charges patronales, représentant 1,6 milliard d’euros, au bénéfice des entreprises, mais au détriment des finances publiques.

Transport et infrastructures :

Le report du plan "Cars express", visant à développer des lignes de bus rapides entre les zones périurbaines et les centres urbains, risque de pénaliser la mobilité quotidienne de milliers de Français. Ce projet, estimé à plusieurs centaines de millions d'euros, devait améliorer l’accès au transport public dans des zones mal desservies, notamment pour les travailleurs en périphérie. L’abandon temporaire de cette initiative pourrait freiner la transition écologique en incitant davantage à l’usage de la voiture individuelle. Par ailleurs, la suppression de la hausse prévue de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, qui devait générer jusqu’à 1 milliard d’euros de recettes, soulage les compagnies aériennes à court terme, mais ralentit les investissements dans des infrastructures durables et la décarbonation du secteur aérien.

Énergie :

La motion de censure pourrait bouleverser plusieurs mesures clés dans le secteur de l’énergie, impactant directement les ménages et entreprises. L’augmentation prévue de la taxe sur la consommation d’électricité, initialement fixée à 32 euros par mégawattheure en 2025, est désormais incertaine. Cette taxe aurait généré 3 milliards d’euros supplémentaires, mais son absence risque de creuser le déficit énergétique tout en maintenant la pression sur les factures des ménages. De même, la réforme de l’encadrement des tarifs EDF, cruciale pour protéger les consommateurs de la volatilité des prix de l’électricité après la fin du dispositif ARENH en 2025, reste en suspens. Sur le plan environnemental, des dispositifs comme MaPrimeRénov ou les aides à l’achat de véhicules électriques pourraient être réduits ou reportés, freinant la transition énergétique. Enfin, la fiscalité sur les chaudières à gaz, avec une TVA prévue à 20%, est également bloquée, avantageant temporairement les ménages.

Santé :

La censure du gouvernement entraîne un gel des avancées prévues dans le domaine de la santé, impactant à la fois les hôpitaux et les ménages. L’absence de vote sur le PLFSS 2025 empêcherait l’allocation des 3 milliards d’euros supplémentaires destinés aux hôpitaux, exacerbant un déficit déjà estimé à 2 milliards d’euros en 2024. La suppression du renforcement de la taxe soda profiterait aux entreprises de boissons sucrées, au détriment des mesures de santé publique. Enfin, l’Assurance maladie, qui devait obtenir une autorisation d’emprunt pour financer les hôpitaux, pourrait se retrouver dans l’incapacité de débloquer les fonds nécessaires. Ces retards et incertitudes mettent en péril la qualité des soins et la viabilité du système de santé français.

La dette :

L’agence de notation internationale Moody’s estime que la chute du gouvernement de Michel Barnier, balayé mercredi soir par une motion de censure, “réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques” de la France et “aggrave l’impasse politique du pays”. “Cet événement est négatif pour le crédit”, soit la note de la dette du pays, indique l’agence mondiale dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après le vote par les députés de la censure du gouvernement, et alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif.

L’objectif du gouvernement était de réduire son déficit public à 5% du PIB l’an prochain, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif. Pour 2024, le déficit public, initialement prévu à 4,4% du PIB, devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, du fait notamment de recettes bien moindres qu’anticipé. “Actuellement, nous nous attendons à ce que le déficit annuel du pays atteingne 6,3% du PIB en 2024, 5,3% en 2025 et 4,7% en 2026, bien au-dessus des plafonds de l’Union européenne”, écrit pour sa part Moody’s. Moody’s, tout comme l’agence Fitch, avaient lancé en octobre un avertissement à la France en abaissant la perspective à négative.


Le Graph’ de la semaine

Nvidia : le géant de l’IA comparé à Apple et Microsoft


Les offres de parrainages

  • Banque - Code Promo BoursoBank : Ouvrez un compte BoursoBank et gagnez jusqu'à 150 € à l'ouverture en vous faisant parrainer : Ouvrir un compte

  • Banque - Trade Republic : Trade Republic est la plateforme d'épargne en ligne avec plus de 4 millions de clients en Europe qui vous permet de le faire à partir de 1€. Recevez 3,25% d'intérêts sur vos espèces et 1% de Saveback sur vos dépenses : Ouvrir un compte

  • Comptes-titres - Code Promo DEGIRO : DEGIRO est un des courtiers des plus réputés en Europe vous pouvez ouvrir un compte et profiter de 100 € l'ouverture de votre compte : Ouvrir un compte

  • Crowdfunding immobilier - Code Promo La Première Brique : Bénéficiez de 1% de rendement supplémentaire sur votre 1er investissement : Ouvrir un compte

Communication à caractère promotionnel


Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance