🇼đŸ‡č​ Budget : Le “miracle italien”, une rĂ©ussite en trompe-l’Ɠil

On parle de la fin de Lecornu au gouvernement, de l’envolĂ©e de l’or, de la hausse des taux d’emprunt français, de la flambĂ©e des Bourses Ă©mergentes et de la chute de Ferrari sur les marchĂ©s. Pour le dĂ©cryptage, on revient sur la situation Ă©conomique de l’Italie.

Économix
9 min ⋅ 09/10/2025

Voici ce que j’ai pour vous cette semaine :

LE PREMIER MINISTRE SÉBASTIEN LECORNU ANNONCE LA FIN DE SA MISSION

AprĂšs deux jours d’intenses tractations politiques, SĂ©bastien Lecornu a annoncĂ© mercredi soir la fin de sa mission Ă  Matignon. InvitĂ© du 20 Heures sur France 2, le Premier ministre dĂ©missionnaire a dĂ©clarĂ© que son « rĂŽle est dĂ©sormais terminĂ© », laissant Ă  Emmanuel Macron la responsabilitĂ© de dĂ©signer son successeur « d’ici 48 heures », selon un communiquĂ© de l’ÉlysĂ©e. Avant de passer le relais, Lecornu a prĂ©cisĂ© qu’un projet de budget pour 2026 pourrait ĂȘtre soumis dĂšs lundi au Conseil des ministres, ultime Ă©tape avant sa prĂ©sentation au Parlement d’ici la fin de l’annĂ©e. Ce texte, jugĂ© essentiel pour la stabilitĂ© du pays, a fait l’objet de deux jours de nĂ©gociations intensives avec les forces politiques. « Il faut trouver un chemin pour que le dĂ©bat ait lieu sur la rĂ©forme des retraites, l’un des dossiers les plus bloquants », a-t-il reconnu, tout en admettant que « plusieurs problĂšmes restent Ă  rĂ©soudre ». En cas de suspension de la rĂ©forme, le coĂ»t serait d’« au moins trois milliards d’euros en 2027 », a-t-il prĂ©cisĂ©. Le ministre dĂ©missionnaire de l’Économie, Roland Lescure, a tenu Ă  rassurer les partenaires europĂ©ens : « La France aura un budget conforme Ă  ses engagements europĂ©ens. » En marge d’une rĂ©union de l’Eurogroupe Ă  Luxembourg, il a soulignĂ© qu’une majoritĂ© de parlementaires s’accordait sur la nĂ©cessitĂ© de « stabilitĂ© et de responsabilitĂ© budgĂ©taire ». Les tensions se sont lĂ©gĂšrement apaisĂ©es depuis la proposition de suspension de la rĂ©forme des retraites par Élisabeth Borne, dĂ©sormais ministre de l’Éducation. Une ouverture saluĂ©e par RaphaĂ«l Glucksmann, qui y voit « un tournant historique », tandis qu’Olivier Faure se montre plus rĂ©servĂ©, Ă©voquant « l’absence d’assurances concrĂštes ». La droite, de son cĂŽtĂ©, dĂ©nonce une « irresponsabilitĂ© budgĂ©taire », Ă  l’image de ValĂ©rie PĂ©cresse, qui redoute une explosion des dĂ©ficits. À la veille d’un remaniement majeur, l’exĂ©cutif cherche encore l’équilibre entre apaisement politique et rigueur Ă©conomique. Le futur Premier ministre aura pour premiĂšre mission de faire adopter le budget 2026 tout en prĂ©servant la cohĂ©sion d’une majoritĂ© fragilisĂ©e.

L’OR A PROGRESSÉ DE PLUS DE 50% DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE ET SURCLASSE LE BITCOIN

Depuis le 1er janvier, l’or s’est envolĂ© de plus de 50 %, atteignant plus de 4 000 dollars l’once (31,10 g), tandis que le bitcoin progresse de 32 % pour se nĂ©gocier autour de 125 000 dollars. ConcrĂštement, un lingot d’un kilo d’or, valorisĂ© Ă  environ 127 000 dollars, Ă©quivaut dĂ©sormais Ă  peu prĂšs Ă  un bitcoin. Autre fait marquant : les banques centrales dĂ©tiennent dĂ©sormais davantage d’or que de bons du TrĂ©sor amĂ©ricain, une premiĂšre depuis 1996. Pour rappel, une obligation du TrĂ©sor amĂ©ricain (U.S. Treasury) correspond Ă  un prĂȘt accordĂ© au gouvernement fĂ©dĂ©ral par des investisseurs — particuliers, banques, fonds obligataires, assureurs ou banques centrales — en Ă©change d’intĂ©rĂȘts rĂ©guliers et du remboursement du capital Ă  l’échĂ©ance (de 1 Ă  30 ans). Actuellement, les rendements s’élĂšvent Ă  environ 3,6 % sur un an et 4,1 % sur dix ans. Selon une Ă©tude de la Banque centrale europĂ©enne, les banques centrales dĂ©tiennent environ 36 000 tonnes d’or, valorisĂ©es Ă  4 500 milliards de dollars, soit prĂšs de 27 % des rĂ©serves mondiales, contre 23 % pour les Treasuries amĂ©ricains. Cette accumulation d’or, amorcĂ©e aprĂšs l’invasion de l’Ukraine par la Russie, s’est accĂ©lĂ©rĂ©e dans un contexte d’incertitude croissante : inflation persistante, doutes sur l’indĂ©pendance de la Fed, tensions gĂ©opolitiques, perspectives de baisse des taux et, dĂ©sormais, paralysie budgĂ©taire aux États-Unis liĂ©e au shutdown. Ces facteurs renforcent l’attrait du mĂ©tal jaune comme valeur refuge. À l’inverse, une dĂ©tente gĂ©opolitique et monĂ©taire pourrait freiner ces flux et stabiliser les cours.

LE PORTUGAL, L’ITALIE ET LA GRÈCE EMPRUNTENT À DES TAUX PLUS FAIBLES QUE LA FRANCE

L’écart se creuse sur les marchĂ©s obligataires europĂ©ens. L’Allemagne, rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de financement Ă  dix ans, se refinance actuellement Ă  2,7 %. Le Portugal emprunte Ă  3,1 %, l’Espagne Ă  3,2 %, la GrĂšce Ă  3,41 % et l’Italie Ă  3,56 %. La France, elle, se situe lĂ©gĂšrement au-dessus avec un taux Ă  3,58 %, pĂ©nalisĂ©e par une impasse politique persistante et l’absence de budget votĂ© pour 2026. Selon l’Insee, la dette publique française a augmentĂ© de 70,9 milliards d’euros au deuxiĂšme trimestre 2025, franchissant le seuil des 3 416 milliards, soit 115,6 % du PIB. Au premier trimestre, la France figurait dĂ©jĂ  parmi les pays les plus endettĂ©s de la zone euro, derriĂšre l’Italie (137,9 %) et la GrĂšce (152,5 %). Pour comprendre ce ratio dette/PIB, on peut le comparer Ă  un rapport entre revenus et crĂ©dits : le PIB reprĂ©sente ce qu’un pays produit en une annĂ©e (son “revenu”), tandis que la dette publique correspond Ă  l’ensemble des sommes empruntĂ©es. Plus ce ratio est Ă©levĂ©, plus la dette pĂšse lourdement sur l’économie. Alors, pourquoi des pays plus endettĂ©s comme la GrĂšce ou l’Italie empruntent-ils Ă  des taux plus faibles que la France ? La rĂ©ponse tient dans la gestion de leurs finances publiques. Le dĂ©ficit public, c’est-Ă -dire la diffĂ©rence entre les dĂ©penses et les recettes de l’État, reste le principal indicateur de confiance des marchĂ©s. En 2024, la France affichait un dĂ©ficit de 5,8 % du PIB, sans trajectoire claire de redressement et sur fond d’instabilitĂ© politique, ce qui inquiĂšte les investisseurs. À l’inverse, l’Italie ramĂšnera dĂšs 2025 son dĂ©ficit au seuil de 3 % exigĂ© par Bruxelles, avec une trajectoire descendante vers 2,3 % en 2028. La GrĂšce fait encore mieux : elle a dĂ©gagĂ© en 2024 un excĂ©dent budgĂ©taire de +1,3 %, signe d’une gestion rigoureuse de ses comptes publics. RĂ©sultat, les prĂȘteurs internationaux privilĂ©gient dĂ©sormais ces pays perçus comme plus disciplinĂ©s budgĂ©tairement, tandis que la France paie le prix de sa dette croissante et de ses incertitudes politiques.

LES PAYS ÉMERGENTS SURCLASSENT LES PAYS DÉVELOPPÉS EN BOURSE EN 2025

L’annĂ©e 2025 consacre un net retournement de tendance : les marchĂ©s Ă©mergents font mieux que les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s. L’indice MSCI Emerging Markets progresse de plus de 27 % depuis janvier, contre +17 % pour l’indice MSCI World. Pour comprendre cette diffĂ©rence, il faut rappeler la composition de ces deux grands indices. Le MSCI Emerging Markets regroupe 1 189 entreprises cotĂ©es dans 24 pays dits â€œĂ©mergents”, Ă  l’exclusion des Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es comme les États-Unis, l’Europe ou le Japon. Mais il reste fortement concentrĂ© sur quatre pays : la Chine reprĂ©sente 31 % du poids total, Taiwan 19,5 %, l’Inde 15,2 % et la CorĂ©e du Sud prĂšs de 11 %. À eux quatre, ils pĂšsent 75 % de l’indice. La concentration est encore plus marquĂ©e au niveau des entreprises : trois sociĂ©tĂ©s totalisent Ă  elles seules 20 % du MSCI Emerging Markets — TSMC (10,87 %), Tencent (5,63 %) et Alibaba (4 %). Ce sont prĂ©cisĂ©ment ces valeurs qui ont tirĂ© l’indice vers le haut depuis le dĂ©but de l’annĂ©e : +31 % pour TSMC, +62 % pour Tencent et +113 % pour Alibaba. À l’inverse, le MSCI World, censĂ© reprĂ©senter les marchĂ©s dĂ©veloppĂ©s, est encore plus concentrĂ©. Il couvre 1 320 entreprises rĂ©parties dans 23 pays, mais 72,45 % du poids total revient aux États-Unis. Suivent le Japon (5,4 %), le Royaume-Uni (3,5 %), le Canada (3,2 %) et la France (2,6 %). Autrement dit, le MSCI World n’a plus grand-chose de “mondial” : on pourrait presque le rebaptiser MSCI “USA & Co”. Cette surpondĂ©ration se retrouve Ă©galement au sein des entreprises : les dix premiĂšres capitalisations, toutes amĂ©ricaines, reprĂ©sentent Ă  elles seules 40 % de l’indice. Une situation qui interroge, car la diversification — principe de base de toute stratĂ©gie d’investissement — semble s’éroder dans ces indices de rĂ©fĂ©rence. En 2025, la vĂ©ritable diversification se trouve donc davantage du cĂŽtĂ© des marchĂ©s Ă©mergents.

Zonebourse

FERRARI SUBIT LA PIRE JOURNÉE BOURSIÈRE DE SON HISTOIRE AVEC UNE CHUTE DE -14%

Jeudi, le constructeur italien a connu une sĂ©ance noire en Bourse, la pire depuis son introduction Ă  Wall Street en 2015. En cause : la prĂ©sentation de son plan stratĂ©gique Ă  l’horizon 2030, marquĂ© par un net recul des ambitions Ă©lectriques et des prĂ©visions financiĂšres jugĂ©es dĂ©cevantes. Ferrari vise dĂ©sormais Ă  ce que seulement 20 % de ses modĂšles soient entiĂšrement Ă©lectriques d’ici 2030, contre 40 % annoncĂ©s il y a trois ans. ParallĂšlement, le groupe prĂ©voit un bĂ©nĂ©fice d’exploitation ajustĂ© passant de 2,1 milliards d’euros en 2025 Ă  2,75 milliards en 2030, alors que les investisseurs tablaient sur 3,2 milliards. MĂȘme constat pour le chiffre d’affaires, attendu Ă  9 milliards d’euros dans cinq ans, contre les 10 milliards espĂ©rĂ©s par le marchĂ©. Ces perspectives ont immĂ©diatement Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par les investisseurs. Le constructeur a toutefois profitĂ© de cette prĂ©sentation pour dĂ©voiler son tout premier modĂšle 100 % Ă©lectrique, la Ferrari Elettrica, dont les premiĂšres livraisons sont prĂ©vues pour la fin de l’annĂ©e prochaine. Le groupe maintient une stratĂ©gie de “neutralitĂ© technologique”, avec une rĂ©partition cible de 40 % de moteurs thermiques, 40 % d’hybrides et 20 % d’électriques d’ici 2030. Depuis son introduction en Bourse, Ferrari avait jusqu’ici dĂ©jouĂ© tous les pronostics : bĂ©nĂ©fice d’exploitation multipliĂ© par quatre, livraisons presque doublĂ©es et objectifs systĂ©matiquement dĂ©passĂ©s. Mais cette fois, le plan prĂ©sentĂ© n’a pas suffi Ă  convaincre un marchĂ© habituĂ© Ă  des performances sans faute.


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L’exploration Éco de la semaine

L’Italie se pavane en vitrine : rendement Ă  dix ans plus faible que sur celui de la France, note relevĂ©e de BBB Ă  BBB+ par Fitch, dĂ©ficit hachĂ© menu — de 7,2 % du PIB en 2023 Ă  3,4 % en 2024. Et en 2025, pour la premiĂšre fois depuis la pandĂ©mie, l’Italie promet de repasser sous la barre fixĂ©e par Bruxelles (3%)— et plus tĂŽt que prĂ©vu. De quoi faire naĂźtre, Ă  Paris comme Ă  Berlin, un soupçon de « modĂšle Meloni ». Au Palazzo Chigi, Giorgia Meloni y voit le meilleur gĂąteau d’anniversaire de ses trois ans au pouvoir. Dans le rĂ©cit officiel, l’affaire est simple : sĂ©rieux budgĂ©taire, agences de notation rassurĂ©es, sortie anticipĂ©e de la procĂ©dure pour dĂ©ficit excessif. Rideau. Sauf que, derriĂšre l’affiche, le dĂ©cor bouge encore.

Le vernis, et ce qu’il cache

La semaine derniĂšre, Ă  l’issue du conseil des ministres, Rome dĂ©roule sa trajectoire budgĂ©taire : dĂ©ficit rabotĂ© de 7,2 % du PIB (2023) Ă  3,4 % (2024) — mieux que l’objectif de 3,8 % — puis 3 % dĂšs 2025, 2,8 % en 2026, 2,6 % en 2027 et 2,3 % en 2028. Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Économie, salue un « travail sĂ©rieux et discret ». Fitch a validĂ© le geste le mois dernier en rehaussant la note de BBB Ă  BBB+ au nom d’« amĂ©liorations structurelles » des recettes et d’un contrĂŽle rigoureux de la dĂ©pense. La sĂ©quence est parfaite pour les camĂ©ras : quand la France se voit rĂ©trogradĂ©e de AA− Ă  A+, l’Italie dĂ©croche l’upgrade inverse et se proclame « ancre de stabilitĂ© ».

La prime de crĂ©dibilitĂ© s’est vue dans les courbes : en juillet, l’État italien a empruntĂ© Ă  cinq ans moins cher que la France, une premiĂšre en vingt ans ; l’écart de taux Ă  dix ans avec l’Allemagne est passĂ© sous 80 points de base, plancher inĂ©dit depuis 2010. Le TrĂ©sor chiffre ce rĂ©pit Ă  10 milliards d’euros d’économies d’intĂ©rĂȘts entre 2025 et 2026. L’Italie, dit-on, est « de retour dans les clous ».

Tout n’est pas aussi poli. La pĂ©ninsule reste le n° 2 de l’endettement en Europe : 137,9 % du PIB au 1á”‰Êł trimestre 2025. Et les perspectives ne chantent pas toutes Ă  l’unisson : avant les annonces gouvernementales, Morgan Stanley projetait une dette Ă  139,7 % du PIB en 2026, non pas stabilisĂ©e mais repartie Ă  la hausse. CĂŽtĂ© activitĂ©, l’élan est court : +0,5 % de croissance prĂ©vue en 2025, +0,7 % en 2026. L’Istat a douchĂ© l’optimisme avec un -21 % sur les exportations vers les États-Unis en aoĂ»t (en glissement annuel). Or, une part du redressement rĂ©cent tenait au statut d’exportateur majeur et, surtout, au plan de relance europĂ©en post-Covid dont l’Italie est le premier bĂ©nĂ©ficiaire : prĂšs de 194 Mds € du plan de relance europĂ©en. Ce robinet arrive Ă  Ă©chĂ©ance l’an prochain.

Le talon d’Achille : la productivitĂ©

ProductivitĂ© horaire du travail : 79,34 $ en 2024 — mieux que l’Espagne (77,76 $), loin derriĂšre la France (90,86 $). Les suspects habituels s’additionnent : lenteur judiciaire, PME trop petites pour innover, R&D famĂ©lique. Le grand plan de modernisation post-Covid court jusqu’à fin 2026, mais ses effets restent diffus. DeuxiĂšme puissance manufacturiĂšre d’Europe, l’Italie ne pointe qu’au 14ᔉ rang de l’innovation (2025).

Le « retour Ă  3 % » s’écrit aussi Ă  l’encre de coalition. La Ligue de Matteo Salvini pousse une taxe sur les surprofits bancaires et des dĂ©parts anticipĂ©s Ă  la retraite. La premiĂšre hĂ©risse Forza Italia, partenaire libĂ©ral ; la seconde menacerait la fraĂźche crĂ©dibilitĂ© budgĂ©taire. À l’agenda immĂ©diat : hausses d’effort pour la dĂ©fense (OTAN oblige), renfort pour le systĂšme de santĂ©, baisses ciblĂ©es d’impĂŽts pour les mĂ©nages modestes et incitations fiscales pro-entreprises. Tout doit ĂȘtre prĂ©cisĂ© d’ici au 15 octobre.

ThermomĂštre social au rouge sombre

L’Organisation internationale du travail l’a actĂ© : en Italie, les salaires rĂ©els restent sous leur niveau de 2008 — cas rarissime dans le G20. Pas de salaire minimum national, hausse du temps partiel contraint (surtout chez les femmes), progression des « travailleurs pauvres ». Le recul du chĂŽmage masque mal la rĂ©alitĂ© : le nombre de personnes en pauvretĂ© absolue se maintient au-dessus de 8 millions. La suppression du revenu de citoyennetĂ© a retirĂ© un filet qui avait sorti prĂšs d’1 million de personnes de la misĂšre. Le pays tient aussi par sa « famille-providence » : l’épargne des aĂźnĂ©s amortit les chocs — jusqu’à quand ?

La richesse immobiliĂšre et financiĂšre culmine autour de huit fois le PIB. Faiblement taxĂ©e, elle fige les inĂ©galitĂ©s et dĂ©tourne le capital vers la rente plutĂŽt que l’investissement productif.

Le « 3 % » ouvre la porte d’une sortie anticipĂ©e de la procĂ©dure europĂ©enne ; il ne garantit ni la vigueur de la croissance ni l’inflexion durable de la dette. Le sĂ©rieux budgĂ©taire paie quand les marchĂ©s scrutent la vitrine ; il convainc moins quand la base productive tousse, que les vents du commerce extĂ©rieur tournent et que l’effet booster du plan europĂ©en s’éteint.

Pour finir, voici les principales mesures prises ces derniÚres années pour faire des économies :

  • Spending review (plafonds par ministĂšre)
    L’État fixe Ă  l’avance un budget maximum pour chaque ministĂšre et oblige Ă  justifier les dĂ©penses. Objectif : traquer le gaspillage et Ă©viter les dĂ©passements.

  • Fin progressive du Superbonus 110 %
    L’État remboursait plus que 100 % de certaines rĂ©novations ! Trop coĂ»teux. Le taux est abaissĂ© (90 %, puis 70 %, puis 65 %) pour rĂ©duire la facture publique.

  • Retraites “quota 103” durcies
    On peut toujours partir tĂŽt (62 ans + 41 ans cotisĂ©s), mais la pension est plafonnĂ©e jusqu’à 67 ans. RĂ©sultat : moins de sorties d’argent tout de suite pour l’État.

  • Justice civile plus rapide
    Des procĂšs plus courts = moins d’engorgement, moins de frais, et des entreprises payĂ©es plus vite. L’administration dĂ©pense moins et l’économie respire mieux.

  • IdentitĂ© numĂ©rique & cloud (SPID/CIE)
    DĂ©marches en ligne avec un seul identifiant ; donnĂ©es migrĂ©es vers des clouds certifiĂ©s. Moins de paperasse, moins d’allers-retours au guichet, coĂ»ts administratifs en baisse.

  • CDI “à protection croissante” + politiques de l’emploi
    On favorise le contrat stable et l’accompagnement vers l’emploi. Moins de prĂ©caritĂ© = moins d’indemnitĂ©s Ă  verser et plus de cotisations qui rentrent.

  • Sortie des aides Ă©nergie (ciblage)
    Les boucliers gĂ©nĂ©ralisĂ©s s’arrĂȘtent ; l’aide reste pour les mĂ©nages vulnĂ©rables. On protĂšge les plus fragiles tout en allĂ©geant fortement la note budgĂ©taire.

  • Loi MarchĂ© & Concurrence
    Plus de licences (ex. taxis), concessions remises en jeu, secteurs ouverts. La concurrence fait baisser les prix et augmente un peu les recettes (TVA, taxes locales).

  • Facturation Ă©lectronique (SdI)
    Toutes les factures passent par une plateforme de l’État. La fraude à la TVA devient beaucoup plus difficile, donc les recettes fiscales montent.

  • RĂ©forme de l’IRPEF (impĂŽt sur le revenu)
    Moins de tranches, moins de niches peu utiles. C’est plus simple à comprendre et à contrîler, et ça rapporte quelques milliards sans hausser les taux pour tous.

  • Croisement des bases fiscales & sociales
    Le fisc et la sĂ©cu comparent leurs donnĂ©es. Les revenus non dĂ©clarĂ©s ressortent tout de suite : moins de triche, plus d’impĂŽts et de cotisations encaissĂ©s.

  • Programme de privatisations ciblĂ©es
    L’État vend une partie de ses participations (banques, poste, Ă©nergie, etc.) pour encaisser du cash et allĂ©ger la dette, sans tout brader ni tout privatiser.

  • Digital Services Tax Ă©largie
    La taxe de 3 % sur les services numĂ©riques s’applique Ă  plus d’entreprises (pas seulement les gĂ©ants). Petite recette en plus, base plus large.

  • “Rientro dei cervelli” (retour des talents)
    Avantages fiscaux pour attirer entrepreneurs/fortunes qui s’installent en Italie. IdĂ©e : faire venir capital, emplois et investissements nouveaux.


Le Graph’ de la semaine


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Merci d'avoir pris le temps de lire cet article. À la semaine prochaine !

Laurent - Cosmos Finance

Économix

Économix

Par Laurent Cosmos Finance

L’économie pour tous. Vraiment pour tous.

Je m’appelle Laurent, fondateur de Cosmos Finance, et depuis 2022, je me suis donnĂ© une mission : rendre l’économie intelligible, utile et accessible Ă  chacun.

Sur TikTok et Instagram, mais aussi dans ma newsletter, je vulgarise l’actualitĂ© Ă©conomique, les grands concepts financiers et les stratĂ©gies concrĂštes qui permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Parce que l’économie n’est pas qu’une affaire d’experts : c’est ce qui dĂ©termine le prix de ton logement, ton pouvoir d’achat, la stabilitĂ© de ton job ou la rentabilitĂ© de ton Ă©pargne.

Une conviction : la connaissance Ă©conomique, c’est un droit

Je crois profondĂ©ment qu’un citoyen bien informĂ© est un citoyen plus libre. Aujourd’hui encore, le manque de culture Ă©conomique est un vrai facteur d’inĂ©galitĂ© — il freine la mobilitĂ© sociale, la comprĂ©hension des enjeux publics, et l’autonomie financiĂšre. Ce n’est pas une fatalitĂ©.

Mon objectif ? Que tu te sentes suffisamment confiant pour naviguer dans ce monde Ă©conomique souvent intimidant, que tu sois salariĂ©, entrepreneur, Ă©tudiant ou investisseur dĂ©butant. Comprendre l’économie, ce n’est pas un luxe. C’est une nĂ©cessitĂ©. Et si mes contenus peuvent t’aider Ă  y voir plus clair, Ă  faire de meilleurs choix, Ă  prendre en main ton avenir
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Laurent - Cosmos Finance

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