On parle des gĂ©ants du CAC 40 qui empruntent Ă des taux plus bas que lâĂtat, de la fin des privilĂšges Ă vie des ex-ministres, de la fiscalitĂ© des donations, de la chute du dollar face Ă lâeuro et des biens qataris en France. Pour le dĂ©cryptage : la concentration des valeurs tech dans le S&P 500.
Un paradoxe secoue actuellement la finance française : les grandes entreprises nationales empruntent dĂ©sormais Ă des taux plus avantageux que lâĂtat lui-mĂȘme. Ce renversement symbolique traduit Ă la fois la dĂ©fiance croissante des marchĂ©s envers la dette souveraine et la confiance accordĂ©e aux champions privĂ©s. Selon les donnĂ©es compilĂ©es par Goldman Sachs, les obligations de groupes comme LâOrĂ©al, Airbus ou Axa affichent des rendements infĂ©rieurs Ă ceux des OAT (obligations assimilables du TrĂ©sor) de maturitĂ© Ă©quivalente. MĂȘme LVMH, dont une obligation 2033 se traitait encore avec une prime de risque de 0,2 Ă 0,6 point au-dessus de la dette française, cote dĂ©sormais en dessous du souverain. Traditionnellement, câest lâĂtat qui est censĂ© offrir la plus grande sĂ©curitĂ© : ses emprunts sont perçus comme les moins risquĂ©s, car il est supposĂ© ne jamais faire dĂ©faut. Les entreprises, elles, paient gĂ©nĂ©ralement plus cher, car considĂ©rĂ©es comme plus vulnĂ©rables. Mais la tendance sâinverse. ConcrĂštement, pour certaines multinationales françaises, les investisseurs exigent aujourdâhui un taux dâintĂ©rĂȘt plus faible que pour la France. Les raisons sont claires : ces groupes solides inspirent davantage de confiance dans leur gestion financiĂšre que lâĂtat, dont la dette reste plombĂ©e par un dĂ©ficit structurel et une instabilitĂ© politique accrue. Dans la zone euro, lâAllemagne conserve son statut de rĂ©fĂ©rence « sans risque », mais la France fait figure dâexception. Dix entreprises françaises empruntent actuellement Ă des taux plus bas que lâĂtat, une premiĂšre depuis 2006. La dĂ©mission de François Bayrou, deuxiĂšme Premier ministre Ă quitter Matignon en moins dâun an, a accentuĂ© ces tensions. Les marchĂ©s sanctionnent lâinstabilitĂ© politique et lâabsence de trajectoire crĂ©dible de rĂ©duction du dĂ©ficit. Vendredi dernier, lâagence Fitch a dâailleurs abaissĂ© la note de crĂ©dit de la France, Ă©voquant une polarisation politique « accrue et durable ».
Alors quâil doit prĂ©parer un nouveau budget avant 2026, le Premier ministre SĂ©bastien Lecornu a Ă©tĂ© interrogĂ© sur les avantages accordĂ©s aux anciens membres du gouvernement. Dans un entretien Ă Ouest-France, il a estimĂ© quâil nâĂ©tait plus possible de demander aux Français de « faire des efforts si ceux qui sont Ă la tĂȘte de lâĂtat nâen font pas ». Il a ainsi annoncĂ©, dĂšs 2026, la fin des derniers privilĂšges « accordĂ©s Ă vie » Ă certains ex-ministres. Les pensions de retraite, calculĂ©es en fonction de la durĂ©e passĂ©e au gouvernement, peuvent atteindre jusquâĂ 10 000 euros brut par mois pour un ministre et 15 000 euros pour un ancien Premier ministre. Ă cela sâajoutent divers avantages. Parmi eux : une voiture avec chauffeur, accordĂ©e uniquement aux anciens Premiers ministres sur demande expresse, ou encore un secrĂ©taire particulier, attribuĂ© pour une durĂ©e maximale de dix ans et jusquâĂ 67 ans. En 2024, ces avantages ont reprĂ©sentĂ© un coĂ»t total de 1,6 million dâeuros. Les anciens Premiers ministres et ministres de lâIntĂ©rieur bĂ©nĂ©ficient Ă©galement dâune protection policiĂšre. Rien que pour la protection des dix anciens Premiers ministres en 2019, la facture avait atteint 2,8 millions dâeuros. Au total, les anciens chefs de gouvernement coĂ»tent au moins 4,5 millions dâeuros par an Ă lâĂtat. Sâagissant des anciens prĂ©sidents de la RĂ©publique, depuis 2016, ils disposent dâun cabinet de sept membres et de deux agents de service pendant cinq ans, puis dâun cabinet rĂ©duit Ă trois collaborateurs et un agent de service Ă vie. Ă cela sâajoutent des locaux meublĂ©s, la prise en charge des frais de rĂ©ception et de dĂ©placement, un vĂ©hicule avec chauffeur et une protection personnelle permanente.
