Économix

La newsletter hebdomadaire dédiée à l'actualité économique. Elle te permet de rester informé sur les dernières nouvelles économiques et comprendre les enjeux économiques qui façonnent notre monde.

image_author_Laurent_Cosmos Finance
Par Laurent Cosmos Finance
Partager cet article :

🇨🇳​ Chine : Un plan de relance de 128 milliards d'euros pour régler les "problèmes" du pays

On parle des potentielles hausses d'impôts en France, du rallongement du départ à la retraite partout dans le monde, de l'augmentation des prix des assurances en 2025, des pays avec la plus forte croissance économique, et du record de la pression fiscale en France. Pour le décryptage, on parle du massif plan de relance économique en Chine.

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

NOUVEAU GOUVERNEMENT : NOUVELLES HAUSSES D’IMPÔTS ?

Le nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand a annoncé la couleur dans une interview au JDD. Il a expliqué : “Dans le contexte budgétaire, exclure d’office certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable”. De son côté, le Premier ministre Michel Barnier a expliqué qu’il demanderait aux contribuables et entreprises les plus riches un effort accru pour redresser les finances publiques, mais pas à l'ensemble des Français. Autrement dit, ce ne serait théoriquement, ni les classes modestes, ni les classes moyennes qui participeraient à redresser les finances publiques, mais plutôt les personnes fortunées et certaines grandes entreprises. D’ailleurs, Barnier n’a pas écarté une hausse de l’impôt sur les sociétés. Plus concrètement, l’idée serait de potentiellement instaurer une surtaxe exceptionnelle d’impôt sur les sociétés, dont le taux a été ramené de 33% à 25% depuis 2017. Le calibrage et la durée d'une telle surtaxe ne sont pas arrêtés, mais son rendement pourrait être important (l'impôt sur les sociétés a rapporté 67 milliards d'euros l'an dernier). Une mesure que le patronat français compte bien échapper. Autre mesure qui sera scruté dans le Budget 2025, l’impôt sur les revenus. Michel Barnier a fermé la porte à une augmentation d'impôt qui frapperait “l'ensemble des Français”. Ce qui pourrait conduire néanmoins à un gel partiel du barème : seules les tranches supérieures (45 %, 41 %, voire 30 %) seraient concernées, tandis que les premières tranches seraient bien indexées sur l'inflation (ce qui éviterait aussi de rendre imposable 300.000 personnes de plus). En revanche, le gouvernement compte surtout réduire les dépenses publiques pour réduire le déficit public. C’est entre 40 et 50 milliards d’euros qui sont à trouver pour ramener le déficit autour des 5% en 2025. 

L’ÂGE DE DÉPART À LA RETRAITE S’ALLONGE DANS LA PLUPART DES PAYS DU MONDE

Alors que la semaine dernière Éric Coquerel, l’un des responsables de la France Insoumise, a annoncé le dépôt d’un projet de loi pour abroger la réforme des retraites, et revenir à 62 ans, tout comme le RN veut le faire, de son côté, les autres pays du monde multiplient les réformes des retraites. Face au vieillissement de la population et au ralentissement démographique, l’Italie devrait inclure dans son prochain projet de loi une disposition permettant aux fonctionnaires de travailler jusqu’à 70 ans, alors que l’âge légal de la retraite est aujourd’hui de 67 ans dans le pays. En Chine, l’âge de départ pour les hommes passe de 58 à 63 ans et de 55 à 58 ans pour les femmes. Car chaque année en Chine, il y a 20 millions de retraités supplémentaires. Alors que dans un même temps, il y a  aussi 7 millions d'actifs en moins. Ce qui est en jeu, c'est tout simplement la croissance économique du pays. Ailleurs en Europe, en Allemagne typiquement, alors que l’âge de départ à la retraite est de 67 ans, le pays a approuvé la création d'un fonds de garantie de 200 milliards d'euros pour soutenir son système de retraite. Aux Pays-Bas, l'âge de la retraite est reporté à 68 ans en 2040 et le niveau des pensions est devenu variable en fonction de la situation économique. En Suisse, le report de l'âge légal pour les femmes est porté à 65 ans, comme pour les hommes. En Espagne, on note une augmentation des cotisations des hauts revenus et des employeurs, pour une retraite à 67 ans. En Irlande, un nouveau projet de loi interdit aux employeurs de faire partir des salariés avant l'âge légal de 66 ans. Royaume-Uni : Le gouvernement a prévu un report progressif de l'âge de la retraite à 68 ans d'ici 2046. Danemark : L'âge de la retraite augmentera progressivement pour atteindre 69 ans en 2035.

