Économix

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Par Laurent Cosmos Finance
12 sept. · 6 mn à lire
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🇨🇳​​ Chine : Un plan à 1 400 milliards de dollars pour relancer l'économie

On parle de la France qui demande un délai à l'UE pour corriger son déficit, des économies potentielles que pourraient réaliser l'État, du débat Trump - Harris, du coût des arrêts de travail qui flambe et de la baisse des taux de la BCE. Pour le décryptage, on parle du plan à 1 400 milliards de dollars pour relancer l'économie chinoise.

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

LA FRANCE DEMANDE UN DÉLAI À L’UE POUR CORRIGER SON DÉFICIT PUBLIC

La France est visée depuis juillet par une procédure européenne pour déficit excessif à l'instar de six autres États membres de l'Union européenne. La France doit normalement envoyer d'ici au 20 septembre à Bruxelles son plan de réduction du déficit public jusqu'à 2027, date à laquelle elle doit normalement être revenue sous les 3% autorisés. Le ministre français démissionnaire de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a expliqué dans une lettre la semaine dernière que le déficit public pourrait atteindre 5,6% cette année, contre 5,5% en 2023, et pourrait même atteindre 6,2% en 2025. Un retour du déficit à 3% supposerait de réaliser environ 110 milliards d'économies d'ici à 2027, selon la Direction générale du Trésor. Du côté de l’endettement global, la trajectoire n’est pas meilleure. En France, le taux d'endettement a atteint 110,6% du PIB en 2023 et la Commission européenne s'attend à ce qu'il augmente à 112,4% cette année et 113,8% en 2025. La limite de l’endettement est fixée par l'UE est de 60%. Pour revenir dans les clous, le ministre des Finances avait annoncé 25 milliards d'euros d'économies dès cette année, mais jusqu’à présent, seuls 10 milliards ont été concrétisés avant les élections législatives anticipées. Donc au final, étant donné que la trajectoire n’est pas du budget satisfaisante, le gouvernement de Michel Barnier a ainsi demandé un délai supplémentaire à la Commission européenne pour envoyer son plan de réduction du déficit public afin d’atteindre les 3% d’ici à 2027.

L’ÉTAT POURRAIT ÉCONOMISER ENTRE 3 ET 7 MILLIARDS D’EUROS EN SABRANT DANS LES AIDES AUX ENTREPRISES

Entre les subventions et aides fiscales accordées l'Inspection générale des finances (IGF) s’est penché sur les nombreuses aides publiques. Dans l’analyse qui a été réalisée à la demande du gouvernement, on apprend que l'État pourrait récupérer 4 milliards d'euros de taxes en supprimant certains taux réduits de TVA dans la restauration, l'hôtellerie, l'accès aux stades, l'eau en bouteille, etc. Et 3 milliards d'euros supplémentaires en relevant le taux intermédiaire de 10% à 12,5% notamment pour les produits alimentaires, les nuitées d'hôtel, les spectacles ou encore certains travaux immobiliers. Mais ce n’est pas tout. On apprend dans le rapport que l’État pourrait récupérer 900 millions d’euros en se penchant sur les coups de pouce énergétiques, notamment en supprimant certains tarifs préférentiels sur le gazole (pour le transport routier et les taxis) ou les biocarburants. Par ailleurs, arrêter de financer les missions d'accompagnement des entreprises par les chambres de commerce (CCI), les chambres de métiers (CMA) et la BPI ferait par exemple économiser 800 millions d'euros. L'IGF propose également un resserrement du crédit impôt recherche (CIR), qui permet de soutenir les entreprises qui investissent dans la recherche et le développement (R&D) et dont le coût d'environ 6 milliards d'euros par an en fait la première des niches fiscales. Plus globalement, les aides aux entreprises de l'ensemble des ministères, mais aussi des collectivités locales, de la Sécurité sociale ou de l'Union européenne se montent, en cumul, à plus de 100 milliards d'euros.

