đŸ‡«đŸ‡·â€‹ Bayrou veut supprimer des niches fiscales, ça pourrait vous coĂ»ter cher...

La France dĂ©croche la 1Ăšre place en matiĂšre de pression fiscale, JPMorgan s’intĂ©resse de plus en plus au bitcoin, Stellantis annonce une perte historique de 2,3 milliards d’euros, Donald Trump signe un accord commercial avec le Japon, et la BCE marque une pause sur les taux Ă  2 %. Pour le dĂ©cryptage : zoom sur les niches fiscales françaises.

Économix
9 min ⋅ 24/07/2025

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

FRANCE : CHAMPIONNE D’EUROPE DE LA PRESSION FISCALE

La France dĂ©croche la premiĂšre place du classement de la pression fiscale dans l’Union europĂ©enne en 2025. Selon une Ă©tude de l’Institut Molinari et du cabinet Ernst & Young, le salariĂ© moyen français a dĂ» travailler jusqu’au 18 juillet pour financer les services publics et les prestations sociales. Ce « jour de libĂ©ration fiscale et sociale » — moment symbolique oĂč les Français commencent Ă  « travailler pour eux » — est le plus tardif de toute l’UE, loin derriĂšre la moyenne de la zone euro fixĂ©e au 11 juin. La raison ? Une fiscalitĂ© totale qui atteint 54,4 % pour le salariĂ© moyen, en intĂ©grant les cotisations sociales, la CSG, la CRDS, l’impĂŽt sur le revenu et la TVA. ConcrĂštement, pour disposer de 100 € de pouvoir d’achat net, un salariĂ© doit gĂ©nĂ©rer 219 € de coĂ»t brut, dont 119 € de cotisations et impĂŽts — un record absolu en Europe. L’étude prĂ©cise que le coĂ»t total d’un salariĂ© moyen en France pour son employeur s’élĂšve Ă  62 282 €, mais qu’aprĂšs prĂ©lĂšvements, seuls 28 400 € lui reviennent, soit moins que le montant total des cotisations sociales (29 158 €). Ces derniĂšres reprĂ©sentent donc 102 % du pouvoir d’achat net, contre une moyenne de 48 % dans l’UE. Un chiffre rĂ©vĂ©lateur de la lourdeur fiscale française.

JPMORGAN ENVISAGE D’ACCEPTER LE BITCOIN EN GARANTIE DE SES PRÊTS

Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, qualifiait jadis le Bitcoin de « fraude » rĂ©servĂ©e aux criminels. Huit ans plus tard, la plus grande banque amĂ©ricaine envisage de les accepter comme collatĂ©ral pour accorder des prĂȘts, selon le Financial Times. ConcrĂštement, comme dans la finance traditionnelle oĂč une maison peut servir de garantie pour emprunter, JPMorgan pourrait bientĂŽt accepter des cryptos comme le bitcoin (BTC) ou l’ether (ETH) en garantie, permettant aux clients d’obtenir un financement sans avoir Ă  vendre leurs actifs
 Ă  condition bien sĂ»r que la banque puisse les saisir en cas de dĂ©faut de remboursement. Ce virage marque une inflexion majeure pour JPMorgan. Jamie Dimon, s’il reste personnellement sceptique, a rĂ©cemment assoupli sa position : « Je ne recommande pas d’en acheter, mais je dĂ©fends votre droit d’en acheter », dĂ©clarait-il en mai dernier. Jusqu’ici, JPMorgan prĂȘtait dĂ©jĂ  contre des ETF crypto, mais prĂȘter directement contre des cryptomonnaies serait une premiĂšre dans sa stratĂ©gie. Pourquoi maintenant ? D’abord parce que le climat politique amĂ©ricain a Ă©voluĂ©. La deuxiĂšme administration Trump favorise une rĂ©gulation plus souple du secteur, et le CongrĂšs vient de voter sa premiĂšre grande loi encadrant les stablecoins, un signal fort pour rassurer les banques. Ensuite, parce que les cryptos se normalisent : les grandes institutions veulent dĂ©sormais leur part dans un marchĂ© de plus en plus intĂ©grĂ© Ă  la finance classique. Mais des obstacles demeurent. Les banques comme JPMorgan n’ont pas le droit de dĂ©tenir directement des cryptos sur leur bilan. Elles devront donc passer par des partenaires agréés comme Coinbase pour assurer la garde des actifs. Reste aussi la question de la conformitĂ© rĂ©glementaire et de la lutte contre le blanchiment d’argent, toujours trĂšs surveillĂ©e...

TRUMP A SIGNÉ UN “ÉNORME” ACCORD COMMERCIAL AVEC LE JAPON

Donald Trump frappe fort avec un nouvel accord commercial qualifiĂ© d’« Ă©norme » avec le Japon. C’est sur son propre rĂ©seau, Truth Social, que le prĂ©sident amĂ©ricain a officialisĂ© la nouvelle. ConcrĂštement, le Japon acceptera des droits de douane rĂ©ciproques de 15 % sur ses exportations vers les États-Unis — bien en dessous des 25 % initialement envisagĂ©s pour le 1er aoĂ»t. Cette mesure va mĂ©caniquement renchĂ©rir les produits japonais importĂ©s aux États-Unis, affectant leur compĂ©titivitĂ©, mais gĂ©nĂ©rera en contrepartie des recettes fiscales importantes pour l’administration Trump. À noter que les surtaxes existantes de 50 % sur l’acier et l’aluminium japonais ne sont pas concernĂ©es par l’accord. Trump a Ă©galement promis que cet accord entraĂźnerait la crĂ©ation de « centaines de milliers d’emplois », grĂące Ă  des investissements japonais qu’il chiffre Ă  550 milliards de dollars sur le sol amĂ©ricain, affirmant que « 90 % des bĂ©nĂ©fices seront captĂ©s par les États-Unis ». L’objectif immĂ©diat : soutenir l’industrie automobile, pilier des exportations nippones vers les États-Unis (prĂšs de 30 % en 2024), qui a aussitĂŽt saluĂ© la signature de l’accord. Ce deal s’inscrit dans une vague d’accords bilatĂ©raux en cours. Des partenariats ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© scellĂ©s avec les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam. Mais la pression monte pour les autres. L’Union europĂ©enne, qui entame des nĂ©gociations mercredi, risque jusqu’à 30 % de droits de douane sans compromis avant le 1er aoĂ»t. Le Canada pourrait Ă©coper d’une surtaxe de 35 %, et le BrĂ©sil jusqu’à 50 %. La stratĂ©gie de Trump est claire : redĂ©finir unilatĂ©ralement les rĂšgles du commerce mondial, accord aprĂšs accord.

LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE MAINTIENT SON TAUX À 2%

C’est dĂ©sormais officiel : aprĂšs huit baisses de taux consĂ©cutives, la Banque centrale europĂ©enne (BCE) opte pour un statu quo monĂ©taire en maintenant ses taux directeurs Ă  2 %. Ce jeudi 24 juillet, l’institution de Francfort a confirmĂ© cette pause, aprĂšs avoir abaissĂ© ses taux de 4 % Ă  2 % entre juin 2024 et juin 2025.

Taux directeurs de la BCE

En toile de fond : une inflation dĂ©sormais sous contrĂŽle, oscillant autour de la cible des 2 %, et un environnement Ă©conomique rempli d’incertitudes.

Parmi les éléments justifiant cette décision :

Les tensions commerciales avec les États-Unis : Donald Trump a menacĂ© d’imposer 30 % de droits de douane sur les importations europĂ©ennes Ă  dĂ©faut d’un accord commercial. L’UE pourrait riposter, ce qui alourdirait la facture pour les entreprises et pĂšserait sur la croissance. Dans ce contexte tendu, relever les taux serait trop risquĂ©, tout comme continuer Ă  les baisser.

La forte apprĂ©ciation de l’euro : Depuis janvier, la monnaie unique s’est apprĂ©ciĂ©e de prĂšs de 15 %, rĂ©duisant la compĂ©titivitĂ© des exportations europĂ©ennes, mais allĂ©geant en contrepartie le coĂ»t des importations. RĂ©sultat : une inflation mĂ©caniquement contenue, et donc une moindre pression pour assouplir davantage la politique monĂ©taire.

Les risques gĂ©opolitiques persistants : Entre la guerre en Ukraine et le conflit israĂ©lo-palestinien, l’horizon Ă©conomique reste brouillĂ© pour les entreprises et les mĂ©nages. Ce climat incertain pousse la BCE Ă  jouer la carte de la prudence pour Ă©viter d’ajouter de l’instabilitĂ© monĂ©taire Ă  une conjoncture dĂ©jĂ  fragile.

En résumé : la BCE temporise, consciente que la moindre décision monétaire peut désormais avoir des effets décuplés dans une Europe tiraillée entre reprise économique, tensions géopolitiques et guerre commerciale latente.

STELLANTIS ANNONCE UNE LOURDE PERTE

Coup de tonnerre chez Stellantis. Le gĂ©ant automobile, nĂ© de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, anticipe une perte nette de 2,3 milliards d’euros pour le premier semestre 2025, selon des rĂ©sultats financiers prĂ©liminaires dĂ©voilĂ©s lundi. Un retournement brutal pour le groupe qui, l’an passĂ© encore, affichait des bĂ©nĂ©fices record. Cette contre-performance marque un tournant dans l’histoire du constructeur, qui regroupe pas moins de 14 marques emblĂ©matiques : Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, CitroĂ«n, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall, Free2move et Leasys. Plusieurs facteurs expliquent cette dĂ©gringolade : au premier rang, l'escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe, et notamment les surtaxes douaniĂšres imposĂ©es par l’administration Trump. Stellantis affirme que ces nouvelles taxes ont d’ores et dĂ©jĂ  engendrĂ© 300 millions d’euros de coĂ»ts additionnels, auxquels s’ajoutent 3,3 milliards d’euros de charges nettes avant impĂŽts, liĂ©es Ă  des annulations de programmes industriels, des dĂ©prĂ©ciations d’actifs, et des ajustements Ă  des normes environnementales europĂ©ennes de plus en plus strictes. ConsĂ©quence directe : les ventes mondiales du groupe ont chutĂ© de 6 % au deuxiĂšme trimestre, tombant Ă  1,4 million d’unitĂ©s contre 1,49 million Ă  la mĂȘme pĂ©riode l’annĂ©e derniĂšre. Le recul est particuliĂšrement violent en AmĂ©rique du Nord, oĂč les ventes dĂ©gringolent de 25 % avec 109 000 vĂ©hicules en moins sur un an. En Europe, la baisse est plus contenue mais bien rĂ©elle, avec 50 000 unitĂ©s perdues, soit –6 %, alors que le groupe amorce une transition industrielle et commerciale d’envergure sur le Vieux Continent.


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L’exploration Éco de la semaine

François Bayrou s’attaque au temple sacrĂ© des niches fiscales

L’annonce est passĂ©e presque inaperçue, noyĂ©e dans le flot des discours budgĂ©taires. Et pourtant, elle pourrait bien marquer un tournant dans la politique Ă©conomique française. Le Premier ministre François Bayrou veut faire le mĂ©nage dans les niches fiscales, ces dispositifs aux contours flous mais au coĂ»t bien rĂ©el : 83,3 milliards d’euros de manque Ă  gagner pour l’État en 2024. Soit plus du quart des recettes fiscales du pays.

Dans sa chasse aux Ă©conomies — plus de 40 milliards d’euros Ă  trouver dans le budget 2026 — Bayrou a promis de s’attaquer aux niches "inutiles et inefficaces", accusĂ©es de bĂ©nĂ©ficier surtout aux mĂ©nages aisĂ©s et aux grandes entreprises. Mais il n’a pas dit lesquelles seront sacrifiĂ©es. Car derriĂšre le mot "niche" se cachent 467 dispositifs, allant du plus modeste au plus colossal. Et 15 d’entre eux pĂšsent Ă  eux seuls plus de 50 % du total, soit 41,9 milliards d’euros.

Parmi les géants :

  • Le crĂ©dit d’impĂŽt recherche (CIR)

  • Le crĂ©dit d’impĂŽt pour l’emploi d’un salariĂ© Ă  domicile

  • Et l’abattement de 10 % sur les pensions et retraites

  • L’exonĂ©rations liĂ©es Ă  l’épargne salariale

  • Taux de TVA rĂ©duit Ă  10 % sur les travaux de rĂ©novation et d’entretien du logement

Le crĂ©dit d’impĂŽt recherche (CIR) : jackpot ou illusion fiscale ?

Alors, efficace ce CIR ? Pas vraiment. CoĂ»t : 7,7 milliards d’euros/an.

Les Ă©valuations montrent peu d’impact sur la valeur ajoutĂ©e, les exportations ou l’emploi. Pire, le dispositif n’a pas convaincu les multinationales de relocaliser leurs centres de R&D en France. Les seuls effets positifs se concentrent sur les microentreprises et les PME, notamment en termes de chiffre d’affaires ou d’achat de brevets.

Mais dans la réalité, ce sont les grandes entreprises qui raflent la mise. Selon la Cour des comptes, en 2020 :

  • Elles reprĂ©sentaient 3,4 % des bĂ©nĂ©ficiaires, mais ont captĂ© 44 % du total du crĂ©dit

  • Les PME, elles, reprĂ©sentaient 83 % des bĂ©nĂ©ficiaires, mais n’ont reçu que 29 % des crĂ©ances

Un dĂ©sĂ©quilibre flagrant, lĂ  oĂč l’Allemagne et le Royaume-Uni ont fait le choix d’un crĂ©dit d’impĂŽt rĂ©servĂ© aux petites structures innovantes. DerriĂšre la volontĂ© de rĂ©forme se dessine une orientation : mieux cibler les aides vers ceux qui en ont rĂ©ellement besoin.

L’objectif ? RĂ©duire le coĂ»t des dispositifs sans tuer l’innovation, tout en corrigeant les effets de rente au profit des grands groupes. Mais attention : toucher au CIR, c’est briser un tabou. Depuis des annĂ©es, le crĂ©dit d’impĂŽt recherche est intouchable, protĂ©gĂ© par un puissant lobbying patronal.

Bayrou en fait aujourd’hui un symbole de son ambition budgĂ©taire : rĂ©duire les dĂ©penses sans hausse d’impĂŽts, mais en demandant des comptes aux niches les plus opaques. Les Ă©tudes recommandent donc de cibler davantage les PME. En jouant sur les taux et le plafond du CIR, il serait possible, affirme une note du Conseil d'analyse Ă©conomique, de rendre le systĂšme plus efficace Ă  enveloppe financiĂšre constante. « Seuls 2 % des grands groupes – qui perçoivent aujourd'hui du CIR pour plus de 20 millions d'euros de dĂ©penses Ă©ligibles – seraient dĂ©savantagĂ©s. Mais toutes les autres entreprises en sortiraient gagnantes Â», promet le Conseil d'analyse Ă©conomique. Pas sĂ»r que la proposition soit suivie par le gouvernement, qui cherche plutĂŽt des sources d'Ă©conomies.

CrĂ©dit d’impĂŽt Ă  domicile : une aide fiscale qui profite surtout aux plus riches ?

C’est l’un des dispositifs prĂ©fĂ©rĂ©s des foyers français
 du moins, des plus aisĂ©s. Le crĂ©dit d’impĂŽt pour l’emploi Ă  domicile a coĂ»tĂ© 6,7 milliards d’euros Ă  l’État en 2024.

Ce mécanisme permet à un foyer de déduire 50 % de ses dépenses pour des services comme :

  • mĂ©nage,

  • jardinage,

  • garde d’enfants,

  • aide aux personnes ĂągĂ©es,

  • soutien scolaire,

  • et mĂȘme coaching sportif.