LES PRIX DES ASSURANCES AUTO ET HABITATION EN HAUSSE EN 2025

Comme l’explique le cabinet de conseil Facts & Figures, au-delà de la volonté globale des compagnies d’assurance de réaliser plus de profits, cette augmentation s’explique principalement par la hausse de la cotisation associée aux “Catastrophes Naturelles”. Au 1er janvier 2025, l’ensemble des contrats habitation verront le taux de cette cotisation, finançant le régime des catastrophes naturelles, passer de 12% à 20% sur certaines garanties dommage du contrat selon le cabinet. La multiplication des phénomènes climatiques extrêmes a déjà causé 10,3 milliards d’euros de dégâts en 2022 et 6,5 milliards 2023, selon la fédération du secteur, France Assureurs. Soit bien plus que les 3,5 milliards moyens constatés entre 2017 et 2021. Et les perspectives d’avenir ne sont pas glorieuses. Les études du GIEC et de Météo France parviennent aux mêmes conclusions, à savoir une augmentation certaine et récurrente d’ici à 2050 d’épisodes de grêle, d’inondation, de glissements de terrain, de tempête et de sécheresse. Ce qui laisse présager de potentielles hausses constantes de cette composante “Catastrophes Naturelles” de l’assurance habitation. Côté assurance automobile, il faudra aussi s’attendre à une augmentation comprise entre 4% et 6% en 2025. L’augmentation du prix des pièces détachées automobiles à +5,9% au 1er semestre, mais aussi l’augmentation de 6,6% du coût de la main d’oeuvre des garagistes en 2023 selon l’INSEE, et l’augmentation du nombre de sinistres auto comprise entre 4% et 5% selon Consolab contribueront à cette augmentation du prix des cotisations auto en 2025. 

LES PAYS QUI AFFICHERONT LES PLUS FORTS TAUX DE CROISSANCE DANS LES 10 PROCHAINES ANNÉES

Depuis 2021, l'incontournable investisseur américain Ray Dalio, qui est le fondateur de Bridgewater Associates, l’un des plus grands fonds spéculatifs au monde, publie chaque année un rapport sur l’évolution des grandes puissances économiques mondiales. Selon son analyse en 2024, qui combine 81 indicateurs notamment la productivité du travail, l’innovation, l’éducation, la stabilité économique et les facteurs sociaux, plusieurs tendances se dégagent pour les prochaines années. L’Inde, championne incontestée, rafle la première place des pays les plus performants, grâce à une combinaison gagnante : investissements colossaux, une main-d'œuvre en expansion maîtrisée et une dette sous contrôle selon Ray Dalio. Le pays a injecté plus de 100 milliards de dollars par an dans ses infrastructures sur les trois dernières années. Résultat ? L’Inde, avec une croissance projetée à 6,3% par an, est en route pour devenir la troisième économie mondiale d’ici 2027, éclipsant le Japon et l’Allemagne. Surprise : trois des cinq pays en tête du classement viennent du Moyen-Orient. Les Émirats arabes unis se hissent au sommet juste derrière l’Inde à 5,5%, grâce à une productivité explosive. On retrouve l’Indonésie au 3ème rang, à 5,5% également, suivie de l’Arabie saoudite (4,6%) et la Turquie (4%). Qu’en est-il de la Chine et les États-Unis ? Tout d’abord, l’Empire du Milieu décroche la sixième place avec une croissance annuelle prévue de 4 % sur la prochaine décennie, dopée par des gains de productivité impressionnants et une croissance par travailleur bien supérieure à celle des autres grandes puissances selon Ray Dalio. Les États-Unis, pourtant habitués aux premières places, se retrouvent en bas du tableau, à la 21ème place mondiale cette fois-ci. Avec une croissance du PIB prévue à seulement 1,4 % par an, le pays est freiné par un endettement colossal. Pour ce qui est de la France, on la retrouve à la 28ème place avec une croissance annuelle projetée de 0,9% sur les 10 prochaines années.

FRANCE : CHAMPIONNE D’EUROPE ET DE L’OCDE DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES

Pour 100 euros de richesse créée, 46 euros finissent dans les caisses de l’État. En d’autres termes, le poids des prélèvements obligatoires s’établit à 48% du PIB en 2022 selon les calculs d’Eurostat, l’agence publique de statistiques de la Commission européenne. Pour rappel, les prélèvements obligatoires correspondent à l’ensemble des impôts (sur le revenu, sur les sociétés…), des cotisations sociales et des taxes fiscales collectées par les administrations publiques. Derrière l’Hexagone, on retrouve la Belgique (45,6% de son PIB) et l’Autriche (43,6% de son PIB). Même hors des frontières de l’Union européenne, la France reste championne. Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) qui réunit 38 pays dont la France et des pays européens mais aussi le Canada, la Corée du Sud, les États-Unis, le Mexique entre autres, l’Hexagone reste en 1ère place pour ce qui concerne le taux de prélèvement obligatoire qui s’élève à 46,1% de son PIB en 2022. La différence de taux avec celui d’Eurostat vient de la méthode de calcul qui diffère légèrement mais le résultat reste le même : la France est le pays où la charge fiscale est la plus élevée. La moyenne des 38 pays membres de l’OCDE était de 34% en 2022. Tous ces impôts ont un but : ils sont redistribués ou servent à financer des services qui profitent à la société. 


L’exploration Éco de la semaine

Les yeux rivés sur la Chine

Depuis le début de la semaine, Pékin enchaîne les annonces avec un objectif clair : relancer l’économie chinoise, qui peine à retrouver son rythme après la pandémie. La deuxième puissance mondiale vise une croissance de “5 % environ” en 2024, un chiffre impressionnant pour la plupart des pays développés, mais qui reste bien loin des niveaux de croissance spectaculaires qui ont marqué l’ascension de la Chine vers le sommet de l'économie mondiale.

Taux de croissance annuel de la Chine (1975-2023)

L'une des mesures phares envisagées par les autorités est l'injection de 1 000 milliards de yuans (128 milliards d'euros) dans les banques d'État, selon Bloomberg. Ce montant colossal serait financé par de nouvelles émissions d’obligations d'État. Si les détails ne sont pas encore finalisés, l'idée est claire : augmenter les liquidités et encourager l’investissement pour relancer une économie en difficulté.

Le secteur immobilier, autrefois un moteur clé de l’économie chinoise, est en proie à une crise sans précédent. Depuis le début de la crise, les ventes immobilières en Chine ont chuté de manière significative. En 2022, les ventes de logements neufs ont baissé de 28%. En ce qui concerne le développement, les nouveaux projets de construction résidentielle ont fortement diminué, le total des nouveaux développements résidentiels ayant chuté de 58 % entre 2019 et 2023. Plus précisément, la superficie des nouveaux projets résidentiels est tombée à 637 millions de mètres carrés en 2023, soit une baisse significative par rapport aux 1 515 millions de mètres carrés de 2019, selon les données du World Economic Forum

Par ailleurs, la confiance des ménages et des entreprises est au plus bas, ce qui freine la consommation. De plus, les tensions commerciales avec les États-Unis et l'Union européenne mettent à mal les exportations chinoises. Face à cette situation préoccupante, Pékin s'engage à soutenir davantage les jeunes diplômés, à améliorer les salaires, et à offrir des formations pour renforcer l’emploi.