Selon les donnĂ©es compilĂ©es par la Tax Foundation, la taxation des successions et donations en France varie entre 5 % et 60 %, des niveaux comparables Ă lâAllemagne (7 % Ă 50 %). Ces taux grimpent jusquâĂ 80 % en Belgique et 87 % en Espagne, tandis quâils sont plafonnĂ©s Ă 20 % au Portugal et 8 % en Italie. Pour comprendre concrĂštement le systĂšme français, il faut rappeler quâil existe des abattements qui permettent Ă un donateur (celui qui transmet un bien ou une somme dâargent) de ne pas payer de droits de mutation Ă titre gratuit (DMTG), câest-Ă -dire lâimpĂŽt prĂ©levĂ© par lâĂtat lors dâune donation du vivant ou dâune succession au dĂ©cĂšs. Ces abattements varient selon le lien de parentĂ© entre le donateur et le donataire (celui qui reçoit la transmission). Par exemple, un enfant peut recevoir jusquâĂ 200 000 euros de ses parents (100 000 par parent) tous les 15 ans. Entre un grand-parent et un petit-enfant, lâabattement est fixĂ© Ă 31 865 euros, tandis quâentre frĂšre et sĆur, il est de 15 932 euros, toujours sur une pĂ©riode de 15 ans. Une fois lâabattement dĂ©duit, les droits de donation sâappliquent selon un barĂšme progressif qui dĂ©pend du lien de parentĂ©. En ligne directe, le taux est de 5 % entre 1 et 8 072 euros, 20 % entre 15 932 et 552 324 euros, ou encore 30 % entre 552 324 et 902 838 euros.
Le billet vert vient dâatteindre son plus bas niveau en quatre ans face Ă la monnaie unique. Un euro sâĂ©change aujourdâhui contre 1,18 dollar, alors quâil valait 0,96 dollar en 2022. MĂȘme tendance pour le Dollar Index â lâindice qui mesure la valeur du dollar face Ă un panier de devises comprenant lâeuro, le yen, la livre sterling, le dollar canadien, la couronne suĂ©doise et le franc suisse â qui affiche une baisse de 11,5 % depuis janvier. Un signe clair que la devise amĂ©ricaine est en perte de vitesse. La situation pourrait encore se dĂ©grader avec la dĂ©cision de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale. Hier soir, la Fed a annoncĂ© une baisse dâun quart de point de ses taux directeurs, pour les ramener Ă 4,25 %, dans un contexte oĂč le marchĂ© de lâemploi montre des signes dâessoufflement. Dâun point de vue Ă©conomique, des taux plus bas gonflent lâoffre de dollars et rĂ©duisent lâattrait des actifs libellĂ©s en USD. Dâabord sur le marchĂ© des changes : des rendements plus faibles sur les obligations dâĂtat amĂ©ricaines incitent les investisseurs Ă vendre du dollar pour se tourner vers dâautres devises, ce qui pĂšse sur sa valeur. Ensuite, sur le crĂ©dit : des taux plus faibles favorisent les emprunts, Ă©largissant la masse monĂ©taire et augmentant lâoffre de dollars. Pour les Ătats-Unis, un dollar affaibli renchĂ©rit les importations, augmentant les coĂ»ts de production et les prix pour les mĂ©nages, ce qui alimente des pressions inflationnistes. En revanche, les exportations deviennent plus compĂ©titives, les produits amĂ©ricains apparaissant moins chers pour les acheteurs Ă©trangers. Un effet de change dont nous reparlerons bientĂŽt sous lâangle des investisseurs exposĂ©s au dollar.
PrĂšs de 390 mĂštres de façades, sur les 1,3 km de « la plus belle avenue du monde », appartiennent aujourdâhui Ă des familles et fonds qataris, selon Le Monde. Les murs des Galeries Lafayette, du Monoprix ou encore le futur projet de la marque Louis Vuitton sur les Champs-ĂlysĂ©es figurent parmi les actifs dĂ©tenus par le Qatar. Cette stratĂ©gie dâinvestissements massifs sâexplique en partie par des accords bilatĂ©raux signĂ©s dans les annĂ©es 1990 entre la France et lâĂ©mirat, qui octroient aux ressortissants qataris des avantages fiscaux exceptionnels. ConcrĂštement, sur les plus-values immobiliĂšres, les rĂ©sidents qataris peuvent ĂȘtre exonĂ©rĂ©s dâimpĂŽt en France lors de la cession dâimmeubles (ou de certaines dĂ©tentions via sociĂ©tĂ©s), sous conditions spĂ©cifiques. Pour les dividendes, intĂ©rĂȘts et redevances, la convention prĂ©voit des exonĂ©rations ou une imposition limitĂ©e en France, souvent taxable uniquement au Qatar, oĂč lâimpĂŽt est faible, voire inexistant. RĂ©sultat : une imposition globale trĂšs rĂ©duite. En matiĂšre dâimpĂŽt sur la fortune, un rĂ©gime dĂ©rogatoire existe Ă©galement, avec des exonĂ©rations sur certains biens situĂ©s en France, en fonction de leur nature et des conditions prĂ©vues par le traitĂ©. Ces rĂšgles, inscrites dans un accord international entrĂ© en vigueur en 2009 aprĂšs un avenant signĂ© en 2008, avaient pour objectif dâattirer les capitaux qataris. Elles expliquent lâampleur des acquisitions rĂ©alisĂ©es depuis, notamment dans lâimmobilier de prestige et les participations stratĂ©giques. Sur les Champs-ĂlysĂ©es, la valeur des transactions se chiffre en centaines de millions dâeuros. Selon le cabinet Cushman & Wakefield, la valeur locative annuelle des commerces atteint jusquâĂ 17 000 euros par mĂštre carrĂ© pour les petites surfaces (moins de 1 000 mÂČ), et environ 12 000 euros par mĂštre carrĂ© pour les grandes enseignes.
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Lâinformation a tout dâun paradoxe : lâindice le plus suivi du monde, censĂ© incarner la diversification boursiĂšre par excellence, nâa jamais Ă©tĂ© aussi concentrĂ©. En 2025, six entreprises â Nvidia, Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon et Meta â pĂšsent Ă elles seules plus de 30 % du S&P 500. Une domination sans prĂ©cĂ©dent, trois fois supĂ©rieure Ă celle dâil y a dix ans.
DerriĂšre la progression de prĂšs de 9,8 % du S&P 500 depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, les chiffres sont parlants : Nvidia, Microsoft et Meta expliquent Ă eux seuls prĂšs de la moitiĂ© de la hausse, soit 270 points sur 579. Un moteur puissant, mais fragile : si lâun de ces colosses trĂ©buche, câest tout lâindice qui risque de vaciller.
Ce phĂ©nomĂšne alimente un dĂ©bat brĂ»lant Ă Wall Street. Pour certains, cette concentration est inquiĂ©tante : elle fragilise la diversification des portefeuilles et transforme le S&P 500 en pari technologique dĂ©guisĂ©. Pour dâautres, elle est lĂ©gitime : la âtech des Magnificent Sevenâ mĂ©rite son poids, portĂ©e par une croissance de bĂ©nĂ©fices hors norme.
Les âMagnificent Sevenâ (ou les Sept Magnifiques) est le surnom donnĂ© Ă un petit groupe de gĂ©ants technologiques amĂ©ricains qui dominent la Bourse et tirent lâessentiel de la performance des indices comme le S&P 500 ou le Nasdaq.
Il sâagit de :
Nvidia (puces et intelligence artificielle)
Microsoft (logiciels, cloud, IA)
Apple (iPhone, services, hardware premium)
Alphabet (Google) (recherche, publicité, cloud, IA)
Amazon (e-commerce, AWS cloud, IA)
Meta Platforms (Facebook, Instagram, WhatsApp, métavers, IA)
Tesla (voitures électriques, énergie, IA auto)
Ces sept entreprises reprĂ©sentent aujourdâhui plus de 30 % de la capitalisation du S&P 500, un poids jamais vu dans lâhistoire moderne des marchĂ©s.
Le surnom fait référence au western culte Les Sept Mercenaires (The Magnificent Seven, 1960), repris par les analystes pour illustrer leur domination collective.
Les chiffres semblent donner raison aux optimistes. Au deuxiĂšme trimestre, les bĂ©nĂ©fices des cinq plus grandes valeurs (Nvidia, Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon) ont progressĂ© de 26 %, bien au-delĂ de la prĂ©vision de 15 % compilĂ©e par Bloomberg Intelligence. Ă titre de comparaison, lâensemble du S&P 500 nâa enregistrĂ© âqueâ +11 % sur la mĂȘme pĂ©riode.
« Ces entreprises ont mĂ©ritĂ© leur pondĂ©ration », insiste Scott Chronert, directeur gĂ©nĂ©ral de Citi Research. Selon lui, mĂȘme le ratio PEG (cours/bĂ©nĂ©fice/croissance) des âMag 7â nâest pas sensiblement diffĂ©rent de celui du reste du marchĂ©. Autrement dit : tant que la croissance des profits se confirme, la valorisation nâa rien dâexcessif.
Ces mĂ©gacapitalisations ont un autre atout : elles gĂ©nĂšrent dâĂ©normes flux de trĂ©sorerie, quelles que soient les conditions macroĂ©conomiques. De quoi en faire des valeurs Ă la fois de croissance et de dĂ©fense, dans un environnement volatil.
Elles bĂ©nĂ©ficient en outre dâun contexte politique favorable. Lâadministration Trump a assoupli certaines politiques commerciales punitives, un coup de pouce bienvenu pour ces multinationales mondialisĂ©es.
Mais derriĂšre la soliditĂ© apparente, une rĂ©alitĂ© sâimpose : lâindice phare de Wall Street est aujourdâhui dominĂ© par un petit cercle de valeurs. Nvidia, en particulier, occupe une place historique : prĂšs de 8 % du S&P 500 Ă elle seule, la plus forte pondĂ©ration dâune action individuelle depuis le dĂ©but des donnĂ©es en 1981.
Un constat qui fait grincer des dents. « La premiĂšre page de tout manuel de finance recommande de diversifier ses investissements », rappelle Torsten Slok, Ă©conomiste en chef dâApollo Global Management. « Or aujourdâhui, investir dans le S&P 500 nâa plus rien de diversifiĂ©. »
đ Les âMagnificent Sevenâ resteront sans doute les moteurs de Wall Street tant que leurs bĂ©nĂ©fices surpasseront les attentes. Mais leur domination transforme progressivement le S&P 500 en pari concentrĂ©, oĂč la moindre dĂ©faillance pourrait faire trembler lâensemble du marchĂ©.
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