Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :
À PARTIR DU LUNDI 25 NOVEMBRE, L’ÉTAT FRANÇAIS VIT À CRÉDIT JUSQU’À LA FIN DE L’ANNÉE
Autrement dit, les administrations publiques ont épuisé toutes leurs ressources et vivent à crédit jusqu’à la fin de l’année, donc pendant 36 jours. Ce calcul est réalisé sur la base des données entre les recettes et les dépenses de l’INSEE en 2023, ce qui aboutit donc à matérialiser l’ampleur du déficit public non pas en termes de %, qui devrait s’élever à 6% en 2024, mais en nombre de jours. Mais cette tendance de vivre à crédit pour la France n’est pas nouvelle, jamais depuis 1978, la France n'a fini l'année sans avoir dépensé tous ses euros. En revanche, il y a clairement une tendance d’augmentation du nombre de jours où la France vit à crédit, ce qui résulte notamment d’une croissance légèrement plus faible mais surtout d’une augmentation drastique des dépenses dans un même temps qui ne sont pas compensées. Pour rappel, le cap des 1 000 milliards de dette accumulée depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été dépassé il y a quelques semaines, ce qui aboutit à une dette totale supérieur à 3 200 milliards d’euros. Selon Eurostat, si l’on se compare aux autres pays de l’UE, toujours en termes du nombre de jours où la France vit à crédit, la France demeure au-dessus de la moyenne européenne (26 jours), avec 35 jours à crédit - soit un jour de moins que l’étude de l’INSEE, qui s’explique par une méthode de calcul légèrement différente. Le Portugal, l'Irlande, le Danemark et Chypre font quant à eux figure de bons élèves : ils finissent l'année dans le vert !
ELON MUSK : L’HOMME LE PLUS RICHE DE L’HISTOIRE
Avec une richesse avoisinant les 347,8 milliards de dollars, Musk affole les compteurs. Avec une fortune équivalente ou presque au PIB du Qatar ou de l’Irlande, le patron de Tesla et Space X prend le large sur Jeff Bezos le fondateur d’Amazon à la deuxième place et ses 219 milliards de dollars de fortune selon Bloomberg. Cela s’explique en grande partie par le soutien financier de Musk dans la campagne présidentielle de Donald Trump. Selon le magazine Forbes, quelques heures à peine après l'officialisation de la victoire du candidat républicain, les actions de Tesla ont flambé, permettant à son patron de gagner 15 milliards de dollars. Et un jour après le succès de Donald Trump, la fortune d'Elon Musk bondissait de quelque 26 milliards de dollars et au total, Musk est, aujourd’hui, environ 83 milliards de dollars plus riche que depuis le 5 novembre. Après avoir investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne de son candidat favori, le milliardaire sud-africain apparaît comme l’autre grand gagnant du scrutin. Musk a été nommé au ministère de “l’Efficacité gouvernementale” par Trump afin de réorganiser l’administration fédérale et dont l’objectif premier sera de réduire de 2 000 milliards de dollars le budget fédéral, actuellement de 7 000 milliards de dollars. Musk et ses entreprises devraient aussi profiter de la position dérégulatrice de Trump, qui est plus en phase avec les intérêts commerciaux du milliardaire.
TRUMP A PROMIS DE TAXER À HAUTEUR DE 25% LES PRODUITS CANADIENS ET MEXICAINS IMPORTÉS, ET DE 10% CEUX CHINOIS
Une décision qu’il justifie par les crises liées aux opiacés et à l’immigration. Le président élu a déclaré sur Truth Social : “Cette taxe restera en vigueur jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!”. Alors que le Canada, le Mexique et la Chine font partie des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, ces nouvelles annonces promettent d'accroître les tensions commerciales. Suite à l'annonce, le Canada a rappelé qu’il était “essentiel pour l’approvisionnement énergétique des États-Unis”. C’est notamment le cas sur le pétrole brut, avec environ 3,4 millions de barils par jour qui transitent vers les États-Unis, ce qui représente 56% des importations américaines de pétrole brut. La Chine a prévenu mardi que “personne ne gagnera la guerre commerciale et que la coopération économique entre la Chine et les États-Unis est mutuellement bénéfique”. Donald Trump souhaite aussi réintroduire des droits de douane de 10% à 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis en provenance de l’Union européenne. De nombreux économistes estiment qu'une hausse des tarifs douaniers augmenterait le coût des produits importés aux USA. Cela pourrait entraîner une inflation domestique, ce qui pèserait sur les consommateurs américains, en particulier les ménages à faible revenu mais aussi sur la compétitivité des entreprises, ce qui pourrait entrainer des pertes d’emplois. Enfin utiliser les droits de douane pour résoudre des crises comme celle des opiacés ou de l’immigration semble économiquement déconnecté. Cette mesure semble davantage motivée par un discours populiste visant à satisfaire une base électorale. En associant des thèmes forts (drogues, immigration) à une action économique (taxes), cela crée un message simple et percutant, mais potentiellement inefficace.
LES INVESTISSEURS ONT PEUR DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE FRANÇAISE
Pour preuve, le taux auquel l'État français emprunte sur les marchés financiers ne cesse de progresser. La différence entre le taux allemand et le taux français a atteint un écart, qu’on appelle spread, qui n’avait pas été atteint depuis 2012. Très concrètement, sur un emprunt à 10 ans, qui est la durée de référence sur les marchés, l’Allemagne emprunte à 2,18% contre 3,05% pour la France, soit un spread de 0,87%, du jamais vu sur ces 12 dernières années. Toujours sur une durée de 10 ans, la France emprunte même désormais plus cher que le Portugal à 2,69%, l’Espagne à 2,94% et se rapproche de la Grèce qui est à 3,07%. Cette flambée du taux français est la combinaison de plusieurs facteurs : D’abord Les marchés sanctionnent le retour du risque politique en France. Le Premier ministre Michel Barnier a déclaré qu'il aurait probablement recours à l'article 49-3 de la Constitution pour adopter son projet de budget. En retour, les groupes d'opposition LFI et RN ont indiqué qu'ils pourraient voter dès le mois prochain une motion de censure du gouvernement, ce qui laisse présager encore de l’instabilité politique dans l’Hexagone. Et depuis des décennies, la France s’endette continuellement pour couvrir ses déficits budgétaires, pour atteindre un niveau inédit de 3200 milliards d’euros de dette. Le problème étant que la France s’endette tellement que cela pèse de plus en plus sur les finances publiques. Le service de la dette représente déjà 50 milliards d’euros par an et est projeté à plus de 80 milliards à l’horizon 2027, soit plus que le budget actuel de la défense. Alors que la dette s’élève à 112 % du PIB, l’un des plus élevés de la zone euro, les marchés traduisent directement leurs inquiétudes via le risque qu'ils sont prêts à prendre pour prêter à la France.
VERS UNE AUGMENTATION DE LA FLAT TAX EN 2025 ?
À 174 voix pour et 167 contre, les sénateurs ont voté pour l’augmentation de 3 points le prélèvement forfaitaire unique (PFU), plus connu sous le nom de Flat tax. Pour rappel, cette taxe qui a été créée en 2018 a pour but d’alléger et simplifier la fiscalité de l’épargne. C’est un impôt à taux unique qui s’applique aux revenus du capital, comme les intérêts, les dividendes et les plus-values sur les placements financiers (assurance vie, livrets bancaires, PEL…). Ces revenus sont actuellement soumis à un taux global de 30% (12,8% d'impôt forfaitaire et 17,2% de prélèvements sociaux). Avec ce nouveau taux voté à 33%, l’amendement prévoit de porter de 12,8% à 15,8% la part des revenus du capital soumise à l’impôt sur le revenu. Ajoutés aux 17,2% de prélèvements sociaux, on obtient bien une flat tax au taux global de 33%. Les recettes fiscales supplémentaires attendues de cette évolution sont de l'ordre de 800 millions d’euros annuels. Mais le vote d’une hausse de la flat tax n’est pas définitif. La commission mixte paritaire qui devrait se réunir le 12 décembre aura le dernier mot sur l’application de cette mesure ou non. Il n'est donc pas sûr que la hausse de la fiscalité du capital y survive. Elles pourraient aussi disparaître à la faveur d'un recours à l'article 49-3 par le gouvernement pour faire adopter le budget. Je vous tiendrai au courant du sort final de cette mesure qui a de quoi inquiéter les contribuables français.
L’exploration Éco de la semaine
Carrefour pris dans la tourmente du bœuf brésilien : une controverse transatlantique
Un scandale qui franchit les frontières
Carrefour, géant français de la grande distribution, est au cœur d’une polémique internationale. La décision de son PDG, Alexandre Bompard, de cesser d’approvisionner ses magasins français en bœuf provenant des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, et désormais Bolivie) a provoqué une vive réaction au Brésil. Face à la pression, Bompard a accepté de présenter des excuses publiques au gouvernement brésilien pour tenter de calmer les tensions.
Une décision lourde de conséquences
La décision initiale de Carrefour, annoncée par Bompard sur les réseaux sociaux, visait à soutenir les agriculteurs français opposés à l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Les producteurs français dénoncent une concurrence jugée déloyale, soulignant les coûts de production plus faibles en Amérique du Sud, où les normes environnementales et sanitaires sont moins strictes. Si cette décision a trouvé un écho favorable en France, elle a provoqué l’indignation des éleveurs brésiliens et des géants de la viande comme JBS et Marfrig, qui ont immédiatement interrompu leurs livraisons à Carrefour au Brésil.
Des excuses sous pression
Selon des sources proches du dossier, l’ambassadeur de France au Brésil, Emmanuel Lenain, planifie une rencontre avec Carlos Fávaro, ministre brésilien de l’Agriculture, pour discuter de la crise. Le ministère brésilien en a profité pour réaffirmer la qualité de la viande nationale, tout en dénonçant une démarche protectionniste de la part de Carrefour. En parallèle, Carrefour prévoit une déclaration publique dans les deux pays pour souligner que ses rayons en France n'ont jamais proposé autre chose que de la viande française.
Le boycott brésilien
Carlos Fávaro, ministre de l’Agriculture, n’a pas mâché ses mots : « Si le bœuf brésilien n’est pas assez bon pour les rayons de Carrefour en France, il ne l’est pas non plus pour ses magasins au Brésil. » Les enseignes Carrefour au Brésil ont reconnu l’impact du boycott, même si elles assurent que l’approvisionnement en viande reste pour l’instant stable. Dans un communiqué, elles expriment leur volonté de trouver une solution pour satisfaire leurs millions de clients brésiliens tout en respectant leurs engagements envers leurs 130 000 employés dans le pays.
Un contexte économique et politique tendu
Ce conflit s’inscrit dans un cadre plus large, marqué par les négociations autour de l’accord commercial UE-Mercosur. Cet accord, bloqué depuis 2019, promet d’accroître les importations agricoles sud-américaines vers l’UE. Les agriculteurs européens, notamment français, craignent pour leur survie économique. Par ailleurs, le Brésil redoute l’impact du futur règlement européen sur la déforestation, qui pourrait interdire l’importation de produits agricoles liés à la déforestation.
L’Amazonie au cœur des débats
Près de la moitié du bétail brésilien est élevé en Amazonie, une région où la déforestation pour les pâturages est un problème majeur. Depuis 1985, 90 % des terres déboisées dans cette région ont été converties en pâturages. Si le règlement européen venait à entrer en vigueur, il pourrait considérablement affecter les exportations agricoles brésiliennes.
Une résolution encore incertaine
Alors que Carrefour cherche à apaiser les tensions et à éviter une crise diplomatique, le scandale illustre les défis croissants d’un commerce mondialisé confronté à des préoccupations environnementales, économiques et politiques. Reste à voir si les discussions bilatérales permettront de tourner la page ou si cette affaire marquera un précédent dans les relations commerciales entre l’Europe et l’Amérique du Sud.
Le Graph’ de la semaine
Les échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur
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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !
Laurent - Cosmos Finance