Pékin s’efforce de faire passer un message positif : les fondamentaux de l'économie n'ont pas changé. Selon l'agence Chine nouvelle, le Politburo - l'organe décisionnel suprême du Parti communiste chinois (PCC)- dirigé par le président Xi Jinping, a promis d'intensifier l'ajustement des politiques budgétaires et monétaires. La relance sera centrée sur l'investissement public, soutenue par l’émission d’obligations d'État.

Cependant, Pékin reste prudent. Contrairement aux crises précédentes, comme celle de 2008 où un plan de 4 000 milliards de RMB (570 milliards de dollars) avait été lancé, cette fois-ci, le gouvernement semble éviter un “bazooka” budgétaire. Les économistes estiment qu’une relance efficace de l'économie chinoise nécessiterait jusqu'à 10 000 milliards de RMB sur deux ans, principalement dirigés vers les ménages plutôt que vers de grands projets d’infrastructures.

Ce contexte économique compliqué a suscité des réactions contrastées. Les marchés chinois, boostés par l’annonce d’une baisse des taux d’intérêt et des milliards de dollars injectés dans le système financier, ont enregistré des hausses significatives. L’indice boursier CSI 300, l’indice boursier de la bourse de Shanghai et Shenzhen composé de 300 des principales capitalisations boursières du pays, a effacé ses pertes de l’année, progressant de plus de 4 %, tandis que le Hang Seng Mainland Properties, qui suit les promoteurs immobiliers chinois cotés à Hong Kong, a bondi de 14 %.

Malgré ce sursaut, l’économie chinoise reste fragile. La menace d’une spirale déflationniste persiste, avec un effondrement du marché immobilier qui pèse sur la consommation. Les investissements dans le secteur manufacturier augmentent, mais cela ne suffit pas à compenser la chute de la demande intérieure. Les analystes soulignent qu’une relance budgétaire plus agressive, ou une dévaluation significative de la monnaie, pourrait être nécessaire pour éviter une crise économique plus profonde.

Le Politburo a par ailleurs mis en avant plusieurs domaines prioritaires pour relancer la consommation et stabiliser l'économie. Il s'agit notamment de soutenir les promoteurs et propriétaires immobiliers, d'encourager les investissements étrangers, et de garantir l'emploi pour les jeunes diplômés et les travailleurs migrants. Autant de mesures qui visent à renforcer la classe moyenne et à stimuler la demande intérieure.

La Chine est donc à la croisée des chemins. Les mesures annoncées montrent la volonté de Pékin de reprendre le contrôle de son économie vacillante, mais le chemin vers une reprise durable est semé d'embûches. Pour que la croissance retrouve un rythme soutenu, des actions supplémentaires seront probablement nécessaires dans les mois à venir. Le monde entier observe, en attendant de voir si la deuxième économie mondiale parviendra à se redresser et à éviter un ralentissement prolongé.


Le Graph’ de la semaine

Les dividendes atteignent de nouveaux records


Les offres de parrainages

  • Banque - Code Promo BoursoBank : Ouvrez un compte BoursoBank et gagnez jusqu'à 150 € à l'ouverture en vous faisant parrainer : Ouvrir un compte

  • Assurance vie / SCPI / PER - Code promo “COSMOS" : Pour toutes nouvelles souscriptions à l'un des produits CORUM L'Epargne, bénéficiez d'un bonus d'épargne proportionnel au montant investi (jusqu'à 1,5 % du montant investi)Souscrire à une offre

  • Comptes-titres - Code Promo DEGIRO : DEGIRO est un des courtiers des plus réputés en Europe vous pouvez ouvrir un compte et profiter de 100 € l'ouverture de votre compte : Ouvrir un compte

  • Crowdfunding immobilier - Code Promo La Première Brique : Bénéficiez de 1% de rendement supplémentaire sur votre 1er investissement : Ouvrir un compte

Communication à caractère promotionnel


Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance