La France dĂ©croche la 1Ăšre place en matiĂšre de pression fiscale, JPMorgan sâintĂ©resse de plus en plus au bitcoin, Stellantis annonce une perte historique de 2,3 milliards dâeuros, Donald Trump signe un accord commercial avec le Japon, et la BCE marque une pause sur les taux Ă 2 %. Pour le dĂ©cryptage : zoom sur les niches fiscales françaises.
La France dĂ©croche la premiĂšre place du classement de la pression fiscale dans lâUnion europĂ©enne en 2025. Selon une Ă©tude de lâInstitut Molinari et du cabinet Ernst & Young, le salariĂ© moyen français a dĂ» travailler jusquâau 18 juillet pour financer les services publics et les prestations sociales. Ce « jour de libĂ©ration fiscale et sociale » â moment symbolique oĂč les Français commencent à « travailler pour eux » â est le plus tardif de toute lâUE, loin derriĂšre la moyenne de la zone euro fixĂ©e au 11 juin. La raison ? Une fiscalitĂ© totale qui atteint 54,4 % pour le salariĂ© moyen, en intĂ©grant les cotisations sociales, la CSG, la CRDS, lâimpĂŽt sur le revenu et la TVA. ConcrĂštement, pour disposer de 100 ⏠de pouvoir dâachat net, un salariĂ© doit gĂ©nĂ©rer 219 ⏠de coĂ»t brut, dont 119 ⏠de cotisations et impĂŽts â un record absolu en Europe. LâĂ©tude prĂ©cise que le coĂ»t total dâun salariĂ© moyen en France pour son employeur sâĂ©lĂšve Ă 62 282 âŹ, mais quâaprĂšs prĂ©lĂšvements, seuls 28 400 ⏠lui reviennent, soit moins que le montant total des cotisations sociales (29 158 âŹ). Ces derniĂšres reprĂ©sentent donc 102 % du pouvoir dâachat net, contre une moyenne de 48 % dans lâUE. Un chiffre rĂ©vĂ©lateur de la lourdeur fiscale française.
Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, qualifiait jadis le Bitcoin de « fraude » rĂ©servĂ©e aux criminels. Huit ans plus tard, la plus grande banque amĂ©ricaine envisage de les accepter comme collatĂ©ral pour accorder des prĂȘts, selon le Financial Times. ConcrĂštement, comme dans la finance traditionnelle oĂč une maison peut servir de garantie pour emprunter, JPMorgan pourrait bientĂŽt accepter des cryptos comme le bitcoin (BTC) ou lâether (ETH) en garantie, permettant aux clients dâobtenir un financement sans avoir Ă vendre leurs actifs⊠à condition bien sĂ»r que la banque puisse les saisir en cas de dĂ©faut de remboursement. Ce virage marque une inflexion majeure pour JPMorgan. Jamie Dimon, sâil reste personnellement sceptique, a rĂ©cemment assoupli sa position : « Je ne recommande pas dâen acheter, mais je dĂ©fends votre droit dâen acheter », dĂ©clarait-il en mai dernier. Jusquâici, JPMorgan prĂȘtait dĂ©jĂ contre des ETF crypto, mais prĂȘter directement contre des cryptomonnaies serait une premiĂšre dans sa stratĂ©gie. Pourquoi maintenant ? Dâabord parce que le climat politique amĂ©ricain a Ă©voluĂ©. La deuxiĂšme administration Trump favorise une rĂ©gulation plus souple du secteur, et le CongrĂšs vient de voter sa premiĂšre grande loi encadrant les stablecoins, un signal fort pour rassurer les banques. Ensuite, parce que les cryptos se normalisent : les grandes institutions veulent dĂ©sormais leur part dans un marchĂ© de plus en plus intĂ©grĂ© Ă la finance classique. Mais des obstacles demeurent. Les banques comme JPMorgan nâont pas le droit de dĂ©tenir directement des cryptos sur leur bilan. Elles devront donc passer par des partenaires agréés comme Coinbase pour assurer la garde des actifs. Reste aussi la question de la conformitĂ© rĂ©glementaire et de la lutte contre le blanchiment dâargent, toujours trĂšs surveillĂ©e...
