On parle de Trump qui lance un avertissement sévÚre aux BRICS+, de Macron en Arabie saoudite, le bitcoin franchit les 100 000 dollars, le CAC 40 enregistre l'une des pires performances d'Europe et le Russell 2000 surperforme le SP500". Pour le décryptage, on parle des conséquences de la motion de censure sur l'économie.
Le prĂ©sident Ă©lu a menacĂ© dâimposer des droits de douane âjusquâĂ 100%â sâils cherchent Ă affaiblir la domination du dollar amĂ©ricain. En effet, depuis plusieurs annĂ©es le bloc des BRICS+, composĂ© du BrĂ©sil, la Russie, lâInde, la Chine, lâAfrique du Sud, l'Ăgypte, de l'Ăthiopie, de l'Iran et des Ămirats arabes unis, envisage en effet dâabandonner le billet vert dans leurs Ă©changes internationaux ou de crĂ©er une nouvelle monnaie commune. Donald Trump a dĂ©clarĂ© sur Truth Social : âNous exigeons de ces pays qu'ils s'engagent Ă ne pas crĂ©er une nouvelle monnaie des BRICS, ni Ă soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar amĂ©ricain, faute de quoi, ces pays seront soumis Ă des droits de douane Ă 100 % et devront s'attendre Ă dire adieu Ă leurs ventes dans la merveilleuse Ă©conomie amĂ©ricaineâ. Le dollar reprĂ©sente environ 58 % des rĂ©serves de change mondiales, selon le FMI, et les principales matiĂšres premiĂšres, comme le pĂ©trole, sont encore principalement achetĂ©es et vendues en dollars. Cela permet aux Ătats-Unis de pouvoir emprunter Ă un coĂ»t relativement bas puisque tous les pays et investisseurs ont besoin du dollar pour commercer Ă lâinternational. Pour obtenir ces dollars, ils achĂštent des titres de dette libellĂ©s en dollars et en consĂ©quence, le gouvernement amĂ©ricain a accĂšs Ă un Ă©norme pool de liquiditĂ©s Ă des taux dâintĂ©rĂȘt bas pour financer sa dette publique. Les Ătats-Unis bĂ©nĂ©ficient dâun cercle vertueux oĂč la demande mondiale de dollars maintient la confiance dans leur Ă©conomie et rĂ©duit les contraintes budgĂ©taires sur leurs dĂ©penses publiques. Ce mĂ©canisme est souvent qualifiĂ© de "privilĂšge exorbitant".
En dĂ©but de semaine, Ă©loignĂ© de la crise politique en France, le prĂ©sident français et le prince Mohammed Ben Salmane ont annoncĂ© avoir renforcer les liens entre les deux pays notamment sur les volets de la transition Ă©nergĂ©tique, la dĂ©fense, la mobilitĂ©, la culture. Pour cette visite Emmanuel Macron Ă©tait accompagnĂ© d'une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia, Dassault, ThalĂšs...) et de start-up (Pasqal, Alan, Mistral...) stratĂ©giques pour lâĂ©conomie future du royaume. En fait, Mohammed Ben Salmane avait annoncĂ© en 2016 son projet âVision 30â qui a pour but de transformer le pays sur les plans Ă©conomique, social et environnemental pour diversifier son Ă©conomie, actuellement dĂ©pendante du pĂ©trole, et moderniser ses infrastructures. LâArabie saoudite a aussi pour ambition de crĂ©er The Line, une ville linĂ©aire sans voitures ni Ă©missions de carbone, et d'autres initiatives axĂ©es sur l'intelligence artificielle, la biotech et le tourisme. Dans ce cadre, les grands groupes français ont pour ambition de signer des contrats juteux avec le royaume. LâArabie saoudite accueillera aussi l'Expo universelle en 2030 et peut-ĂȘtre le Mondial de foot en 2034, des Ă©vĂ©nements qui attirent globalement de nombreux capitaux. Les deux dirigeants sont notamment âconvenus de travailler de concert â Ă la prĂ©paration du Sommet sur l'Intelligence artificielle qui aura lieu en fĂ©vrier Ă Paris, a prĂ©cisĂ© l'ElysĂ©e dans un communiquĂ©. Emmanuel Macron et MBS ont aussi indiquĂ© qu'ils allaient âpoursuivre les efforts diplomatiquesâ pour consolider le cessez-le-feu entre IsraĂ«l et le Liban. Le prĂ©sident et le prince hĂ©ritier ont aussi insistĂ© sur une âprioritĂ©â: âla mise en place d'un cessez-le-feu sans plus attendre Ă Gazaâ.
En atteignant les 104 000 dollars dans la nuit de mercredi Ă jeudi, la cryptomonnaie a atteint les 6 chiffres pour la premiĂšre fois depuis son lancement en 2009. Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, le bitcoin est en hausse de plus de 140% et a progressĂ© de plus de 45% depuis lâĂ©lection de Trump le 5 novembre dernier. AprĂšs avoir qualifiĂ© les cryptomonnaies dâescroquerie durant son premier mant entre 2017 et 2021, le prĂ©sident Ă©lu a changĂ© son fusil dâĂ©paule pendant sa campagne - en partie financĂ©e le secteur. Il jure dĂ©sormais quâil fera des Ătats-Unis âla capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaiesâ et souhaite crĂ©er une rĂ©serve stratĂ©gique de bitcoins aux Ătats-Unis. Mais une annonce de Trump dans la nuit de mercredi Ă jeudi Ă particuliĂšrement aidĂ© le bitcoin Ă franchir le cap des 100 000 dollars. Le prĂ©sident a annoncĂ© quâil prĂ©voyait de nommer lâavocat rĂ©publicain Paul Atkins Ă la tĂȘte de l'AutoritĂ© amĂ©ricaine de rĂ©gulation des marchĂ©s financiers (SEC). Lâan dernier, Paul Atkins avait critiquĂ© publiquement les responsables de la SEC, estimant quâils auraient dĂ» se montrer «plus accommodants» avec les entreprises des âcryptosâ et accusant leur approche de dĂ©tourner les entrepreneurs du marchĂ© amĂ©ricain. Donald Trump a commentĂ© sur Truth Social : âPaul reconnaĂźt que les actifs numĂ©riques sont cruciaux pour rendre lâAmĂ©rique encore plus grande quâelle lâa jamais Ă©tĂ©â. Paul Atkins succĂ©dera Ă Gary Gensler, lâancien prĂ©sident de la SEC, dont lâapproche rĂ©pressive Ă lâencontre des cryptomonnaies hĂ©rissait le secteur avec des poursuites judiciaires contre des gĂ©ants de lâindustrie crypto.
Les 40 plus grosses sociĂ©tĂ©s françaises cotĂ©es en bourse enregistrent collectivement une baisse de -3,81% depuis le 1er janvier, lĂ oĂč les autres principaux indices boursiers en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, au Royaume-Uni inscrivent des hausses entre +6% et +19%. Pire, depuis la date de la dissolution de lâAssemblĂ©e nationale par Emmanuel Macron le 9 juin 2024, le CAC 40 enregistre quasiment -10%, toujours lanterne rouge. Si lâon sâintĂ©resse de plus prĂšs aux principales chutes des titres du CAC40 depuis le 1er janvier, on retrouve sur le podium des pires performances : STMicroelectronics Ă -46%, Kering Ă -44,60% et Edenred Ă -43%. Alors plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phĂ©nomĂšne : Tout dâabord, la dissolution de lâAssemblĂ©e nationale a gĂ©nĂ©rĂ© une incertitude politique importante dans le pays. Une incertitude qui se traduit aujourdâhui quelques mois plus tard par un renversement du gouvernement Barnier face Ă une motion de censure votĂ©e par les dĂ©putĂ©s. Cette instabilitĂ© a largement contribuĂ© Ă rendre rĂ©ticents les investisseurs dâinvestir en France. Par ailleurs, la situation financiĂšre de lâĂtat français avec un dĂ©ficit qui atteint 112% du PIB, un des plus importants de la zone euro, et une dette publique qui dĂ©passe les 3200 milliards dâeuros exacerbent le sentiment nĂ©gatif des investisseurs. Pour preuve, les obligations dâĂtat françaises ont vu leurs rendements augmenter aprĂšs la dissolution. LâĂ©cart entre le taux dâemprunt Ă 10 ans allemand et le taux Ă 10 ans français, quâon appelle spread, atteint 0,86%, un niveau qui nâavait pas Ă©tĂ© atteint depuis 2012. TrĂšs concrĂštement, Berlin emprunte Ă 2,07% sur 10 ans lĂ oĂč Paris emprunte Ă 2,93%, signe que les investisseurs perçoivent la dette française de plus en plus risquĂ©e et donc ce qui accentue encore les incertitudes sur le marchĂ© français.
Si on regarde lâindice Russell 2000 qui rassemble donc les 2000 petites sociĂ©tĂ©s cotĂ©es en bourse parmi les 3000 plus grandes des Ătats-Unis, depuis lâĂ©lection de Trump le 5 novembre, cet indice surperforme l'indice SP500 qui rassemble les 500 plus grosses sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines comme Apple, Microsoft, Nvidia, Amazon etc. Le Russell 2000 a progressĂ© de quasiment 10%, lĂ oĂč le SP500 enregistre +5,60% depuis le 5 novembre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phĂ©nomĂšne : Tout dâabord avec lâarrivĂ©e de Trump, les investisseurs sâattendent Ă ce que les rĂ©ductions d'impĂŽts prĂ©vues par l'administration du nouveau prĂ©sident bĂ©nĂ©ficient davantage aux petites entreprises. Comme elles sont majoritairement basĂ©es aux Ătats-Unis, leur exposition aux avantages fiscaux locaux est plus importante que celle des multinationales. Par ailleurs, lâaugmentation des droits de douane prĂ©vue sur les importations favorise les entreprises locales moins exposĂ©es au commerce international. Les investisseurs sâattendent aussi Ă ce que la perspective de baisse des taux d'intĂ©rĂȘt de la Banque centrale amĂ©ricaine profite Ă ces entreprises en Ă©voluant dans un environnement de taux bas. En revanche, si lâĂ©conomie amĂ©ricaine venait Ă ralentir, si Trump mettait fin Ă certaines mesures fiscales avantageuses, les petites entreprises seraient alors probablement plus impactĂ©es que les grosses multinationales.
La motion de censure a finalement Ă©tĂ© adoptĂ©e mercredi 4 dĂ©cembre dans la soirĂ©e par 331 dĂ©putĂ©s, soit 43 de plus que le seuil requis de 288 voix. L'Ă©quipe de Michel Barnier devrait gĂ©rer les affaires courantes jusquâĂ la nomination dâun successeur. Mais en tant que gouvernement dĂ©missionnaire, il nâa normalement pas la possibilitĂ© lĂ©gale de reprendre les textes budgĂ©taires qui Ă©taient en discussion, ou de prĂ©senter des nouveaux textes. Cela rend donc trĂšs incertaine lâadoption dâun projet de loi de finances pour 2025 avant la date limite fixĂ©e au 31 dĂ©cembre 2024.
Le budget 2025, Ă©laborĂ© pour rĂ©duire le dĂ©ficit public de 6,1 % en 2024 Ă 5 % en 2025, est donc purement et simplement abandonnĂ©. Ce plan, qui visait Ă gĂ©nĂ©rer 60 milliards dâeuros dâĂ©conomies et de recettes supplĂ©mentaires, se verrait remplacĂ© par une âloi spĂ©cialeâ prĂ©vue par lâarticle 47 de la Constitution.
ConcrĂštement, cela signifierait une reconduction du budget 2024, accompagnĂ©e de gels des crĂ©dits ministĂ©riels, engendrant 15 Ă 18 milliards dâĂ©conomies. Cependant, lâabsence dâindexation du barĂšme de lâimpĂŽt sur le revenu sur lâinflation ferait entrer 380 000 nouveaux foyers dans lâimpĂŽt, et 17 millions de mĂ©nages paieraient davantage, gĂ©nĂ©rant 3 milliards dâeuros de recettes supplĂ©mentaires. Ce surcroĂźt de recettes serait toutefois compensĂ© par une perte de 3 milliards dâeuros due Ă la revalorisation automatique des retraites prĂ©vue au 1er janvier.
Lâincertitude gĂ©nĂ©rĂ©e par une motion de censure pourrait Ă©galement faire grimper les coĂ»ts de financement de la dette française. Selon le ministre des Comptes publics, une hausse dâun point des taux dâintĂ©rĂȘt entraĂźnerait un surcoĂ»t immĂ©diat de 3,5 milliards dâeuros en 2025, atteignant 20 milliards dâici cinq ans et 30 milliards Ă lâhorizon 2030. Cette pression financiĂšre pourrait forcer la France Ă prendre des mesures dâaustĂ©ritĂ© similaires Ă celles de lâItalie, avec des excĂ©dents primaires pour rembourser la dette.