ECONOMIE, IMMIGRATION, ISRAËL… CE QU’IL FAUT RETENIR DU DÉBAT ENTRE DONALD TRUMP ET KAMALA HARRIS

À 55 jours de l’élection présidentielle américaine, la vice-présidente Harris et l'ancien président Trump se sont affrontés lors d'un premier débat à Philadelphie mardi. Les deux candidats ont d'abord été questionnés sur l'économie et l'inflation, grande préoccupation des Américains. Trump a pointé du doigt « la pire inflation » de ces dernières décennies et surtout rappelé que la mauvaise situation économique est aussi liée aux millions d’étranger qui affluent dans le pays. De son côté, Kamala Harris s’est présentée à plusieurs reprises comme la représentante de la “classe moyenne” américaine et a expliqué que l’inflation est la conséquence de l’énorme déficit laissé par l'administration Trump en 2021. Sur le sujet de l’immigration, Trump alarmiste, accuse l'administration Biden-Harris de laisser entrer des immigrants "dangereux". Il a notamment expliqué que les immigrés “s’emparent des villes” américaines et “y entrent violemment” et même que dans certaines villes des immigrés “mangeaient des animaux domestiques”. Une allégation rapidement contredite par le présentateur du débat, affirmant qu’aucune preuve n’avait jamais été apportée sur ce point. Kamal Harris a plaidé pour une immigration contrôlée et accuse Trump de diviser la nation. Pour ce qui est de la situation géopolitique, Donald Trump a répété que sa présence au pouvoir aurait empêché les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. Donald Trump a ensuite accusé Kamala Harris de « détester Israël », affirmant qu'« Israël disparaîtrait en deux ans » si elle accédait au pouvoir. Pour sa part, Kamala Harris a défendu le droit d’Israël à se défendre et plaidé pour un cessez-le-feu. La très courtisée Taylor Swift a fait part de son soutien à Kamala Harris à l'issue du débat. Selon une enquête d'opinion de CNN réalisée par SMS auprès de 600 électeurs qui ont regardé le débat, Kamala Harris l'a largement emporté (63 % contre 37 %). Une proportion similaire à celle d'un panel d'électeurs indécis assemblés par Fox News : 12 personnes ont désigné Harris comme la gagnante, contre 5 pour Trump.

LE COÛT DES ARRÊTS DE TRAVAIL FLAMBE EN 2024

En hausse de 8,5% sur 1 an, la barre des 17 milliards de dépenses liées aux arrêts de travail est bien partie pour être franchie en 2024, contre 15,8 milliards en 2023, selon les chiffres de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Dans le détail des six premiers mois, les arrêts longs (plus de 3 mois) sont particulièrement dynamiques (+9,5 % en valeur), de même que les arrêts pour accident du travail (+11,3 %). Les arrêts courts progressent moins vite (+6,2 %) mais restent nombreux, représentant 40 % des dépenses. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces augmentations. Parmi ces dépenses, 19% de la croissance des indemnités journalières est liée à des facteurs démographiques (population active à la fois plus importante et vieillissante). L'inflation a eu en revanche beaucoup plus d'impact au cours des dernières années que précédemment. Avec la hausse du SMIC et les augmentations de salaires, les indemnités journalières coûtent plus cher. Cet effet prix compte pour 39 % de la hausse du coût des arrêts de travail depuis 2019, deux fois plus qu'entre 2010 et 2019. Les 42% restants s’expliquent par une hausse du taux de recours et de durée. En clair, les salariés s'arrêtent en moyenne plus longtemps et, globalement, ils sont plus nombreux à être concernés par un arrêt de travail. Dans ce cadre, la CNAM prévoit recontacter 40 000 personnes en arrêt maladie de plus de 18 mois pour évaluer si l’arrêt est toujours pertinent et étudier des solutions pour reprendre le travail. Enfin, la CNAM prévoit aussi de contacter  7.000 médecins généralistes ayant prescrit plus d’arrêts maladie que la moyenne.

LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE A BAISSÉ SES TAUX DIRECTEURS

Après avoir augmenté les taux à 10 reprises entre juillet 2022 et septembre 2023 pour lutter contre l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a baissé ses taux de 0,25% ce jeudi 12 septembre après avoir déjà fait une même baisse le 31 mai dernier. Deux baissent qui se justifient par un net ralentissement de l’inflation dans la zone euro en atteignant 2,2% en août, soit quasiment la cible des 2% de la BCE. Et les entreprises et emprunteurs peuvent avoir le sourire étant donné que les banques seront amenées à payer moins cher pour emprunter des liquidités auprès de la BCE, et pourront ainsi distribuer davantage de crédits immobiliers bon marché. Car pour rappel, dans le sillage de la hausse des taux directeurs de la BCE, les banques commerciales avaient pratiquement quadruplé les taux pratiqués auprès des emprunteurs, le taux de refinancement de la BCE étant passé de 0 à 4,5%. Pour bien comprendre, ce taux de refinancement s’applique lorsqu'une banque commerciale souhaite emprunter de l’argent à la banque centrale de son pays, et dans ce cadre elle peut faire un emprunt sur une semaine au taux de refinancement. Et ce taux est désormais passé de 4,5% à son apogée en 2023, à 3,65% aujourd’hui. Et les analystes estiment que ce taux pourrait tomber à 3,25% d’ici la fin de l’année. Dans ce cadre, l’Observatoire Crédit Logement CSA table sur un taux moyen de crédit immobilier autour des 3,2% en fin d’année, contre en moyenne 3,6% en août dernier.