Donald Trump frappe fort avec un nouvel accord commercial qualifiĂ© dâ« Ă©norme » avec le Japon. Câest sur son propre rĂ©seau, Truth Social, que le prĂ©sident amĂ©ricain a officialisĂ© la nouvelle. ConcrĂštement, le Japon acceptera des droits de douane rĂ©ciproques de 15 % sur ses exportations vers les Ătats-Unis â bien en dessous des 25 % initialement envisagĂ©s pour le 1er aoĂ»t. Cette mesure va mĂ©caniquement renchĂ©rir les produits japonais importĂ©s aux Ătats-Unis, affectant leur compĂ©titivitĂ©, mais gĂ©nĂ©rera en contrepartie des recettes fiscales importantes pour lâadministration Trump. Ă noter que les surtaxes existantes de 50 % sur lâacier et lâaluminium japonais ne sont pas concernĂ©es par lâaccord. Trump a Ă©galement promis que cet accord entraĂźnerait la crĂ©ation de « centaines de milliers dâemplois », grĂące Ă des investissements japonais quâil chiffre Ă 550 milliards de dollars sur le sol amĂ©ricain, affirmant que « 90 % des bĂ©nĂ©fices seront captĂ©s par les Ătats-Unis ». Lâobjectif immĂ©diat : soutenir lâindustrie automobile, pilier des exportations nippones vers les Ătats-Unis (prĂšs de 30 % en 2024), qui a aussitĂŽt saluĂ© la signature de lâaccord. Ce deal sâinscrit dans une vague dâaccords bilatĂ©raux en cours. Des partenariats ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© scellĂ©s avec les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam. Mais la pression monte pour les autres. LâUnion europĂ©enne, qui entame des nĂ©gociations mercredi, risque jusquâĂ 30 % de droits de douane sans compromis avant le 1er aoĂ»t. Le Canada pourrait Ă©coper dâune surtaxe de 35 %, et le BrĂ©sil jusquâĂ 50 %. La stratĂ©gie de Trump est claire : redĂ©finir unilatĂ©ralement les rĂšgles du commerce mondial, accord aprĂšs accord.
Câest dĂ©sormais officiel : aprĂšs huit baisses de taux consĂ©cutives, la Banque centrale europĂ©enne (BCE) opte pour un statu quo monĂ©taire en maintenant ses taux directeurs Ă 2 %. Ce jeudi 24 juillet, lâinstitution de Francfort a confirmĂ© cette pause, aprĂšs avoir abaissĂ© ses taux de 4 % Ă 2 % entre juin 2024 et juin 2025.
Taux directeurs de la BCE
En toile de fond : une inflation dĂ©sormais sous contrĂŽle, oscillant autour de la cible des 2 %, et un environnement Ă©conomique rempli dâincertitudes.
Parmi les éléments justifiant cette décision :
Les tensions commerciales avec les Ătats-Unis : Donald Trump a menacĂ© dâimposer 30 % de droits de douane sur les importations europĂ©ennes Ă dĂ©faut dâun accord commercial. LâUE pourrait riposter, ce qui alourdirait la facture pour les entreprises et pĂšserait sur la croissance. Dans ce contexte tendu, relever les taux serait trop risquĂ©, tout comme continuer Ă les baisser.
La forte apprĂ©ciation de lâeuro : Depuis janvier, la monnaie unique sâest apprĂ©ciĂ©e de prĂšs de 15 %, rĂ©duisant la compĂ©titivitĂ© des exportations europĂ©ennes, mais allĂ©geant en contrepartie le coĂ»t des importations. RĂ©sultat : une inflation mĂ©caniquement contenue, et donc une moindre pression pour assouplir davantage la politique monĂ©taire.
Les risques gĂ©opolitiques persistants : Entre la guerre en Ukraine et le conflit israĂ©lo-palestinien, lâhorizon Ă©conomique reste brouillĂ© pour les entreprises et les mĂ©nages. Ce climat incertain pousse la BCE Ă jouer la carte de la prudence pour Ă©viter dâajouter de lâinstabilitĂ© monĂ©taire Ă une conjoncture dĂ©jĂ fragile.
En résumé : la BCE temporise, consciente que la moindre décision monétaire peut désormais avoir des effets décuplés dans une Europe tiraillée entre reprise économique, tensions géopolitiques et guerre commerciale latente.