Plafond : 12 000 € de dĂ©penses par an.

Selon une étude récente de la Cour des comptes, le dispositif vise tout à la fois à :

  • libĂ©rer du temps pour les parents,

  • soutenir l’autonomie des personnes ĂągĂ©es,

  • favoriser l’emploi dans les services,

  • et lutter contre le travail au noir.

Mais seule cette derniĂšre mission semble vraiment remplie : le travail non dĂ©clarĂ© a fortement reculĂ© dans les annĂ©es 2000, et cette tendance s’est poursuivie. En revanche, le nombre total d’heures d’intervention baisse : –9 % depuis 2011, aprĂšs une forte hausse entre 2000 et 2010 (+60 %). La Cour pointe un dĂ©sĂ©quilibre social marquĂ© :

  • Chez les 75 % des mĂ©nages les moins riches, moins de 10 % utilisent ce crĂ©dit d’impĂŽt.

  • Chez les 3 % les plus aisĂ©s, plus d’un foyer sur deux en bĂ©nĂ©ficie.

Et ce ne sont pas les services liĂ©s Ă  la dĂ©pendance ou Ă  la garde d’enfants — dĂ©jĂ  largement subventionnĂ©s par la protection sociale — qui captent le gros des crĂ©dits. Ce sont surtout les services de confort (mĂ©nage, repassage, jardinage
) qui concentrent les dĂ©penses
 et les avantages fiscaux. Ce que propose la Cour des comptes : Pour corriger les dĂ©rives, elle suggĂšre de scinder le dispositif en deux catĂ©gories :

  1. Les services essentiels (autonomie, garde d’enfants) — Ă  prĂ©server.

  2. Les services de la vie quotidienne — à encadrer.

Pour ces derniers, la Cour propose de :

  • RĂ©duire le taux du crĂ©dit de 50 % Ă  40 %,

  • Abaisser le plafond des dĂ©penses Ă©ligibles.

Objectif : conserver un coĂ»t compĂ©titif face au travail dissimulĂ©, tout en rĂ©duisant l’effet d’aubaine pour les mĂ©nages les plus riches. La proposition de la Cour ne vise pas Ă  supprimer l’aide, mais Ă  la rééquilibrer, pour qu’elle serve enfin ceux qui en ont le plus besoin.

Retraites : la niche fiscale que personne n’ose toucher

Abattement de 10 % sur les pensions de retraite — CoĂ»t : PrĂšs de 5 milliards d’euros/an. C’est l’une des niches les plus massives
 et les plus sensibles. Chaque annĂ©e, prĂšs de 15 millions de foyers retraitĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’un abattement de 10 % sur le montant imposable de leur pension, dans la limite de 3 912 € de dĂ©duction par foyer. Historiquement, cet avantage visait Ă  compenser les frais professionnels
 que les retraitĂ©s n’ont pas. Un raisonnement qui interroge aujourd’hui, tant il semble dĂ©passĂ©. Cet abattement profite davantage aux pensions Ă©levĂ©es (en valeur absolue) qu’aux petites retraites, mĂȘme s’il est plafonnĂ©. La Cour des comptes estime que son fondement est dĂ©sormais « non justifiĂ© ». Un retrait pur et simple de cet avantage reviendrait Ă  alourdir l’impĂŽt de millions de retraitĂ©s, un Ă©lectorat influent
 et redoutĂ©. Une modulation ciblĂ©e (suppression pour les pensions les plus confortables uniquement) pourrait ĂȘtre envisagĂ©e. Elle rapporterait plusieurs milliards, tout en prĂ©servant les retraitĂ©s modestes. Mais mĂȘme ainsi, le sujet reste politiquement explosif.

Intéressement : une prime (trÚs) défiscalisée
 pour qui ?

ExonĂ©rations sur l’épargne salariale — CoĂ»t : 2,7 milliards d’euros/an. Participation, intĂ©ressement, plan d’épargne entreprise : des millions de salariĂ©s perçoivent chaque annĂ©e des primes exonĂ©rĂ©es d’impĂŽt sur le revenu et de cotisations sociales. Le but ? Encourager l’épargne salariale, motiver les Ă©quipes, et amĂ©liorer le pouvoir d’achat sans peser sur les charges patronales. Mais
 le dispositif profite surtout aux salariĂ©s des grandes entreprises, souvent dĂ©jĂ  bien rĂ©munĂ©rĂ©s. Les PME/TPE, elles, ont rarement les moyens d’en faire autant. La Cour des comptes questionne donc la pertinence d’un avantage fiscal aussi large, sans ciblage. Un retrait ? TrĂšs peu probable. Les syndicats y voient un complĂ©ment de revenu utile, et les patrons y tiennent. Mais une piste plus consensuelle consisterait Ă  rĂ©server l’exonĂ©ration aux revenus modestes, ou Ă  imposer davantage la part supĂ©rieure perçue par les plus hauts salaires. Un ajustement
 sans casse sociale.

Travaux de rénovation : une TVA allégée sous surveillance

Taux de TVA rĂ©duit Ă  10 % — CoĂ»t : 2,3 milliards d’euros/an. Vous rĂ©novez votre salle de bain ou repeignez votre façade ? Bonne nouvelle : vous bĂ©nĂ©ficiez probablement du taux rĂ©duit de TVA Ă  10 %, au lieu des 20 % habituels. Pourquoi ce cadeau fiscal ? Objectif : soutenir le bĂątiment, inciter Ă  dĂ©clarer les chantiers (plutĂŽt que de passer “au black”) et favoriser l’entretien des logements anciens. Les limites ? Tous les mĂ©nages ne rĂ©aliseraient pas moins de travaux sans ce coup de pouce fiscal. Et l’État y laisse 2,3 milliards chaque annĂ©e. Le risque d’un retour au taux plein ? Un relĂšvement brutal Ă  20 % ferait exploser les coĂ»ts pour les particuliers
 et rĂ©activerait le travail dissimulĂ©. Les artisans s’y opposent fermement. Une piste plus rĂ©aliste serait de rĂ©server le taux rĂ©duit aux rĂ©novations Ă©nergĂ©tiques (dĂ©jĂ  Ă  5,5 %), et limiter l’avantage pour les travaux purement esthĂ©tiques ou non essentiels. Mais oĂč placer le curseur ? LĂ  encore, le dĂ©bat reste ouvert.

DerriĂšre le grand mĂ©nage annoncĂ© par François Bayrou, ce sont des lignes de fracture budgĂ©taire, sociale et politique qui se dessinent. Toucher aux niches fiscales, c’est arbitrer entre Ă©quitĂ©, efficacitĂ© et Ă©lectorat. Mais si l'État veut rĂ©ellement reprendre la main sur ses finances, il devra tĂŽt ou tard trancher dans ce millefeuille d’avantages
 mĂȘme les plus sensibles.


Le Graph’ de la semaine


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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance

Économix

Économix

Par Laurent Cosmos Finance

L’économie pour tous. Vraiment pour tous.

Je m’appelle Laurent, fondateur de Cosmos Finance, et depuis 2022, je me suis donnĂ© une mission : rendre l’économie intelligible, utile et accessible Ă  chacun.

Sur TikTok et Instagram, mais aussi dans ma newsletter, je vulgarise l’actualitĂ© Ă©conomique, les grands concepts financiers et les stratĂ©gies concrĂštes qui permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Parce que l’économie n’est pas qu’une affaire d’experts : c’est ce qui dĂ©termine le prix de ton logement, ton pouvoir d’achat, la stabilitĂ© de ton job ou la rentabilitĂ© de ton Ă©pargne.

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Je crois profondĂ©ment qu’un citoyen bien informĂ© est un citoyen plus libre. Aujourd’hui encore, le manque de culture Ă©conomique est un vrai facteur d’inĂ©galitĂ© — il freine la mobilitĂ© sociale, la comprĂ©hension des enjeux publics, et l’autonomie financiĂšre. Ce n’est pas une fatalitĂ©.

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