Lâimpact de la censure se ferait sentir dans plusieurs domaines stratĂ©giques :
FiscalitĂ© et pouvoir dâachat :
Lâabsence dâindexation de lâimpĂŽt sur le revenu toucherait principalement les classes moyennes et populaires, tandis que les foyers les plus modestes seraient davantage impactĂ©s par la stagnation de certaines aides sociales. En revanche, les plus hauts revenus bĂ©nĂ©ficieraient de la suspension des augmentations fiscales prĂ©vues.
En effet, chaque annĂ©e, au cours de lâexamen du projet de loi de finances, les parlementaires revoient le barĂšme de lâimpĂŽt sur le revenu, qui est revalorisĂ© pour tenir compte de lâinflation. Cette annĂ©e, dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs ont adoptĂ© la proposition du gouvernement visant Ă augmenter de 2 % chaque tranche de ce barĂšme pour 2025. Mais, si ce sont les dispositions du budget 2024 et donc le barĂšme de lâan dernier qui sont reconduits, alors les diffĂ©rentes tranches dâimposition ne prendront finalement pas en compte lâinflation. MĂ©caniquement, il faudra donc un revenu moins Ă©levĂ© que prĂ©vu pour ĂȘtre concernĂ© par lâimpĂŽt sur le revenu, ou voir son taux dâimposition augmenter. Ă titre dâexemple, un cĂ©libataire sans enfant Ă charge entrerait dans la premiĂšre tranche dâimposition Ă partir de 11 295 euros de revenus net imposables perçus en 2024, contre 11 521 euros si le barĂšme avait Ă©tĂ© réévaluĂ©.
Ă combien se chiffreront les pertes pour les mĂ©nages ? Selon lâOFCE, qui avait Ă©tudiĂ© cette possibilitĂ© dans un rapport dĂšs le 1er octobre, âles mĂ©nages proches du niveau de vie mĂ©dian perdraient entre 50 et 100 euros par anâ, soit âentre 0,2 % et 0,3 % de leur niveau de vie annuelâ. Pour les 15 % de mĂ©nages les plus aisĂ©s, âces pertes dĂ©passeraient les 250 eurosâ.
Pour les plus fortunĂ©s, cette mesure pourrait Ă©galement ĂȘtre compensĂ©e par la non-application de lâimposition exceptionnelle sur les hauts revenus, lâune des mesures phares du projet de loi de finances.
Retraites :
Les retraitĂ©s bĂ©nĂ©ficieraient dâune indexation complĂšte de leurs pensions sur lâinflation, contrairement au projet initial du gouvernement qui prĂ©voyait une revalorisation partielle (+0,8 % au 1er janvier et +1,6 % pour les petites retraites en juillet). ConsĂ©quence de la censure du gouvernement et du rejet du budget de la SĂ©cu, câest bien une augmentation de 2,2% qui va sâappliquer au 1er janvier prochain. Les pensions vont donc ĂȘtre relevĂ©es plus fortement que prĂ©vues lâan prochain. Par exemple, un ex-salariĂ© dont la retraite totale atteint 1 400 euros net par mois - dont 980 euros de retraite de base - touchera 1 001,56 euros le 7 fĂ©vrier prochain, date de versement de sa pension de base. Soit 21,6 euros de plus quâactuellement. Pour un ex-fonctionnaire percevant la mĂȘme pension totale de 1 400 euros - constituĂ©e de 1 372 euros de retraite de base-, la hausse grimpera Ă 30 euros, avec une pension de 1 402 euros. Cette mesure coĂ»terait 3 milliards dâeuros supplĂ©mentaires Ă lâĂtat.
AccĂšs au logement :
La mesure phare, sur laquelle comptait les professionnels de lâimmobilier, notamment les promoteurs et les artisans, câĂ©tait lâextension du prĂȘt Ă taux zĂ©ro Ă tout le territoire et Ă tous les types d'habitat. Aujourdâhui, le PTZ ne peut ĂȘtre sollicitĂ© que dans les zones tendues et pour lâachat dâun logement collectif. LĂ , il Ă©tait Ă nouveau possible de faire une construire une maison.
Le gouvernement prĂ©voyait de l'appliquer en fĂ©vrier, avec Ă la clĂ© 20.000 Ă 25.000 logements neufs supplĂ©mentaires rĂ©alisĂ©s dans lâannĂ©e, dont 15.000 maisons. Et il y a urgence. AprĂšs avoir perdu 40.000 emplois en 2024, la FĂ©dĂ©ration française du bĂątiment (FFB) estime qu'en 2025, ce serait plus du triple, 150.000, voire mĂȘme 300.000 si on Ă©tend au secteur des matĂ©riaux de construction. Un logement en chantier, câest deux emplois.
Et il nây a pas que lâextension du prĂȘt Ă taux zĂ©ro qui est en danger. Deux autres mesures sont menacĂ©es. Dâabord, l'exonĂ©ration des donations pour l'achat d'un logement neuf. LâidĂ©e Ă©tait de permettre aux parents, mais aussi aux grands-parents, de donner davantage dâargent Ă leurs petits-enfants sans payer dâimpĂŽts pour constituer un apport, jusquâĂ 100.000 euros.
Ensuite, la baisse du loyer de solidaritĂ© l'an prochain. LâEtat prĂ©lĂšve chaque annĂ©e ce loyer sur les recettes des bailleurs sociaux. Il Ă©tait prĂ©vu de baisser ce loyer de solidaritĂ© de 200 millions d'euros, pour donner de lâoxygĂšne au logement bon marchĂ©. Câest un mauvais coup au logement pour tous. Mais ces mesures de relance de lâimmobilier, qui Ă©taient dans le budget Barnier, ne sont peut-ĂȘtre dĂ©finitivement enterrĂ©es. Comme elles faisaient l'objet d'un consensus chez les parlementaires, de lâextrĂȘme droite Ă lâextrĂȘme gauche, il est donc probable que ces mesures seront reprises dans un prochain projet de budget, quelle que soit la couleur du gouvernement.
Agriculture :
Le secteur agricole, dĂ©jĂ fragilisĂ©, pourrait payer un lourd tribut en cas de motion de censure. Les baisses dâimpĂŽts prĂ©vues, reprĂ©sentant prĂšs de 400 millions dâeuros, ainsi que les allĂšgements de charges pour les travailleurs saisonniers, risquent dâĂȘtre abandonnĂ©s, augmentant les coĂ»ts de production des exploitants. La revalorisation des petites retraites agricoles, Ă©galement suspendue, laisse les retraitĂ©s dans une situation prĂ©caire. En parallĂšle, des projets structurants, comme le projet de loi dâorientation agricole, pourraient ĂȘtre retardĂ©s, compliquant les dĂ©marches pour moderniser et adapter les exploitations. LâinstabilitĂ© politique affecte aussi la compĂ©titivitĂ© du secteur face aux importations, notamment dans le cadre des discussions sur lâaccord UE-Mercosur. Les agriculteurs s'inquiĂštent de lâabsence de mesures pour renforcer la rĂ©ciprocitĂ© commerciale, rendant difficile la concurrence avec des produits Ă©trangers soumis Ă des normes moins strictes.
Industrie et emploi :
Le secteur industriel pourrait ĂȘtre lourdement impactĂ© par le blocage du budget, freinant des projets essentiels pour la compĂ©titivitĂ© et lâemploi. Le plan de dĂ©carbonation industrielle, dotĂ© de 1,55 milliard dâeuros, risque dâĂȘtre reportĂ©, retardant la transition Ă©cologique des usines françaises. Cette incertitude pĂšse Ă©galement sur le plan "Ambition pour l'industrie", qui devait lever des obstacles normatifs pour les projets industriels et renforcer les investissements dans les zones prioritaires. Le rejet du budget prĂ©serve toutefois les allĂšgements de charges patronales, reprĂ©sentant 1,6 milliard dâeuros, au bĂ©nĂ©fice des entreprises, mais au dĂ©triment des finances publiques.
Transport et infrastructures :
Le report du plan "Cars express", visant Ă dĂ©velopper des lignes de bus rapides entre les zones pĂ©riurbaines et les centres urbains, risque de pĂ©naliser la mobilitĂ© quotidienne de milliers de Français. Ce projet, estimĂ© Ă plusieurs centaines de millions d'euros, devait amĂ©liorer lâaccĂšs au transport public dans des zones mal desservies, notamment pour les travailleurs en pĂ©riphĂ©rie. Lâabandon temporaire de cette initiative pourrait freiner la transition Ă©cologique en incitant davantage Ă lâusage de la voiture individuelle. Par ailleurs, la suppression de la hausse prĂ©vue de la taxe de solidaritĂ© sur les billets dâavion, qui devait gĂ©nĂ©rer jusquâĂ 1 milliard dâeuros de recettes, soulage les compagnies aĂ©riennes Ă court terme, mais ralentit les investissements dans des infrastructures durables et la dĂ©carbonation du secteur aĂ©rien.
Ănergie :
La motion de censure pourrait bouleverser plusieurs mesures clĂ©s dans le secteur de lâĂ©nergie, impactant directement les mĂ©nages et entreprises. Lâaugmentation prĂ©vue de la taxe sur la consommation dâĂ©lectricitĂ©, initialement fixĂ©e Ă 32 euros par mĂ©gawattheure en 2025, est dĂ©sormais incertaine. Cette taxe aurait gĂ©nĂ©rĂ© 3 milliards dâeuros supplĂ©mentaires, mais son absence risque de creuser le dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique tout en maintenant la pression sur les factures des mĂ©nages. De mĂȘme, la rĂ©forme de lâencadrement des tarifs EDF, cruciale pour protĂ©ger les consommateurs de la volatilitĂ© des prix de lâĂ©lectricitĂ© aprĂšs la fin du dispositif ARENH en 2025, reste en suspens. Sur le plan environnemental, des dispositifs comme MaPrimeRĂ©nov ou les aides Ă lâachat de vĂ©hicules Ă©lectriques pourraient ĂȘtre rĂ©duits ou reportĂ©s, freinant la transition Ă©nergĂ©tique. Enfin, la fiscalitĂ© sur les chaudiĂšres Ă gaz, avec une TVA prĂ©vue Ă 20%, est Ă©galement bloquĂ©e, avantageant temporairement les mĂ©nages.
Santé :
La censure du gouvernement entraĂźne un gel des avancĂ©es prĂ©vues dans le domaine de la santĂ©, impactant Ă la fois les hĂŽpitaux et les mĂ©nages. Lâabsence de vote sur le PLFSS 2025 empĂȘcherait lâallocation des 3 milliards dâeuros supplĂ©mentaires destinĂ©s aux hĂŽpitaux, exacerbant un dĂ©ficit dĂ©jĂ estimĂ© Ă 2 milliards dâeuros en 2024. La suppression du renforcement de la taxe soda profiterait aux entreprises de boissons sucrĂ©es, au dĂ©triment des mesures de santĂ© publique. Enfin, lâAssurance maladie, qui devait obtenir une autorisation dâemprunt pour financer les hĂŽpitaux, pourrait se retrouver dans lâincapacitĂ© de dĂ©bloquer les fonds nĂ©cessaires. Ces retards et incertitudes mettent en pĂ©ril la qualitĂ© des soins et la viabilitĂ© du systĂšme de santĂ© français.
La dette :
Lâagence de notation internationale Moodyâs estime que la chute du gouvernement de Michel Barnier, balayĂ© mercredi soir par une motion de censure, ârĂ©duit la probabilitĂ© dâune consolidation des finances publiquesâ de la France et âaggrave lâimpasse politique du paysâ. âCet Ă©vĂ©nement est nĂ©gatif pour le crĂ©ditâ, soit la note de la dette du pays, indique lâagence mondiale dans un communiquĂ© publiĂ© dans la nuit de mercredi Ă jeudi, quelques heures aprĂšs le vote par les dĂ©putĂ©s de la censure du gouvernement, et alors que la deuxiĂšme Ă©conomie de la zone euro est Ă©pinglĂ©e par Bruxelles pour son dĂ©ficit excessif.
Lâobjectif du gouvernement Ă©tait de rĂ©duire son dĂ©ficit public Ă 5% du PIB lâan prochain, alors que la deuxiĂšme Ă©conomie de la zone euro est Ă©pinglĂ©e par Bruxelles pour son dĂ©ficit excessif. Pour 2024, le dĂ©ficit public, initialement prĂ©vu Ă 4,4% du PIB, devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, du fait notamment de recettes bien moindres quâanticipĂ©. âActuellement, nous nous attendons Ă ce que le dĂ©ficit annuel du pays atteingne 6,3% du PIB en 2024, 5,3% en 2025 et 4,7% en 2026, bien au-dessus des plafonds de lâUnion europĂ©enneâ, Ă©crit pour sa part Moodyâs. Moodyâs, tout comme lâagence Fitch, avaient lancĂ© en octobre un avertissement Ă la France en abaissant la perspective Ă nĂ©gative.
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