Coup de tonnerre chez Stellantis. Le gĂ©ant automobile, nĂ© de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, anticipe une perte nette de 2,3 milliards dâeuros pour le premier semestre 2025, selon des rĂ©sultats financiers prĂ©liminaires dĂ©voilĂ©s lundi. Un retournement brutal pour le groupe qui, lâan passĂ© encore, affichait des bĂ©nĂ©fices record. Cette contre-performance marque un tournant dans lâhistoire du constructeur, qui regroupe pas moins de 14 marques emblĂ©matiques : Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, CitroĂ«n, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall, Free2move et Leasys. Plusieurs facteurs expliquent cette dĂ©gringolade : au premier rang, l'escalade des tensions commerciales entre les Ătats-Unis et lâEurope, et notamment les surtaxes douaniĂšres imposĂ©es par lâadministration Trump. Stellantis affirme que ces nouvelles taxes ont dâores et dĂ©jĂ engendrĂ© 300 millions dâeuros de coĂ»ts additionnels, auxquels sâajoutent 3,3 milliards dâeuros de charges nettes avant impĂŽts, liĂ©es Ă des annulations de programmes industriels, des dĂ©prĂ©ciations dâactifs, et des ajustements Ă des normes environnementales europĂ©ennes de plus en plus strictes. ConsĂ©quence directe : les ventes mondiales du groupe ont chutĂ© de 6 % au deuxiĂšme trimestre, tombant Ă 1,4 million dâunitĂ©s contre 1,49 million Ă la mĂȘme pĂ©riode lâannĂ©e derniĂšre. Le recul est particuliĂšrement violent en AmĂ©rique du Nord, oĂč les ventes dĂ©gringolent de 25 % avec 109 000 vĂ©hicules en moins sur un an. En Europe, la baisse est plus contenue mais bien rĂ©elle, avec 50 000 unitĂ©s perdues, soit â6 %, alors que le groupe amorce une transition industrielle et commerciale dâenvergure sur le Vieux Continent.
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Lâannonce est passĂ©e presque inaperçue, noyĂ©e dans le flot des discours budgĂ©taires. Et pourtant, elle pourrait bien marquer un tournant dans la politique Ă©conomique française. Le Premier ministre François Bayrou veut faire le mĂ©nage dans les niches fiscales, ces dispositifs aux contours flous mais au coĂ»t bien rĂ©el : 83,3 milliards dâeuros de manque Ă gagner pour lâĂtat en 2024. Soit plus du quart des recettes fiscales du pays.
Dans sa chasse aux Ă©conomies â plus de 40 milliards dâeuros Ă trouver dans le budget 2026 â Bayrou a promis de sâattaquer aux niches "inutiles et inefficaces", accusĂ©es de bĂ©nĂ©ficier surtout aux mĂ©nages aisĂ©s et aux grandes entreprises. Mais il nâa pas dit lesquelles seront sacrifiĂ©es. Car derriĂšre le mot "niche" se cachent 467 dispositifs, allant du plus modeste au plus colossal. Et 15 dâentre eux pĂšsent Ă eux seuls plus de 50 % du total, soit 41,9 milliards dâeuros.
Parmi les géants :
Le crĂ©dit dâimpĂŽt recherche (CIR)
Le crĂ©dit dâimpĂŽt pour lâemploi dâun salariĂ© Ă domicile
Et lâabattement de 10 % sur les pensions et retraites
LâexonĂ©rations liĂ©es Ă lâĂ©pargne salariale
Taux de TVA rĂ©duit Ă 10 % sur les travaux de rĂ©novation et dâentretien du logement
Alors, efficace ce CIR ? Pas vraiment. CoĂ»t : 7,7 milliards dâeuros/an.
Les Ă©valuations montrent peu dâimpact sur la valeur ajoutĂ©e, les exportations ou lâemploi. Pire, le dispositif nâa pas convaincu les multinationales de relocaliser leurs centres de R&D en France. Les seuls effets positifs se concentrent sur les microentreprises et les PME, notamment en termes de chiffre dâaffaires ou dâachat de brevets.
Mais dans la réalité, ce sont les grandes entreprises qui raflent la mise. Selon la Cour des comptes, en 2020 :
Elles représentaient 3,4 % des bénéficiaires, mais ont capté 44 % du total du crédit
Les PME, elles, reprĂ©sentaient 83 % des bĂ©nĂ©ficiaires, mais nâont reçu que 29 % des crĂ©ances
Un dĂ©sĂ©quilibre flagrant, lĂ oĂč lâAllemagne et le Royaume-Uni ont fait le choix dâun crĂ©dit dâimpĂŽt rĂ©servĂ© aux petites structures innovantes. DerriĂšre la volontĂ© de rĂ©forme se dessine une orientation : mieux cibler les aides vers ceux qui en ont rĂ©ellement besoin.
Lâobjectif ? RĂ©duire le coĂ»t des dispositifs sans tuer lâinnovation, tout en corrigeant les effets de rente au profit des grands groupes. Mais attention : toucher au CIR, câest briser un tabou. Depuis des annĂ©es, le crĂ©dit dâimpĂŽt recherche est intouchable, protĂ©gĂ© par un puissant lobbying patronal.
Bayrou en fait aujourdâhui un symbole de son ambition budgĂ©taire : rĂ©duire les dĂ©penses sans hausse dâimpĂŽts, mais en demandant des comptes aux niches les plus opaques. Les Ă©tudes recommandent donc de cibler davantage les PME. En jouant sur les taux et le plafond du CIR, il serait possible, affirme une note du Conseil d'analyse Ă©conomique, de rendre le systĂšme plus efficace Ă enveloppe financiĂšre constante. « Seuls 2 % des grands groupes â qui perçoivent aujourd'hui du CIR pour plus de 20 millions d'euros de dĂ©penses Ă©ligibles â seraient dĂ©savantagĂ©s. Mais toutes les autres entreprises en sortiraient gagnantes », promet le Conseil d'analyse Ă©conomique. Pas sĂ»r que la proposition soit suivie par le gouvernement, qui cherche plutĂŽt des sources d'Ă©conomies.
Câest lâun des dispositifs prĂ©fĂ©rĂ©s des foyers français⊠du moins, des plus aisĂ©s. Le crĂ©dit dâimpĂŽt pour lâemploi Ă domicile a coĂ»tĂ© 6,7 milliards dâeuros Ă lâĂtat en 2024.
Ce mécanisme permet à un foyer de déduire 50 % de ses dépenses pour des services comme :
ménage,
jardinage,
garde dâenfants,
aide aux personnes ùgées,
soutien scolaire,
et mĂȘme coaching sportif.
Plafond : 12 000 ⏠de dépenses par an.
Selon une étude récente de la Cour des comptes, le dispositif vise tout à la fois à :
libérer du temps pour les parents,
soutenir lâautonomie des personnes ĂągĂ©es,
favoriser lâemploi dans les services,
et lutter contre le travail au noir.
Mais seule cette derniĂšre mission semble vraiment remplie : le travail non dĂ©clarĂ© a fortement reculĂ© dans les annĂ©es 2000, et cette tendance sâest poursuivie. En revanche, le nombre total dâheures dâintervention baisse : â9 % depuis 2011, aprĂšs une forte hausse entre 2000 et 2010 (+60 %). La Cour pointe un dĂ©sĂ©quilibre social marquĂ© :
Chez les 75 % des mĂ©nages les moins riches, moins de 10 % utilisent ce crĂ©dit dâimpĂŽt.
Chez les 3 % les plus aisĂ©s, plus dâun foyer sur deux en bĂ©nĂ©ficie.
Et ce ne sont pas les services liĂ©s Ă la dĂ©pendance ou Ă la garde dâenfants â dĂ©jĂ largement subventionnĂ©s par la protection sociale â qui captent le gros des crĂ©dits. Ce sont surtout les services de confort (mĂ©nage, repassage, jardinageâŠ) qui concentrent les dĂ©penses⊠et les avantages fiscaux. Ce que propose la Cour des comptes : Pour corriger les dĂ©rives, elle suggĂšre de scinder le dispositif en deux catĂ©gories :
Les services essentiels (autonomie, garde dâenfants) â Ă prĂ©server.
Les services de la vie quotidienne â Ă encadrer.
Pour ces derniers, la Cour propose de :
Réduire le taux du crédit de 50 % à 40 %,
Abaisser le plafond des dépenses éligibles.
Objectif : conserver un coĂ»t compĂ©titif face au travail dissimulĂ©, tout en rĂ©duisant lâeffet dâaubaine pour les mĂ©nages les plus riches. La proposition de la Cour ne vise pas Ă supprimer lâaide, mais Ă la rééquilibrer, pour quâelle serve enfin ceux qui en ont le plus besoin.
Abattement de 10 % sur les pensions de retraite â CoĂ»t : PrĂšs de 5 milliards dâeuros/an. Câest lâune des niches les plus massives⊠et les plus sensibles. Chaque annĂ©e, prĂšs de 15 millions de foyers retraitĂ©s bĂ©nĂ©ficient dâun abattement de 10 % sur le montant imposable de leur pension, dans la limite de 3 912 ⏠de dĂ©duction par foyer. Historiquement, cet avantage visait Ă compenser les frais professionnels⊠que les retraitĂ©s nâont pas. Un raisonnement qui interroge aujourdâhui, tant il semble dĂ©passĂ©. Cet abattement profite davantage aux pensions Ă©levĂ©es (en valeur absolue) quâaux petites retraites, mĂȘme sâil est plafonnĂ©. La Cour des comptes estime que son fondement est dĂ©sormais « non justifiĂ© ». Un retrait pur et simple de cet avantage reviendrait Ă alourdir lâimpĂŽt de millions de retraitĂ©s, un Ă©lectorat influent⊠et redoutĂ©. Une modulation ciblĂ©e (suppression pour les pensions les plus confortables uniquement) pourrait ĂȘtre envisagĂ©e. Elle rapporterait plusieurs milliards, tout en prĂ©servant les retraitĂ©s modestes. Mais mĂȘme ainsi, le sujet reste politiquement explosif.
ExonĂ©rations sur lâĂ©pargne salariale â CoĂ»t : 2,7 milliards dâeuros/an. Participation, intĂ©ressement, plan dâĂ©pargne entreprise : des millions de salariĂ©s perçoivent chaque annĂ©e des primes exonĂ©rĂ©es dâimpĂŽt sur le revenu et de cotisations sociales. Le but ? Encourager lâĂ©pargne salariale, motiver les Ă©quipes, et amĂ©liorer le pouvoir dâachat sans peser sur les charges patronales. Mais⊠le dispositif profite surtout aux salariĂ©s des grandes entreprises, souvent dĂ©jĂ bien rĂ©munĂ©rĂ©s. Les PME/TPE, elles, ont rarement les moyens dâen faire autant. La Cour des comptes questionne donc la pertinence dâun avantage fiscal aussi large, sans ciblage. Un retrait ? TrĂšs peu probable. Les syndicats y voient un complĂ©ment de revenu utile, et les patrons y tiennent. Mais une piste plus consensuelle consisterait Ă rĂ©server lâexonĂ©ration aux revenus modestes, ou Ă imposer davantage la part supĂ©rieure perçue par les plus hauts salaires. Un ajustement⊠sans casse sociale.
Taux de TVA rĂ©duit Ă 10 % â CoĂ»t : 2,3 milliards dâeuros/an. Vous rĂ©novez votre salle de bain ou repeignez votre façade ? Bonne nouvelle : vous bĂ©nĂ©ficiez probablement du taux rĂ©duit de TVA Ă 10 %, au lieu des 20 % habituels. Pourquoi ce cadeau fiscal ? Objectif : soutenir le bĂątiment, inciter Ă dĂ©clarer les chantiers (plutĂŽt que de passer âau blackâ) et favoriser lâentretien des logements anciens. Les limites ? Tous les mĂ©nages ne rĂ©aliseraient pas moins de travaux sans ce coup de pouce fiscal. Et lâĂtat y laisse 2,3 milliards chaque annĂ©e. Le risque dâun retour au taux plein ? Un relĂšvement brutal Ă 20 % ferait exploser les coĂ»ts pour les particuliers⊠et rĂ©activerait le travail dissimulĂ©. Les artisans sây opposent fermement. Une piste plus rĂ©aliste serait de rĂ©server le taux rĂ©duit aux rĂ©novations Ă©nergĂ©tiques (dĂ©jĂ Ă 5,5 %), et limiter lâavantage pour les travaux purement esthĂ©tiques ou non essentiels. Mais oĂč placer le curseur ? LĂ encore, le dĂ©bat reste ouvert.
DerriĂšre le grand mĂ©nage annoncĂ© par François Bayrou, ce sont des lignes de fracture budgĂ©taire, sociale et politique qui se dessinent. Toucher aux niches fiscales, câest arbitrer entre Ă©quitĂ©, efficacitĂ© et Ă©lectorat. Mais si l'Ătat veut rĂ©ellement reprendre la main sur ses finances, il devra tĂŽt ou tard trancher dans ce millefeuille dâavantages⊠mĂȘme les plus sensibles.
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