L’exploration Éco de la semaine

Chine : Un plan à 1 400 milliards de dollars

La Chine se prépare à injecter jusqu’à 10 000 milliards de RMB (environ 1 400 milliards de dollars) sur deux ans dans un gigantesque plan de relance visant à stabiliser son économie. Selon les économistes, ce plan serait 2,5 fois plus important que celui mis en place après la crise financière mondiale de 2008 - le plan “bazooka”. Mais contrairement à l'époque, les experts suggèrent que ces fonds devraient cette fois-ci cibler directement les ménages à travers des mesures de protection sociale plutôt que par des investissements massifs dans les infrastructures.

Face à une crise immobilière qui persiste, les ménages chinois continuent d'augmenter leur épargne, atteignant un taux record de 31 % au deuxième trimestre. Parallèlement, Pékin tente de compenser le manque de confiance des consommateurs en injectant des prêts dans le secteur industriel et en s'appuyant sur les exportations. Cependant, cette approche a créé une surabondance de biens à un moment où la demande est faible, exacerbant les pressions déflationnistes. Pour rappel, la déflation est un phénomène économique où les prix des biens et services baissent de manière générale et continue. Cela peut sembler bénéfique pour les consommateurs, mais elle peut entraîner une baisse de la demande, des revenus des entreprises et des salaires, ce qui ralentit l'économie. La déflation est souvent associée à une réduction des dépenses et à une hausse de l'épargne, créant un cercle vicieux de stagnation économique.

Pékin vise une croissance réelle du PIB de 5 % cette année, mais les économistes avertissent que la déflation pourrait freiner cette croissance. L'indice des prix à la production a chuté de 1,8 % en août, marquant le 23e mois consécutif en territoire déflationniste. Bien que l'indice des prix à la consommation soit légèrement soutenu par les variations des prix alimentaires, il reste dans l'ensemble stagnant.

Pour enrayer ces pressions, des économistes de Morgan Stanley estiment que 7 000 milliards de RMB devraient être affectés à des dépenses de protection sociale, notamment pour les 250 millions de travailleurs migrants, qui ne bénéficient pas suffisamment des systèmes actuels de retraite et de santé. Les 3 000 milliards restants seraient consacrés à la stabilisation des prix de l'immobilier, en accélérant la vente des logements invendus.

Perspectives économiques mondiales en 2024

Cependant, ce plan ambitieux nécessiterait une augmentation du déficit budgétaire de la Chine, le faisant passer de 11 à 14 % du PIB. Les économistes soulignent que l’urgence grandit : plus la déflation s’enracine, plus il sera coûteux de la dissiper. Ils estiment que, sans action rapide, la croissance réelle pourrait plafonner à environ 4 % cette année et la suivante, bien en dessous des objectifs de Pékin.

Certains économistes, comme ceux de Goldman Sachs, estiment que la Chine aurait également besoin d’injecter 3 000 milliards de RMB dans le secteur immobilier et 1 000 milliards supplémentaires pour aider les gouvernements locaux en difficulté financière. Ils avertissent que si Pékin ne prend pas des mesures de relance plus agressives, les effets de la déflation pourraient devenir de plus en plus difficiles à contrer, augmentant les risques pour l’économie chinoise.

En réponse à ces défis, Pékin a déjà mis en place quelques mesures visant à relancer la consommation, comme des programmes de reprise d’électroménagers et la modernisation des équipements industriels. Mais ces initiatives, jugées insuffisantes, n’ont pas eu l’effet escompté, soulignent les experts, qui plaident pour des actions plus radicales et mieux ciblées.


Le Graph’ de la semaine

Cinq pays se partagent la moitié du vignoble mondial


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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance